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29 novembre,
2009
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1er
dimanche
de
l'Avent
"C"
Jr
33,
14-16;
1
Th
3,
12-4,2;
Lc
21,
25...36 Homélie Vers la fin de sa vie terrestre, au
moment
où
il
prépare
ses
disciples
à
son
départ
et
à
sa
nouvelle
forme
de
présence
au
milieu
d’eux
après
sa
résurrection,
Jésus
leur
annonce
les
temps
difficiles
qu’ils
auront
à
vivre
à
sa
suite.
Tout
comme
il
a
largement
utilisé
dans
son
enseignement
le
genre
didactique
de
la
« parabole »,
il
utilise
aussi
le
style
« apocalyptique »
largement
répandu
dans
le
judaïsme
de
son
temps.
Chacun
des
trois
évangélistes
synoptiques
nous
a
rapporté
ces
paroles
de
Jésus,
non
pas
comme
le
ferait
un
chroniqueur
ou
un
journaliste,
mais
en
les
traduisant
dans
le
contexte
historique
où
chacun
d’eux
se
trouvait
au
moment
où
il
écrivait.
Luc,
qui
est
le
dernier
des
trois,
dans
le
temps,
à
écrire
son
Évangile,
après
la
destruction
du
Temple
et
l’écrasement
du
peuple
Juif
par
les
Romains,
et
au
moment
où
les
persécutions
contre
les
Chrétiens
on
commencé,
s’inspire
de
tous
ces
événements
dans
sa
« traduction »
des
paroles
de
Jésus. Si nous voulions non pas traduire mécaniquement
les
mots
de
Luc,
mais
traduire
dans
le
contexte
actuel
ce
même
message
de
Jésus,
comme
Luc
l’a
fait
en
son
temps,
le
texte
pourrait
se
lire
comme
ceci : « Les armes de destruction massive
se
multiplieront.
Ceux
qui
les
possèdent
en
grande
quantité
feront
la
guerre
à
ceux
qui
désirent
se
les
procurer.
On
terrorisera
des
nations
entières
pour
lutter
contre
le
terrorisme.
On
engendrera
des
crises
économiques
dont
les
forts
se
relèveront
assez
rapidement
laissant
les
faibles
dans
la
misère,
pour
le
maintien
des
privilèges.
Le
tiers
de
l’humanité
souffrira
chroniquement
de
la
fin.
Les
pays
développés
fermeront
leurs
frontières
aux
émigrants
des
pays
pauvres,
tout
en
les
maintenant
dans
leur
pauvreté
par
l’exploitation
de
leurs
ressources
humaines
et
matérielles.
Des
maladies
nouvelles
envahiront
l’humanité
et
le
commerce
de
la
peur
permettra
à
certains
de
s’enrichir.
Il
n’y
aura
plus
de
pétrole,
il
n’y
aura
plus
d’eau
potable.
Les
hommes
s’entretueront
pour
en
accaparer
les
dernières
réserves. »
Et
la
liste
pourrait
s’allonger.
Mais la conclusion du discours serait
la
même :
« Alors,
précisément
alors,
au
coeur
même
de
ce
chaos
–
de
ce
chaos
que
nous
avons
créé
et
dont
on
ne
pouvait
espérer
que
mort
et
destruction
–
au
coeur
de
ce
chaos,
redressez-vous
et
relevez
la
tête,
car
votre
salut
est
proche.
Ce
qui
donne
son
sens
à
tout
ce
discours
ce
n’est
pas
un
cri
de
désespoir,
mais
bien
un
cri
d’espérance. Vous verrez le « Fils de l’Homme »
venir
dans
la
nuée
avec
grande
puissance
et
grande
gloire. Cette expression « Fils de l’homme »
a,
dans
le
Nouveau
Testament
plusieurs
significations
qui
se
recoupent
et
se
complètent.
L’expression
est
parfois
utilisée
pour
désigner
le
Messie,
Dieu
qui
s’est
fait
homme
et
qui
a
donc
assumé
l’humanité
tout
entière.
Mais
l’expression
désigne
d’abord
l’homme
comme
tel,
dans
son
humanité
même.
Cette
foi
en
l’apparition
du
« Fils
de
l’Homme
dans
toute
sa
puissance
et
sa
gloire,
c’est
la
foi
en
l’homme,
en
l’humanité
même,
telle
qu’elle
a
été
créée
par
Dieu
à
son
image,
et
telle
qu’elle
a
été
sauvée
de
son
propre
péché
par
le
Fils
de
Dieu
qui
l’a
tout
entière
rachetée
en
l’assumant.
Ce que contient ce cri d’espérance,
c’est
la
foi
en
l’humanité
et
l’espérance
qu’en
se
laissant
transformer
par
le
Christ
qui
l’a
envahie,
elle
saura
se
dégager
graduellement
de
son
péché,
de
sa
tendance
autodestructrice,
et
arriver
à
sa
pleine
réalisation,
à
sa
pleine
transformation.
Cela
se
réalisera
lorsque
la
semence
divine
semée
en
elle
aura
atteint
son
plein
épanouissement. Tout comme Luc écrivait après la destruction
du
Temple
de
Jérusalem
par
les
Romains,
Jérémie
lançait
un
message
semblable
d’espérance
après
la
première
destruction
du
même
temple,
en
587
avant
le
Christ.
Au
peuple
écrasé
par
l’épreuve,
Jérémie
adresse
une
parole
prophétique
pour
lui
dire
que
Dieu
ne
l’a
pas
abandonné ;
que
les
captifs
reviendront
de
leur
exil,
que
les
villes
seront
reconstruites
et
que
les
champs
refleuriront.
Quand Jésus dit : « Votre
salut
et
proche »,
il
ne
signifie
pas
« il
s’en
vient »
ou
bien
« il
approche ».
Non.
Il
dit
bien
qu’il
est
proche,
tout
comme
lorsqu’il
disait :
« Le
royaume
des
cieux
est
au
milieu
de
vous »
–
ou
encore
« il
est
en
vous ».
C’est ce que nous célébrerons durant le Temps
de
l’Avent
que
nous
commençons
aujourd’hui
et
durant
tout
le
Temps
de
Noël. Armand Veilleux
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