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15 août 2010 -- Solennité de l'Assomption
de
Marie
Homélie Chaque dimanche nous célébrons le mystère de la Résurrection du Seigneur Jésus
--
mystère
que
nous
célébrons
d’une
façon
encore
plus
solennelle
le
jour
de
Pâques.
Le
fait
que
la
fête
de
l’Assomption
de
Marie
tombe,
cette
année,
un
dimanche,
nous
permet
d’en
saisir
tout
le
sens
d’une
façon
particulière.
En
effet,
l’Assomption
de
Marie
n’est
rien
d’autre
que
sa
résurrection,
c’est-à-dire
sa
pleine
participation
à
la
résurrection
de
son
Fils. Dans les premiers chapitres de son Évangile, que nous avons lus à l’occasion
de
la
fête
de
la
Nativité
du
Seigneur,
saint
Luc
dit
que
Marie,
lorsque
les
temps
furent
accomplis,
mit
au
monde
le
« Premier
Né »
--
non
seulement
« son »
fils
premier
né,
mais
« Le »
Premier
Né
par
excellence,
le
Premier
Né
du
Père
éternel
–
premier
né
d’une
multitude
de
frères
et
de
soeurs. Dans le bref passage de sa Lettre aux Corinthiens, que nous avons entendu
comme
deuxième
lecture
de
cette
Messe,
saint
Paul
parle
précisément
de
la
Résurrection
et
nous
dit
que
le
Christ
est
le
premier
ressuscité. Sa résurrection nous révèle ce à quoi nous sommes
nous-mêmes
appelés.
Nous
sommes
appelés
à
être
« assumés »
tout
entiers,
corps
et
âmes,
dans
la
plénitude
de
Vie.
Marie,
qui
avait
donné
naissance,
dans
son
corps,
au
Fils
de
Dieu,
a
été
la
première
à
être
ainsi
« assumée »
--
c’est
ce
que
signifie
le
mot
« assomption
–
la
première
à
participer
pleinement
à
la
résurrection
de
son
Fils. De ce mystère nous pouvons évidemment déduire de nombreuses
leçons.
La
leçon
peut-être
la
plus
importante
que
nous
pouvons
en
tirer
pour
nous,
de
nos
jours,
est
un
rappel
de
la
dignité
de
la
nature
humaine,
de
la
vie
humaine,
du
corps
humain.
Et
cela
est
d’autant
plus
important
que
le
mépris
de
la
personne
humaine,
de
la
vie
humaine
et
du
corps
humain
semble
avoir
pris
de
nos
jours
des
proportions
tout
à
fait
extrêmes. Il suffit d'ouvrir les pages d'un journal quotidien pour
voir
des
corps
détruits
ou
mutilés
par
la
guerre;
pour
lire
des
récits
de
nettoyage
ethnique
pratiqué
en
plusieurs
parties
du
monde,
ou
de
destruction
du
corps
humain
par
la
drogue,
ou
encore
de
l’abus
du
corps
par
la
prostitution
y
compris
celle
d'enfants.
L'Assomption de Marie, corps et âme, au ciel nous rappelle
que
notre
corps,
parce
qu'il
est
appelé
à
la
gloire
même
dans
laquelle
se
trouve
déjà
Marie,
est
digne
du
plus
grand
respect. Il s'agit là sans doute d'une question de morale
personnelle,
mais
aussi
d'une
question
de
moralité
publique,
politique
et
sociale. Lorsque Marie, chantant les louanges de Dieu, s'exclame
"il
renverse
les
puissants
de
leurs
trônes,
il
élève
les
humbles;
il
comble
de
bien
les
affamés,
renvoie
les
riches
les
mains
vides",
elle
décrit
des
situations
sociales
guère
différentes
de
celles
qui
créent
de
nos
jours
tant
de
millions
de
personnes
déplacées,
réfugiées,
opprimées
et
affamées,
à
travers
le
monde
entier.
Dans le Nouveau Testament, Marie apparaît avec les Apôtres le jour de la Pentecôte.
Après
cela
il
n'est
plus
fait
mention
d'elle.
Elle
se
fond
avec
l'Église.
Celle-ci
lui
donnera
par
la
suite
divers
titres.
Elle
est
la
Mère
de
Dieu
(la
Theotokos),
et
la
Mère
de
l'Église.
À
partir
de
la
fin
du
7ème
siècle
on
célèbrera
le
15
août
la
fête
de
la
Dormition
de
Marie,
qu’on
appellera
ensuite
son
Assomption,
que
nous
célébrons
aujourd'hui. Même si l’iconographie a souvent vu dans l’Assomption
la
montée
du
corps
de
Marie
vers
les
hauteurs
du
ciel,
ce
n’est
pas
là
le
sens
premier
et
profond
du
mot.
Assomption
signifie
d’abord,
comme
je
l’ai
expliqué,
le
fait
que
Marie,
avec
tout
son
être
–
corps,
âme
et
esprit
–
est
assumée
dans
la
plénitude
de
la
vie
trinitaire :
vie
de
son
Fils,
du
Père
éternel
et
de
l’Esprit
Saint. Demandons à Marie la grâce de toujours vivre avec la conscience de la dignité
de
notre
nature
humaine
et
avec
le
plus
grand
respect
de
celle-ci
en
nous
et
dans
tous
nos
frères
et
nos
soeurs
en
humanité. Armand VEILLEUX |
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