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26 janvier 2010 – Solennité des Saints Fondateurs de
Cîteaux Homélie Dimanche dernier, dans son homélie,
Père
Bernard
nous
a
commenté
la
lecture
du
Livre
de
Néhémie
racontant
la
redécouverte
de
la
Loi
et
sa
proclamation
solennelle
devant
le
peuple
par
le
prêtre
Esdras.
Au
fur
et
à
mesure
qu’Esdras
lisait
le
texte,
les
lévites
devaient
le
traduire
au
Peuple,
qui
non
seulement
l’avait
oublié
mais
n’en
comprenait
plus
le
langage. Tout au long de l’histoire de l’Église,
il
y
a
eu
des
moments
où
celle-ci
a
dû
se
remettre
de
nouveau,
dans
un
contexte
différent
du
passé,
à
la
lecture
de
l’Évangile
et
des
écrits
de
l’Église
primitive.
Au
sein
du
monachisme,
ce
fut
la
même
chose.
Nos
Pères
cisterciens
ont
senti
le
besoin
de
relire
de
nouveau
la
Règle
de
Benoît,
en
faisant
abstraction
des
diverses
interprétations
qui
s’étaient
colées
à
elle
au
cours
des
siècles
précédents.
Et,
évidemment,
il
l’ont
eux-mêmes
interprétée
en
fonction
de
leurs
propres
aspirations
spirituelles
et
de
celles
des
hommes
de
leur
temps.
On
ne
peut
en
effet
jamais
lire
ni
l’Écriture
Sainte
ni
la
Règle
sans
les
interpréter. Lorsque nous lisons aujourd’hui, comme
première
lecture,
les
paroles
de
Ben
Sirac :
« Faisons l’éloge de ces
personnages
glorieux,
qui
sont
nos
ancêtres »,
les
personnages
glorieux
en
question
sont,
pour
nous,
d’abord
nos
Pères,
les
Fondateurs
de
Cîteaux,
mais
aussi,
au-delà
d’eux,
saint
Benoît
et,
au-delà
de
lui,
les
Apôtres
et
tous
les
disciples
du
Christ
de
la
première
génération.
En ce qui concerne les Fondateurs de
Cîteaux,
le
choix
de
la
vocation
du
jeune
homme
riche
comme
lecture
d’Évangile
m’est
apparu
cette
année
sous
une
lumière
nouvelle. Ce choix est évidemment un choix assez évident
et
plutôt
facile
chaque
fois
qu’il
s’agit
d’une
vocation
religieuse.
J’ai
toujours
pensé
aussi
que,
vu
l’importance
que
nos
Pères
ont
donné
à
la
pauvreté,
les
paroles
de
Jésus
sur
les
richesses
et
sur
la
difficulté
pour
les
riches
d’entrer
dans
le
royaume,
justifiait
aussi
le
choix
fait
par
les
auteurs
du
lectionnaire
liturgique.
Mais
le
commentaire
de
Clément
d’Alexandrie
que
nous
avons
lu
au
troisième
nocturne
cette
nuit
m’a
apporté
une
lumière
nouvelle.
Clément
d’Alexandrie
fait
porter
la
partie
de
son
commentaire
que
nous
avons
lue
sur
les
paroles
de
Jésus
« Si
tu
veux »
--
« Si
tu
veux
la
vie
éternelle ». Or, c’est la question que pose saint
Benoît
à
son
disciple
dans
la
Règle.
Déjà
dans
le
Prologue,
comme
nous
l’avons
vu
au
Chapitre
de
dimanche
dernier,
Benoît
imagine
Dieu
le
Père
éternel
venant
à
la
croisée
des
chemins
et
demandant :
« Quel
est
celui
qui
désire
la
vie ? »
Et
Benoît
écrira
toute
sa
Règle
á
l’adresse
de
celui
qui
répond
« Oui,
je
désire
la
vie ».
De
même,
dans
le
chapitre
58
de
la
Règle,
sur
la
réception
des
candidats
à
la
vie
monastique,
tout
l’accent
est
mis
sur
ce
que
l’aspirant
veut. On le laisse d’abord quelque temps à l’hôtellerie
afin
de
discerner
ce
qu’il
veut
et
s’il
le
veut
vraiment. Ensuite, l’Ancien sous le soin duquel il sera
mis
s’efforcera
de
discerner
s’il
cherche,
ou
s’il
désire
vraiment
Dieu
et
le
manifeste
dans
sa
conduite.
Enfin,
après
avoir
écouté
la
lecture
intégrale
de
la
Règle
durant
son
année
de
« noviciat »,
le
novice
devra
entrer
en
lui-même
et
s’interroger
avec
soin
pour
voir
si
la
vie
monastique
est
vraiment
ce
qu’il
désire
de
tout
son
être
et
s’il
est
capable
de
la
vivre. Demandons à nos Pères, les Fondateurs
de
Cîteaux,
de
nous
obtenir
la
grâce
de
toujours
vouloir
intensément
le
but
de
notre
vie,
qui
est
l’union
à
Dieu
à
travers
notre
conformité
au
Christ.
Ainsi,
lorsque
Jésus
nous
dira
« Si
tu
veux... »
nous
ne
risquerons
pas
de
partir
tout
tristes
mais
entrerons
dans
la
joie de notre Maître ; et nous répondrons
adsum sans hésitation chaque fois que nous entendrons
en
ns
coeurs
l’appel
du
Père
« Quel
est
celui
qui
désire
la
vie ? » Armand Veilleux
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