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8
décembre
2009
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Solennité
de
l'Immaculée
Conception Gen 3,9...20; Éph
1,
3...12;
Luc
1,
26-38 H O M É L I E Dieu qui est amour a voulu être aimé.
Aimé
d’un
amour
humain,
d’un
amour
de
femme,
d’un
amour
de
mère.
Il
a
voulu
qu’une
femme
le
reçoive
en
son
sein,
le
mette
au
monde,
l’allaite,
le
comble
de
caresse,
lui
apprenne
à
parler,
à
marcher,
à
travailler.
Il
a
mis
toute
sa
confiance
en
elle.
Il
a
voulu
la
préserver
de
tout
ce
qui
aurait
pu
la
rendre
moins
aimante
et
moins
belle,
et
cela
dès
le
début
de
son
existence. C’est ainsi que l’ont perçu les premières
communautés
chrétiennes,
témoignant
pour
elle
le
même
amour
que
pour
son
Fils.
C’est
de
cette
tendre
affection
pour
Marie,
qui
régnait
dans
la
communauté
au
sein
de
laquelle
Luc
écrivit
son
Évangile,
que
témoigne
le
texte
que
nous
venons
lire.
Cette
tendre
affection
apparaît
dans
la
salutation
mise
dans
la
bouche
du
messager :
« Salut
Marie,
toi
la
plus
gracieuse,
la
plus
belle,
entre
toute
les
femmes ». Ce texte de Luc, avec les deux autres lectures que nous avons entendues, nous
présentent
une
fresque
grandiose
de
l'Histoire
du
Salut
depuis
le
moment
de
la
création
jusqu'à
la
plénitude
des
temps.
Et
même
la
lettre
aux
Éphésiens
nous
fait
remonter
plus
haut,
avant
même
la
création
du
monde,
au
moment
où
nous
avons
tous
été choisis dans le Christ pour que être, dans l'amour,
ses
fils
et
ses
filles,
saints
et
irréprochables
devant
lui. Au début de la création, il y a un homme et une femme, Adam et Ève, créés
à
l'image
de
Dieu,
qui
malheureusement
compromettent
gravement
cette
image
en
eux.
Lorsque
les
temps
sont
accomplis,
il
y
a
encore
une
femme
et
un
homme,
Marie
et
Jésus,
qui
restaurent
cette
image
pour
toute
l'humanité.
Et
nous
savons
par
le
récit
grandiose
de
l'Apocalypse
qu'à
la
fin
des
temps,
dans
la
Jérusalem
céleste,
il
y
aura
de
nouveau
une
femme
et
son
fils,
la
femme
couronnée
de
douze
étoiles
et
son
fils
qui
règnera
sur
le
trône
de
gloire
pour
toujours. Dans le récit de la Genèse et celui de l'Évangile d'aujourd'hui, les parallèles
et
les
contrastes
sont
frappants.
Dans
le
premier
cas
il
y
a
le
serpent
qui
trompe; dans le second il y a l'ange de Dieu qui apporte
le
message
de
salut.
Dans
le
premier
cas
il
y
a
la
malédiction,
dans
le
second
la
bénédiction. Dans le premier cas il y a la peur et l'autojustification;
dans
le
second
il
y
a
la
confiance
et
l'abandon. Toute cette histoire est une hymne à la grandeur de l'humanité telle qu'elle
est
jaillie
des
mains
de
Dieu.
Il
avait
créé
l'homme
et
la
femme
pour
être
ses
enfants. La beauté de leur être créé consistait en leur
fragilité.
Ils
ne
sont
pas
des
dieux,
ils
sont
des
êtres
créés,
limités,
et
donc
vulnérables
devant
les
forces
du
mal
et
du
néant.
Dès
le
début
de
leur
existence
tout
semble
compromis.
Ils
semblent
perdre
la
bataille.
Mais
Ève,
la
vivante
et
la
mère
de
tous
les
vivants
sera
fidèle
à
son
nom
et
ne
laissera
pas
les
forces
de
la
mort
vaincre
la
vie
dont
elle
est
dépositaire. Dieu a mis une inimitié entre la femme et les forces de la mort représentées
par
le
serpent.
La
vie
sera
finalement
plus
forte
que
la
mort
et
après
une
longue
évolution
et
une
longue
attente,
la
Vie
connaîtra
la
victoire
totale
et
définitive
sur
la
mort
en
une
autre
femme,
une
autre
Ève,
une
toute
jeune
fille
nommé
Marie,
qui
devient
la
Mère
de
Celui
qui
est
la
Vie
même. Finalement apparaît, la femme qui est totalement
fidèle
à
son
nom,
celle
en
qui
la
Vie
a
totalement
vaincu
les
forces
du
serpent, la pleinement vivante, la mère de la Vie et
de
tous
les
vivants.
C'est
cette
victoire
de
la
Vie
en
elle,
dès
le
premier
instant
de
son
existence,
que
nous
célébrons
aujourd'hui.
Ainsi
l'hostilité
entre
le
serpent
et
la
femme,
établie
par
le
créateur,
s'est
soldée
par
la
victoire
totale
de
la
Femme. Le récit de la Genèse est une représentation
symbolique
de
la
lutte
de
tous
les
jours
en
chacun
de
nos
coeurs
entre
le
bien
et
le
mal,
entre
la
vie
qui
ne
cesse
de
vouloir
croître
en
plénitude
et
la
mort
qui
nous
rappelle
vers
le
néant
--
entre
le
serpent
qui
a
fait
en
nous
un
nid
dont
il
ne
veut
pas
se
laisser
déloger,
et
l'Esprit
de
Dieu
qui
veut
nous
couvrir
de
son
ombre
et
faire
naître
en
nous
la
vraie
vie. Il y a en chacun de nous Adam, qui se laisse
bêtement
entraîner
vers
la
transgression
et
qui,
tout
penaud,
dit:
"je
me
suis
caché
parce
que
j'étais
nu";
et
Ève
qui
s'est,
bien
sûr,
laissée
tromper,
et
qui
a
même
entraîné
Adam
dans
son
erreur,
mais
qui
maintiendra
vivante
l'inimitié
entre
elle
et
le
serpent
jusqu'à
ce
qu'elle
lui
écrase
la
tête. Cette victoire n'est pas seulement
la
sienne;
elle
est
celle
de
toute
l'humanité.
Aussi,
dès
le
moment
que
cette
victoire
de
la
Vie
sur
les
forces
du
mal
a
été
confirmée
par
la
disposition
de
Marie
à
laisser
la
Vie
la
pénétrer,
l'oeuvre
de
notre
rédemption
peut
commencer
et
déjà
Luc,
dans
son
Évangile,
fait
apparaître
la
naissance
du
Précurseur. Le récit de Luc se termine par les
mots.
"Alors
l'ange
la
quitta."
Marie
reste
seule
avec
son
secret.
Bientôt
elle
nous
partagera
ce
secret;
c'est
ce
que
nous
célébrerons
à
Noël.
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