1 avril 2007 – Dimanche des Rameaux "C"
Is
50, 4-7; Ph 2, 6-11; Lc 22,14-23,56
H O M É L I E
Cette année, nous
lisons le récit de la Passion selon l’Évangéliste Luc. Comme nous le savons, Luc est l’Évangéliste
de la miséricorde. La tradition de l’Église primitive qu’il nous transmet dans
son Évangile, est celle de l’amour infini de Dieu manifesté en
Jésus-Christ. Aucun des Évangéliste n’a
mieux perçu et exprimé la sensibilité de l’amour du Père, qui s’est manifesté
en Jésus, surtout à l’égard des pauvres, de ceux qui souffrent, de ceux qui
sont marginalisés par la société. Tout
au long de l’Évangile, Luc souligne l’attention de Jésus à l’égard des faibles,
des orphelins et des veuves, et aussi des pécheurs.
Cette même
préoccupation de Luc, qu’on retrouve tout au long de son Évangile, se manifeste
d’une façon toute spéciale dans le récit de la Passion que nous venons
d’entendre. Mais tout d’abord Luc nous
révèle l’intimité de la relation de Jésus avec son Père, par exemple dans sa
prière au Jardin des Oliviers (22,42). Même la croix est avant tout, pour Luc,
le sacrement par excellence de l’amour divin et de la miséricorde. Il insiste moins que les autres Évangélistes
sur les aspects pénibles et cruels de la Passion. Ainsi, il ne mentionne pas la flagellation ou
le couronnement d’épines, ni d’autres éléments tendant à souligner la
culpabilité des acteurs de ce drame. Il
veut plutôt faire découvrir l’amour du Père à l’égard de son Fils et à l’égard
de tous les humains, même dans cette situation de douleur. Ici, Jésus n’apparaît pas abandonné sur le
Calvaire. Il est accompagné des siens et de ses amis. Au lieu de la citation du
Paume 21 qu’on trouve en Matthieu et Marc (« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi
m’as-tu abandonné ? – Mt 27,46 ; Mc 15,34), Luc met dans la bouche de
Jésus la manifestation de confiance sans mesure du psaume 30,6 :
« Père, entre tes mains je remets mon esprit ».
Non seulement, dans ce
récit Luc fait apparaître Jésus comme la victime innocente, dont l’innocence
est reconnue par Pilate et Hérode (23,4.13-15.20-22), mais il le décrit dans
une attitude de compréhension miséricordieuse et de pardon. Presque tout le
monde se trouve en quelque sorte pardonné ou excusé. Jésus guérit l’oreille
d’un de ses agresseurs, blessé par Pierre. De l’ensemble de ses bourreaux il
dit à son Père : « pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils
font » (23,34). Le centurion est un homme droit qui reconnait que
« sûrement cet homme était juste » (23,47) et tout le peuple s’en
retourne en se frappant la poitrine.
Même Hérode et Pilate ont été réconciliés ce jour-là (23, 6-12).
Luc a donc conçu son
récit de la passion comme une contemplation de la miséricorde de Dieu
manifestée en Jésus. Au début de
l’Évangile, lors de sa première prédication à Nazareth, lorsque Jésus avait lu
le texte du prophète Isaïe : « L’Esprit
du Seigneur est sur moi... il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux pauvres.. aux captifs la liberté... et
proclamer une année d’accueil par le Seigneur » il avait dit, en
reposant le livre : « Aujourd’hui,
cette écriture est accomplie ». Ce
récit ouvrait une boucle qui est refermée à la fin de l’Évangile, à la fin du
récit de la passion, lorsque Jésus répète cet « aujourd’hui ». « Aujourd’hui,
dit-il au larron converti, tu seras avec moi dans le paradis ». Tout a été accompli. La miséricorde a été accomplie. Approchons tous avec confiance de cette
source de miséricorde.
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Homélies pour le Dimanche des Rameaux des années précédentes
Année A
1999 -- français
2002 -- français
2005 – français
Année B
2003 -- français
Année C
Armand VEILLEUX
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