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Homélie d'une anné précédente pour le même dimanche
16 février 2003
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6ème
dimanche
"B" H O M É L I E Comment
se
fait-il
que
Jésus
"ne
pouvait
plus
entrer
ouvertement
dans
une
ville,
et
qu'il
était
obligé
d'éviter
les
lieux
habités",
après
que
le
lépreux
qu'il
avait
guéri
de
sa
lèpre
eut
répandu
la
nouvelle?
--
C'est
que
Jésus
était
devenu
impur. En effet,
un
lépreux
était
considéré
comme
une
personne
impure. Il devait vivre en marge de la société, et personne
ne
devait
entrer
en
contact
avec
lui
d'aucune
façon
au
risque
de
devenir
également
impur.
Or
Jésus
a
non
seulement
permis
au
lépreux
de
l'approcher,
de
se
jeter
à
ses
pieds
et
de
le
supplier
de
le
guérir,
mais
il
l'a
touché
de
sa
propre
main. Ce faisant, il s'est lui-même rendu impur aux
termes
de
la
Loi
d'Israël,
telle
qu'elle
était
interprétée
par
les
Docteurs
de
la
Loi.
C'est
souvent
à
travers
un
toucher
de
sa
main
que
Jésus
guérit
les
malades.
C'est
lorsqu'il
touche
de
sa
main
la
belle-mère
de
Simon-Pierre
que
la
fièvre
la
quitte
(Matt.
8,3
ou
Marc
1,41:
évangile
de
dimanche
dernier).
C'est
en
touchant
les
yeux
de
deux
aveugles
qu'il
les
guérit
(Matt.
9,
29;
de
même
en
Matt.
20,34)
C'est
en
touchant
les
oreilles
et
la
langue
d'un
sourd-muet
qu'il
lui
rend
l'ouïe
et
la
parole
(Marc
7,33).
Enfin
il
rend
la
vie
au
jeune
homme
de
Naïm
(Luc
7,14)
en
touchant
son
cercueil,
ce
qui
était
aussi
une
façon
de
se
rendre
impur. Tout
cela
est
en
quelque
sorte
une
conséquence
logique
de
l'Incarnation
même,
par
laquelle
Jésus
s'est
fait
l'un
des
nôtres,
il
a
assumé
nos
impuretés;
ou
encore
"il
s'est
fait
péché"
selon
la
très
forte
et
surprenante
expression
de
Paul
(2
Cor.
5,21).
Le concept
de
"pur"
et
d'"impur"
n'est
pas
propre
à
Israël.
On
le
retrouve
dans
toutes
les
religions
et
toutes
les
cultures.
C'est
la
façon
par
laquelle
les
privilégiés,
qui
se
considèrent
les
"purs"
marginalisent
les
petits,
les
blessés,
les
faibles
en
les
taxant
d'"impureté".
Jésus
a
toujours
prix
le
parti
de
ceux
que
la
société
et
la
religion
marginalisait. Si Jésus
était
obligé
d'éviter
les
lieux
habités,
comme
dit
la
dernière
phrase
de
notre
Évangile,
"de
partout
on
venait
à
lui". Lorsque Jésus prend le parti des marginaux, un nombre de plus en plus grand vont le rejoindre
dans
la
"marge",
de
telle
sorte
que
le
reste
de
la
page
devient
de
plus
en
plus
insignifiant. Nos
sociétés
d'aujourd'hui,
comme
celle
d'Israël
au
temps
de
Jésus,
ne
cessent
de
créer
des
marginaux
et
des
exclus.
On
considère
facilement
comme
marginaux
ceux
qui
appartiennent
à
telle
race,
qui
ont
telles
opinions
politiques,
qui
sont
affectés
par
telle
maladie. À la fin, la marge est si large que le texte
qui
constitue
le
reste
de
la
page
--
c'est-à-dire
nous
les
"purs"
--
est
devenu
largement
insignifiant,
d'autant
plus
que
Celui
qui
seul
pourrait
donner
un
sens
à
notre
"texte"
est
dans
la
marge,
avec
ses
frères,
les
marginaux.
Si Jésus
a
pris
le
parti
des
blessés
de
la
vie,
c'est
qu'il
s'est
laissé
"émouvoir".
La
parole
utilisée
par
Matthieu
veut
dire
être
troublé
au
fond
des
entrailles,
et
n'est
utilisée
dans
la
Bible
que
pour
parler
des
sentiments
de
Dieu
à
notre
égard. Demandons la grâce de nous laisser émouvoir,
toucher,
nous
aussi
par
la
misère
de
quelque
nature
qu'elle
soit
qui
nous
entoure
et
qui
est
en
réalité
toujours
la
nôtre. Notons
en
terminant
le
caractère
hautement
incisif
du
dialogue
entre
le
lépreux
et
Jésus: "Si
tu
le
veux,
tu
peux
me
guérir." "Je
le
veux,
sois
purifié" . Demandons
à
Jésus
de
participer
non
seulement
à
sa
compassion,
mais
aussi
à
son
vouloir.
Nous
ferons
alors
des
miracles
sans
le
savoir.
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Autre homélie pour le même dimanche 2000
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