|
|
||
|
|||
29 juin 2010 – Solennité
des
saints
Pierre
et
Paul Homélie pour la solennité des saints Pierre et Paul Jean-Paul II, au début de son pontificat, parlait souvent
d’inculturation,
c’est-à-dire
de
cette
rencontre
entre
le
message
évangélique
et
la
culture
–
rencontre
au
cours
de
laquelle
la
culture
est
enrichie
d’une
nouvelle
signification
et
l’Évangile
acquiert
une
nouvelle
forme
d’expression.
Vers
la
fin
de
son
pontificat,
il
utilisait
de
plus
en
plus
une
autre
expression
pour
désigner
la
même
réalité.
Il
parlait
de
« nouvelle
évangélisation ».
Le
sens
de
cette
expression,
pour
lui,
n’était
pas
qu’une
nouvelle
évangélisation
était
nécessaire
parce
que
l’Église
ou
la
société
s’étaient
sécularisées,
mais
bien
que
l’Évangile
devait
être
sans
cesse
proposé
de
façon
nouvelle
à
des
cultures
en
mutation
constante
et
profonde.
Chaque
culture,
constamment
transformée,
devait
être
constamment
confronté
au
message
évangélique.
Si je mentionne cela c’est que le Pape Benoît XVI, lors
d’une
célébration
à
la
Basilique
Saint
Paul-hors-les-murs
à
Rome,
hier
soir,
annonçait
la
création
d’un
nouveau
Conseil
Pontifical
pour
la
Nouvelle
Évangélisation.
Il est évident que, dans ce qu’on appelle les « vieilles
chrétientés »,
en
particulier
les
pays
d’Europe
occidentale,
dont
nous
faisons
partie,
le
transmission
de
l’Évangile
à
travers
les
structures
ecclésiales
traditionnelles
ne
fonctionne
plus.
Et
les
événements
des
derniers
jours
en
Belgique
montrent
que
le
dialogue
entre
les
institutions
civiles
et
les
institutions
ecclésiastiques
est
devenu
très
difficile
pour
ne
pas
dire
qu’il
est
rompu. Comment se fera cette nouvelle Évangélisation dont parlait
Jean-Paul
II
et
que
désire
aussi
Benoît
XVI ?
L’Évangile
que
nous
venons
d’entendre
nous
donne
sans
doute
au
moins
un
début
de
réponse. Au moment où Jésus savait qu’il serait bientôt éliminé par
ses
ennemis,
il
pose
à
ses
disciples
la
question
cruciale :
« Pour
vous,
qui
suis-je ? »
et
Pierre
répond
au
nom
de
tous
les
disciples :
« Tu
es
le
Messie,
le
fils
du
Dieu
vivant ».
Avant toute institution, l’Église était constituée par le
petit
groupe
de
ceux
qui
avaient
mis
leur
foi
dans
le
Christ. La toute première Évangélisation se réalisa
par
la
naissance
un
peu
partout
de
petites
communautés
qu’on
appelait
ou
bien
l’Église
de
telle
ville
ou
de
telle
bourgade
ou
tout
simplement
l’Église
qui
se
réunissait
chez
un
tel
ou
une
telle.
Et
l’Église
universelle
se
développa
par
la
communion
entre
toutes
ces
Églises
locales.
Nous célébrons aujourd’hui les deux principales colonnes
de
cette
Église
primitive,
Pierre
et
Paul.
Paul,
qui,
plus
que
nul
autre,
concourut
à
faire
naître
partout
de
petites
communauté
de
croyants
et
Pierre
qui,
de
par
la
mission
qu’il
avait
reçue
de
Jésus,
veilla
à
la
communion
entre
ces
Églises
locales
et
à
les
confirmer
dans
la
foi. À nous, cette Solennité rappelle la nécessité pour tous
les
chrétiens
de
former
encore
aujourd’hui
un
peu
partout
d’authentiques
communautés
de
foi
–
que
ce
soit
une
communauté
monastique
comme
la
nôtre,
ou
un
autre
type
de
communauté
de
foi
à
dimension
humaine
–
et
aussi
la
nécessité
de
maintenir
et
de
nourrir
une
authentique
communion
entre
toutes
ces
communautés
locales
qui
forment
l’Église
du
Christ
dans
son
ensemble.
Armand VEILLEUX |
2008 : français 2007 - español 2002 : français |
||
|
|||