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5 avril 2009,
Dimanche
des
Rameaux Is
50,
4-7 ;
Ph
2,6-11 ;
Mc
14,1-15,47 Dieu qui n’en peut plus Les faits décrits dans ce long récit
de
la
Passion
de
Jésus
n’ont
pas
besoin
de
commentaires. Il convient toutefois de nous demander comment
nous
devons
les
entendre.
Tout
au
long
de
la
Semaine
Sainte
nous
allons
entendre
beaucoup
de
beaux
textes
semblables,
que
la
plupart
d’entre
nous
avons
entendus
de
nombreuses
fois,
année
après
année.
Nous
ne
les
lisons
pas
de
nouveau
simplement
pour
nous
rafraichir
la
mémoire.
Nous
les
relisons
afin
que
la
Parole
qu’ils
véhiculent
nous
atteigne
dans
notre
aujourd’hui
tant
personnel
que
collectif. Il me semble que la première phrase
du
texte
d’Isaïe
que
nous
avons
lu
comme
première
lecture
pourrait
nous
servir
de
grille
de
lecture
pour
toutes
nos
célébrations
de
la
Semaine
Sainte
de
cette
année.
Ces
paroles
d’Isaïe,
nous
pouvons
les
mettre
dans
la
bouche
de
Jésus :
Dieu mon Seigneur m’a donné le langage d’un homme qui se
laisse
instruire,
pour
que
je
sache
à
mon
tour
réconforter
celui
qui
n’en
peut
plus. Il n’est pas rare, ces derniers temps
d’entendre
des
personnes
dire
qu’elles
n’en
peuvent
plus. Malgré l’euphorie des conclusions de la récente
réunion
du
G20
à
Londres,
la
crise
économique,
qui
frappe
durement
les
plus
faibles,
est
loin
d’être
terminée
et
beaucoup
de
manifestants
à
Strasbourg
ces
jours-ci,
crient
à
leur
façon
qu’ils
n’en
peuvent
plus. Une série d’événements récents au sein de l’Église
font
dire
à
bien
des
Chrétiens,
qui
se
posaient
déjà
bien
des
questions,
qu’ils
n’en
peuvent
plus.
Et
si
nous
sommes
honnêtes
avec
nous-mêmes
il
y
a
bien
des
moments
dans
notre
vie
où
nous
avons
envie
de
dire
–
au
moins
de
nous
dire
à
nous-mêmes
–
« je
n’en
peux
plus ». Le Message évangélique est que quelqu’un
est
venu
sur
notre
terre
pour
réconforter
tous
ceux
qui
n’en
peuvent
plus.
Et
comment
l’a-t-il
fait ?
–
En
« se
laissant
instruire »,
comme
dit
Isaïe,
en
devenant
lui-même
quelqu’un
qui
n’en
peut
plus.
Ce que nous révèle le récit de la Passion, ce
n’est
pas
un
Dieu
tout-puissant
qui
viendrait
nous
supporter
dans
notre
faiblesse.
C’est
au
contraire
un
Dieu
qui
n’en
peut
plus.
Un
Dieu
qui
ressent
« frayeur
et
angoisse »
lorsqu’il
approche
de
la
mort.
Un
Dieu
qui
dit
« mon
âme
est
triste
jusqu’à
mourir »,
un
Dieu
qui
meurt
dans
un
grand
cri
après
avoir
dit
« Mon
Dieu,
mon
Dieu,
pourquoi
m’as-tu
abandonné ».
Un
Dieu
aussi
humain
qu’il
est
possible
de
l’être
et
qui
nous
révèlera
par
sa
victoire
sur
la
mort
que
nous
sommes
faits
pour
la
Vie
et
qu’il
y
a,
en
nous
aussi,
une
semence
de
résurrection
et
de
vie
éternelle. Ce Dieu qui est en proie à la contestation,
qui
est
trahi
par
l’un
des
siens,
qui
est
mis
à
mort
pour
des
raisons
d’ambition
politique,
c’est
l’expression
ultime
de
l’Emmanuel,
le
Dieu
avec
nous,
que
nous
avons
célébré
à
Noël.
Et
c’est
sur
le
fait
qu’il
s’est
montré
« avec
nous »
dans
tous
les
aspects
de
notre
vie
que
repose
notre
espérance
d’être
pour
toujours
« avec
Lui ». Armand VEILLEUX |
Autres homélies pour le même dimanche 1999 -- français 2006 -- français
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