|
|
||
|
|||
25 janvier 2009 – 3ème
dimanche
ordinaire
« B » Jonas
3,
1...10 ;
1
Co
7,
29-31 ;
Mc
1,
14-20 H o m é l i e Dans la première phrase de ce récit
évangélique,
l’évangéliste
Marc
signale
en
quelques
mots
le
passage
de
l’Ancien
Testament
au
Nouveau.
Dans
une
seule
phrase,
on
pourrait
dire
dans
un
même
souffle,
il
mentionne
l’arrestation
de
Jean-Baptiste
en
Judée
et
le
départ
de
Jésus
pour
sa
Galilée
natale,
pour
y
proclamer
la
Bonne
Nouvelle
de
Dieu. Avec la fin de l’activité de Jean commence celle
de
Jésus.
Celui-ci
affirme
deux
choses :
1)
les
temps
anciens
sont
accomplis
et
2)
le
Règne
de
Dieu
est
arrivé.
Il
appelle
à
se
convertir
et
à
croire
à
la
Bonne
Nouvelle. Marc situe ici l’appel des quatre premiers
disciples.
Il
s’agit
de
deux
groupes
de
deux
frères.
Tous
les
détails
de
ce
récit
très
bien
construit
sont
importants. Chacun de ces détails est porteur d’un message.
Tout
d’abord
Jésus
laisse
la
Judée
et
la
proximité
du
centre
religieux
et
politique
de
Jérusalem
pour
retourner
dans
la
lointaine
Galilée.
Le
lac
de
Galilée
sert
de
confins
entre
la
terre
d’Israël
et
les
nations
païennes
plus
au
nord.
De
plus,
même
si
notre
traduction
française
parle
du
lac
de
Galilée,
Marc
utilise
le
mot
grec
qui
signifie
la
mer,
faisant
ainsi
allusion
à
l’Exode
et
au
passage
de
la
Mer
Rouge.
Et
la
double
mention
de
l’expression
« son
frère »
est
une
allusion
au
texte
d’Ézéchiel
47,13ss
où
ce
mot
est
utilisé
pour
souligner
l’égalité
entre
les
frères
dans
la
répartition
de
la
terre
promise. Tous seront égaux dans leur mission. Chacun des deux groupe
de
frères
représente
un
secteur
différent
de
la
société
galiléenne,
à
la
jonction
du
monde
juif
et
du
monde
païen.
Les
deux
premiers,
Simon
et
André
ont
des
noms
grecs ;
les
deux
autres,
Jacques
et
Jean,
ont
des
noms
hébreux.
Les
deux
premiers
sont
d’humbles
pêcheurs,
dont
on
ne
mentionne
pas
le
père
ou
la
famille,
qui
sont
là
à
jeter
leur
filet,
et
qui
n’ont
sans
doute
pas
de
barque
propre.
Les
deux
autres
possèdent
une
barque
des
ouvriers
et
le
nom
de
leur
père
qui
travaille
avec
eux
est
mentionné. Ils ne sont pas au travail, en train de pêcher,
comme
les
deux
autres,
mais
sont
simplement
en
train
de
préparer
leurs
filets.
À
l’invitation
de
Jésus
les
deux
premiers
abandonnent
leur
activité
et
les
deux
derniers
se
détachent
de
la
tradition
juive
(représentée
par
leur
père)
et
de
leur
rang
social
de
propriétaires. Jésus ne leur enseigne pas une doctrine,
il
ne
leur
présente
pas
un
programme
d’action. Il les invite simplement à « venir derrière
lui »,
comme
il
avait
été
lui-même
derrière
Jean,
c’est-à-dire,
à
se
faire
ses
disciples.
Ils
abandonnent
tout
et
le
suivent.
Jésus
promet
à
ces
pêcheurs
de
devenir
pêcheurs
d’hommes. Toute cette scène nous décrit en quoi
consiste
le
royaume
de
Dieu
que
Jésus
dit
être
arrivé.
Ce royaume n’est ni là-haut dans le ciel ni ici-bas
sur
la
terre ;
ni
dans
l’avenir
ni
dans
le
présent. Il consiste dans une communauté. Jésus ne prêche pas une méthode de perfectionnement
individuel,
comme
le
font
toutes
les
traditions
religieuses.
Il
cherche
un
groupe
de
personnes
qui
acceptent
ce
qu’il
annonce,
qui
le
suivent,
qui
vivent
avec
lui,
et
qui
l’ayant
connu
en
appelleront
d’autres
à
entrer
dans
ce
cercle
de
frères
et
d’amis.
L’Église
c’est
ce
rassemblement
de
tous
ceux
qui
acceptent
de
suivre
Jésus
et
de
vivre
selon
la
Bonne
Nouvelle
qu’il
a
annoncée. Aujourd’hui c’est aussi la fête de
la
Conversion
de
saint
Paul.
C’est
donc
la
mémoire
d’un
autre
appel
fait
par
Jésus
à
quelqu’un
dont
toute
la
vie
fut
transformée
par
cette
rencontre. Demandons-nous, chacun de nous, à quel moment
nous
avons
fait
cette
rencontre.
Il
doit
s’agir
de
quelque
chose
d’autre
que
le
fait
d’appartenir
sociologiquement
à
une
société
qui
était
alors
chrétienne.
Il
s’agit
plutôt
du
moment,
peut-être
durant
notre
enfance,
puis
de
nouveau
au
début
de
notre
âge
adulte
ou
un
peu
plus
tard
nous
avons
entendu dans notre coeur un appel personnel à être disciple
du
Christ,
et
à
être
nous
aussi
des
pêcheurs
d’hommes
en
proclamant
à
travers
notre
vie
la
Bonne
Nouvelle. À un moment où nous sommes bombardés
chaque
jour
de
mauvaises
nouvelles
par
tous
les
médias,
il
est
important
pour
tous
d’entendre
cette
vraie
Bonne
Nouvelle
qui
transcende
non
seulement
les
mauvaises
nouvelles
mais
aussi
toutes
les
autres
bonnes
nouvelles. Armand VEILLEUX |
Autre homélie pour le même dimanche 2000
|
||
|
|||