29 juin 2010 – Solennité des saints Pierre et Paul
Actes 12,1-11; 2 Tim 4, 6...18; Mat 16, 13-19

 

Homélie pour la solennité des saints Pierre et Paul

 

            Jean-Paul II, au début de son pontificat, parlait souvent d’inculturation, c’est-à-dire de cette rencontre entre le message évangélique et la culture – rencontre au cours de laquelle la culture est enrichie d’une nouvelle signification et l’Évangile acquiert une nouvelle forme d’expression.  Vers la fin de son pontificat, il utilisait de plus en plus une autre expression pour désigner la même réalité.  Il parlait de « nouvelle évangélisation ». Le sens de cette expression, pour lui, n’était pas qu’une nouvelle évangélisation était nécessaire parce que l’Église ou la société s’étaient sécularisées, mais bien que l’Évangile devait être sans cesse proposé de façon nouvelle à des cultures en mutation constante et profonde.  Chaque culture, constamment transformée, devait être constamment confronté au message évangélique.

            Si je mentionne cela c’est que le Pape Benoît XVI, lors d’une célébration à la Basilique Saint Paul-hors-les-murs à Rome, hier soir, annonçait la création d’un nouveau Conseil Pontifical pour la Nouvelle Évangélisation. 

            Il est évident que, dans ce qu’on appelle les « vieilles chrétientés », en particulier les pays d’Europe occidentale, dont nous faisons partie, le transmission de l’Évangile à travers les structures ecclésiales traditionnelles ne fonctionne plus. Et les événements des derniers jours en Belgique montrent que le dialogue entre les institutions civiles et les institutions ecclésiastiques est devenu très difficile pour ne pas dire qu’il est rompu.

            Comment se fera cette nouvelle Évangélisation dont parlait Jean-Paul II et que désire aussi Benoît XVI ? L’Évangile que nous venons d’entendre nous donne sans doute au moins un début de réponse.

            Au moment où Jésus savait qu’il serait bientôt éliminé par ses ennemis, il pose à ses disciples la question cruciale : « Pour vous, qui suis-je ? » et Pierre répond au nom de tous les disciples : « Tu es le Messie, le fils du Dieu vivant ».

            Avant toute institution, l’Église était constituée par le petit groupe de ceux qui avaient mis leur foi dans le Christ.  La toute première Évangélisation se réalisa par la naissance un peu partout de petites communautés qu’on appelait ou bien l’Église de telle ville ou de telle bourgade ou tout simplement l’Église qui se réunissait chez un tel ou une telle. Et l’Église universelle se développa par la communion entre toutes ces Églises locales. 

           Nous célébrons aujourd’hui les deux principales colonnes de cette Église primitive, Pierre et Paul.  Paul, qui, plus que nul autre, concourut à faire naître partout de petites communauté de croyants et Pierre qui, de par la mission qu’il avait reçue de Jésus, veilla à la communion entre ces Églises locales et à les confirmer dans la foi.

            À nous, cette Solennité rappelle la nécessité pour tous les chrétiens de former encore aujourd’hui un peu partout d’authentiques communautés de foi – que ce soit une communauté monastique comme la nôtre, ou un autre type de communauté de foi à dimension humaine – et aussi la nécessité de maintenir et de nourrir une authentique communion entre toutes ces communautés locales qui forment l’Église du Christ dans son ensemble.

 

Armand VEILLEUX

 

 

Homélie pour la même solennité

 

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