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17 avril 2011 – Dimanche des Rameaux
et
de
la
Passion H o m é l i e Dieu s’est fait homme. Nous avons célébré
ce
mystère
il
n’y
a
pas
si
longtemps,
à
Noël. Et la conséquence de l’Incarnation est que la
mort
de
Jésus,
comme
toute
mort,
et
spécialement
comme
toute
mort
violente,
a
été
un
drame
humain.
Un
drame
humain
dans
lequel
ont
été
impliquées
de
nombreuses
personnes
avec
des
degrés
différents
de
méchanceté,
de
faiblesse,
d’inconscience
ou
de
naïveté.
Comme devant tout drame humain semblable,
la
question
qui
se
pose
est :
Pourquoi ?
–
Pourquoi
Jésus
a-t-il
été
mis
à
mort ? Jésus était Juif. Il appartenait à un petit peuple dominé par
l’empire
romain,
le
superpower de l’époque. Ce peuple avait quand même une certaine
autonomie.
Et
le
gouvernement
autonome
était
formé
de
trois
groupes
de
personnes
avec
qui
Jésus
s’était
trouvé
confronté
tout
au
long
de
sa
vie
publique,
parce
que
son
message
d’amour
et
de
partage
s’opposait
à
leurs
privilèges.
Il
y
avait
les
grands prêtres, responsables du système religieux ; il y avait
les
anciens
du
peuple,
c’était-à-dire
les
grands
propriétaires
terriens
de
Palestine ;
et
puis,
il
y
avait
les
scribes,
théologiens
officiels
du
pouvoir
religieux,
et
qui
appartenaient
surtout
au
parti
des
Pharisiens. Jésus ne s’était guère montré diplomate
avec
aucun
de
ces
groupes.
Aux
grands
prêtres
il
avait
dit
qu’ils
avaient
changé
la
religion
en
commerce
et
qu’ils
étaient
comme
des
aveugles
conduisant
d’autres
aveugles ;
il
avait
aussi
dit
au
deuxième
groupe
qu’il
était
plus
facile
à
un
chameau
de
passer
par
le
trou
d’une
aiguille
que
pour
un
riche
d’entrer
dans
le
royaume
de
Dieu ;
enfin
il
avait
traité
les
Pharisiens
d’hypocrites
qui
abusaient
du
peuple.
Personne
d’entre
eux
ne
lui
avait
pardonné.
Il dérangeait trop. Il fallait l’éliminer. Jésus savait dès le début ce qui lui
arriverait.
Cela
ne
l’a
pas
empêché
de
prêcher
sans
relâche
son
message
d’amour,
de
se
mettre
du
côté
des
petits,
des
pauvres,
des
faibles.
Cela
ne
l’a
pas
empêché
de
révéler
le
vrai
visage
de
Dieu,
un
Dieu
père
et
miséricordieux.
C’est pourquoi il est mort. Par amour. Et c’est cette mort qui fonde notre
espérance
invincible
d’un
monde
meilleur. De nos jours encore, comme ce fut le
cas
tout
au
long
de
l’histoire,
des
justes
sont
éliminés
parce
qu’ils
proclament
soit
en
parole,
soit
à
travers
leur
vie
le
même
message
pour
lequel
Jésus
est
mort.
Mais
il
y
a
aussi
toute
la
foule
des
victimes
innocentes
de
ces
grandes
luttes
pour
le
pouvoir.
Le nombre ne cesse de croître, semaine
après
semaine,
de
coins
de
la
planète
où
sévit
la
guerre. On peut se réjouir du soulèvement de plusieurs
peuples
aspirant
à
plus
de
dignité,
de
respect
et
de
démocratie. Mais il serait fort naïf de ne pas voir comment
ces
mêmes
peuples
et
leurs
révoltes
sont
utilisés
pour
réaliser
un
nouvel
équilibre
des
pouvoirs
et
une
nouvelle
répartition
des
zones
d’influence
entre
ls
grandes
puissances. Encore une fois les petits sont victimes des
trois
mêmes
pouvoirs
qui
ont
fait
mourir
Jésus. Durant cette semaine de la Passion,
pensons
à
toutes
ces
victimes
en
qui
le
Fils
de
l’Homme
continue
d’être
opprimé ;
mais
gardons
aussi
l’espérance
pour
l’humanité,
ayant
appris
du
même
Fils
de
l’Homme
que
l’amour
est,
en
définitive,
toujours
plus
fort
que
la
mort.
Armand VEILLEUX |
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