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25 mars 2009 – Annonciation du Seigneur
H O M É L I E En cette fête de l’Annonciation du
Seigneur,
exactement
neuf
mois
avant
la
prochaine
fête
de
la
Nativité,
nous
célébrons
le
moment
de
la
conception
de
Jésus
dans
le
sein
de
Marie,
--
le
premier
moment
de
l’existence
humaine
de
Dieu.
Cet
instant,
qui
divise
toute
l’histoire
humaine
en
deux
grandes
périodes
–
celle
d’avant
le
Christ
et
celle
d’après
la
naissance
du
Christ
–
fait,
dans
l’Évangile,
l’objet
de
diverses
annonces,
ou
« annonciations ». Dans l’Évangile de Matthieu, il y a
l’annonce
faite
à
Joseph,
que
nous
avons
lue
la
semaine
dernière,
à
l’occasion
de
la
fête
de
saint
Joseph.
Dans
l’Évangile
de
Luc,
il
y
a
deux
annonciations,
l’une
faite
à
Zacharie
et
l’autre
faite
à
Marie.
L’une
ne
se
comprend
pas
sans
l’autre,
car
il
y
a
chez
Luc
un
parallèle
rigoureux
entre
les
deux. Dans l’un et l’autre
cas,
c’est
le
même
ange
Gabriel
qui
est
envoyé
d’auprès
de
Dieu,
portant
son
message.
Dans
le
premier
cas
il
se
tient
à
la
droite
de
l’autel
de
l’encens ;
dans
le
second
cas,
il
se
tient
devant
Marie.
Dans
le
premier
cas
il
est
envoyé
à
un
vieillard
marié
à
une
femme
également
âgée
–
un
couple
stérile.
Dans
le
second
cas
il
est
envoyé
à
une
jeune
fille
fiancée
mais
non
encore
mariée. L’arbre généalogique de Zacharie est
impressionnant.
Il
est
de
famille
sacerdotale,
de
la
tribu
de
Lévi,
demeurant
à
Jérusalem,
en
Judée,
dans
la
région
la
plus
religieuse
d’Israël.
Il
est
un
fidèle
observateur
de
la
Loi,
servant
au
Temple
et
étant
entré
en
ce
jour
très
spécial
pour
lui
dans
le
Saint
des
Saints
pour
y
offrir
l’encens
à
l’heure
du
sacrifice
du
soir,
pendant
que
le
peuple
attend
au
dehors. Dans le cas de Marie, sa propre généalogie n’est
même
pas
mentionnée,
même
si
elle
est
fiancée
à
un
jeune
homme
de
la
tribu
de
David.
Elle
habite
un
petit
village
jamais
mentionné
dans
l’Ancien
Testament,
dans
la
Judée
peu
religieuse
et
même
presque
païenne.
Elle
est
une
toute
jeune
fille
sans
importance. Zacharie est troublé et son manque
de
foi
lui
vaut
d’être
muet
jusqu’à
la
naissance
de
son
fils. Marie demande tout simplement comment « cela
se
fera-t-il »,
et
loin
d’être
muette
elle
chante
son
admirable
« Magnificat ».
Zacharie
aura
la
mission
d’imposer
à
son
fils
le
nom
de
Jean
–
mission
qui
revenait
au
père.
Mais
dans
le
cas
de
Jésus
c’est
sa
mère
Marie
qui
lui
donnera
le
nom
de
« Jésus »
que
lui
a
révélé
l’ange.
Jean
sera
certes
« grand
aux
yeux
du
Seigneur »,
le
plus
grand
des
fils
de
la
femme,
dira
Jésus ;
mais
Jésus
est
le
« Fils
du
Très
Haut ».
Sur
Jean
descendra
l’Esprit
Saint
après
sa
naissance ; Jésus naît par l’intervention de l’Esprit Saint. On pourrait allonger cette liste de
points
de
comparaison.
L’idée
centrale
est
qu’avec
le
moment
de
la
conception
de
Jésus
une
ère
nouvelle
de
l’histoire
de
l’humanité
est
commencée
–
une
nouvelle
création
remplace
l’ancienne (ce à quoi se réfère la double mention du « sixième
mois »
rappelant
les
six
premiers
jours
de
la
création). Cette nouvelle création a débuté avec
la
conception
de
Jésus
en
Marie,
la
nouvelle
Ève,
mère
de
tous
les
vivants.
Ce
n’est
pas
la
fin
d’une
histoire
et
encore
moins
la
fin
de
l’histoire.
C’est
au
contraire
un
nouveau
départ,
le
début
d’une
période
de
l’histoire
à
laquelle
nous
appartenons ;
le
début
d’une
transformation
de
l’humanité
qui
doit
se
poursuivre
dans
notre
société
et
dans
chacune
de
nos
vies. Après Zacharie, Marie et Joseph, plusieurs
ont
reçu
à
un
moment
de
leur
vie
une
« annonciation ».
Les
Actes
des
Apôtres
nous
en
racontent
quelques-unes
datant
de
la
première
communauté
chrétienne,
en
particulier
celle
de
Paul
sur
le
chemin
de
Damas. En réalité, non seulement chaque Chrétien, mais
aussi
chaque
être
humain,
reçoit
tout
au
long
de
sa
vie
de
ces
« visites »
de
Dieu
qui
lui
sont
faites
par
des
« anges
de
Dieu »,
c’est-à-dire
des
hommes
et
des
femmes
qui
lui
aident
à
percevoir
la
volonté
de
Dieu
sur
lui.
Il
y
a
en
particulier,
dans
toute
vie
humaine
adulte,
un
moment
où
le
sens
de
sa
vie
ici-bas
et
le
but
vers
lequel
elle
tend
lui
sont
révélés
d’une
façon
intuitive
et
mystérieuse. La fête d’aujourd’hui nous invite à
revivre
ce
moment
où,
à
l’âge
adulte,
nous
sommes
de
nouveau
nés
à
nous-mêmes,
comme
l’enseignait
Jésus
à
Nicodème
–
le
moment
où
le
sens
de
notre
vie
ici-bas
nous
a
été
révélé
au
fond
de
notre
coeur.
C’est
le
moment
où
nous
avons
dû
dire
notre
propre
Fiat
à
la
naissance
de
Dieu
dans
notre
existence
et
à
l’entrée
de
notre
existence
personnelle
dans
la
dynamique
du
Mystère
pascal. Armand
VEILLEUX |
Autre homélie pour la même sollennité 2003 2000
1999
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