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24
octobre
2008
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Dédicace
de
l’église
de
Scourmont Actes,
7,
44-50 ;
Jean
4,
19-24 Homélie
Dans
la
mémoire
collective
du
Peuple
d’Israël,
la
période
de
la
vie
au
désert
est
toujours
demeurée
comme
le
moment
privilégié
des
relations
entre
Dieu
et
son
Peuple.
Le
désert,
géographiquement,
est
en
lui-même
une
rude
école.
C’est
le
lieu
où
l’on
est
privé
de
presque
tout
ce
qui
constitue
habituellement
notre
sécurité.
C’est
un
lieu
sans
habitation,
sans
routes,
sans
nourriture,
sans
eau
sauf
pour
un
oasis
ou
puits
ici
ou
là.
C’est
dans
cette
rude
école
du
désert
que
Yahvé
a
formé
son
peuple,
le
dépouillant
de
ses
sécurités
humaines
et
l’habituant
à
ne
mettre
sa
confiance
qu’en
lui,
le
Seigneur. Dans la première lecture
que
nous
venons
d’entendre,
Étienne,
dans
son
long
discours
avant
d’être
lapidé,
rappelle
justement
ce
temps
privilégié.
Il
ne
parle
pas
de
la
manne
mais
bien
de
la
présence
de
Dieu
au
sein
de
son
peuple. Durant tout ce temps cette présence était symbolisée
par
l’arche
d’Alliance
qui
accompagna
le
peuple
à
travers
toutes
ses
péripéties
jusqu’à
l’entrée
dans
la
terre
promise. Là, David voulut construire une maison à Dieu
–
après
s’en
être
construit
une
pour
lui-même.
Mais
ce
fut
son
fils
Salomon
qui
le
fit.
Déjà à David, par la voix
du
prophète
Isaïe,
Dieu
avait
dit
que
ce
n’était
pas
lui
qui
avait
besoin
qu’on
lui
bâtisse
un
temple
et
que,
s’il
habitait
chez
son
peuple,
ce
n’était
pas
dans
des
maisons
faites
de
main
d’hommes. Jésus, dans sa conversation
avec
la
Samaritaine
fait
la
même
affirmation,
mais
en
allant
beaucoup
plus
loin.
Il
peut
être
important
de
remarquer
que
Jésus,
à
ce
moment-là,
retourne
de
Judée
en
Galilée ;
qu’il
vient
donc
de
traverser
le
désert
de
Juda
et
qu’il
se
trouve
dans
le
territoire
aride
de
la
Samarie.
Ce
qu’il
va
dire
à
la
Samaritaine,
il
l’a
appris
dans
son
expérience
du
désert.
Lorsque
la
femme,
qui
croit
avoir
reconnu
en
lui
un
prophète
et
veut
donc
se
faire
expliquer
par
lui
s’il
faut
adorer
Dieu
sur
le
mont
Garizim,
comme
le
faisaient
les
Samaritains
ou
à
Jérusalem,
comme
le
faisaient
les
Juifs,
Jésus
lui
révèle
que
ce
genre
de
religion
est
terminé. Depuis l’Incarnation de
Dieu
dans
le
temps
et
l’espace,
la
présence
de
Dieu,
même
le
symbole
de
sa
présence,
ne
peut
plus
être
lié
à
aucun
lieu.
Dieu
n’habite
aucun
lieu
plutôt
qu’un
autre.
Il
a
fait
sa
demeure
en
toute
personne
qui
écoute
sa
Parole
et
la
met
en
pratique.
L’adoration
du
vrai
Dieu
par
le
vrai
croyant
se
réalise
en
esprit
et
en
vérité. Le temple matériel, dans
la
Nouvelle
Alliance,
n’est
plus
la
maison
de
Dieu.
Il
est
la
maison
des
fils
de
Dieu.
Il
est
le
lieu
où
les
croyants,
les
fils
de
Dieu,
se
retrouvent
pour
partager
leur
foi
et
leur
louange. Notre église où les moines
de
Scourmont
se
réunissent
pour
chanter
les
louanges
de
Dieu
depuis
un
siècle
et
demi,
est
notre
lieu
de
rencontre
de
Dieu,
tout
d’abord
parce
qu’il
est
notre
désert.
Dans
ce
lieu
désert
où
nous
nous
retrouvons
ensemble
plusieurs
fois
par
jour
et
quelques
fois
seuls,
se
creuse
en
nous
l’espace
du
désir.
Cet
espace
peut
alors
être
rempli
par
la
Présence.
Il
devient
le
lieu
de
notre
adoration. Le Père, dit Jésus, cherche
de
tels
adorateurs
en
esprit
et
en
vérité.
Laissons-nous
trouver
par
lui ;
et
prions-le
d’en
trouver
beaucoup
d’autres
pour
venir
poursuivre
avec
nous
cet
accueil
de
sa
présence
qui
transforme
ce
temple
matériel
que
nous
habitons
en
demeure
de
Dieu. Armand VEILLEUX
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