|
|
||
|
|||
Homélie
La sexualité est une dimension si essentielle de la nature humaine, et la relation entre l'homme et la femme exerce une telle influence sur le développement de toute société, surtout à travers la procréation de fils et de filles, que toutes les sociétés ont élaboré des codes fort rigides concernant l'exercice de la sexualité. Même dans les sociétés que nous considérons primitives et qui semblent très tolérantes dans ce domaine, la régulation de l'exercice de la sexualité au moyen de divers types de tabous et de conventions sociales est très forte. Tout cela a fait partie du développement du genre humain vers une complète humanisation. La loi de Moïse et son interprétation par diverses générations de rabbins fut une étape de ce processus humain -- sous l'inspiration de l'Esprit de Dieu.
Quiconque lit la Bible avec une mentalité fondamentaliste aura beaucoup de difficulté à formuler un enseignement biblique cohérent sur la sexualité et le mariage. À première vue, on semble plutôt y trouver divers enseignements incohérents.
Un texte comme la description de la création dans les chapitres 2 et 3 de la Genèse considère la différence entre les sexes d'un point de vue masculin, voyant en la femme une simple aide pour l'homme, alors que le Cantique des Cantiques décrit une très belle relation amoureuse entre deux personnes également autonomes. Certains textes chantent la bénédiction de Dieu sur les Patriarches -- une bénédiction qui se manifeste dans une descendance nombreuse obtenue de plusieurs épouses et concubines -- alors que d'autres textes imposent la monogamie comme loi divine. La loi de Moïse permettait à un homme de renvoyer sa femme pour diverses raisons, et non seulement lorsqu'elle était adultère mais aussi -- et spécialement -- lorsqu'elle ne lui avait pas donné les fils qu'il en attendait. Jésus, au contraire, affirme l'indissolubilité du mariage. Mais au-delà de toutes ces contradictions apparentes, il n'y a vraiment qu'une seule doctrine; mais une doctrine qui croît graduellement à mesure que les hommes croissent en humanité. Et cette doctrine trouve son expression finale en Jésus.
Il importe cependant d'être très attentifs pour ne pas passer à côté du sens de ce texte évangélique que nous venons de lire. En ceci comme en toutes les autres questions, Jésus ne se limite pas à adapter la loi ancienne. Il ne formule pas non plus une nouvelle loi, plus exigeante, plus rigide que l'ancienne. Il situe plutôt la question à un niveau tout à fait autre. Il ne s'agit plus de loi, il s'agit de relation, c'est-à-dire d'amour.
Dans la Loi d'Israël, il y avait de nombreuses circonstances dans lesquelles, selon l'interprétation commune, un homme pouvait -- et même devait, en certains cas -- renvoyer sa femme; ce qui était en de très nombreux cas, une véritable injustice à l'égard de la femme. Jésus n'accepte même pas de donner une interprétation de cette loi. Il oblige plutôt ses interlocuteurs à comprendre le dessein original de Dieu, lorsqu'Il créa l'être humain, homme et femme, à sa propre image. Son intention était de les appeler à participer à sa propre nature, c'est-à-dire à l'amour. Dieu est amour. Ils quitteront leur père et leur mère et s'uniront l'un à l'autre, et ils seront un, comme Dieu est un. Puisque c'est l'amour qui les unit, et que Dieu est amour; ce qui les unit est, de pas sa nature même, éternel.
C'est
pourquoi
la
leçon
de
ce
texte
va
beaucoup
plus
loin
que
de
simplement
nous
rappeler
l'indissolubilité
du
mariage.
La
leçon
est
que
toute
relation
humaine
est
une
alliance
qui,
de
sa
nature,
a
une
dimension
d'éternité.
Elle
est
éternelle
en
ce
sens
que
chaque
fois
que
j'établis
une
relation
avec
une
personne
ou
une
communauté,
quoi
qu'il
arrive,
je
ne
puis
pas
supprimer
le
passé,
je
ne
puis
pas
faire
que
cette
relation
n'ait
pas
existé.<span
s |
Original espagnol
Traduction anglaise
Traduction italienne
|
||
|
|||