20ième dimanche du Temps ordinaire C
Frères et Sœurs,
alors que nous restons sous l’heureux effet
de cette fête mariale par excellence
qu’est L’ASSOMPTION DE MARIE.
Assomption qui en dit long sur notre destinée
Et qui reste la RADICALE CAUSE DE NOTRE JOIE.
Voici que la liturgie de la Parole de ce dimanche
ne nous parle que de violence :
violence
contre le prophète Jérémie (première lecture) ;
Et dans la 2ième lecture :
L’ épreuve qui n’épargne pas les disciples de Jésus.
Violence enfin dont parle l’évangile de ce dimanche.
Mais
gardons-nous bien
de mélanger les torchons et les serviettes.
En effet, lorsque Jésus dit :
« JE SUIS VENU APPORTER UN FEU SUR LA TERRE,
ET
COMME JE VOUDRAIS QU’IL SOIT DEJA ALLUME! »
Quel est donc ce feu ?
certainement pas
le soi-disant feu du jugement à fin des temps,
pris comme image chez les prophètes
et dans les récits d’apocalypse.
Par contre,
S.Luc, dans son récit de la Pentecôte évoque
l’ ESPRIT SOUS l’apparence du FEU .
Le FEU DE L’ ESPRIT…..
comme accomplissement
de ce qui devait se réaliser au terme de la mission
de Jésus.
A la fin du temps pascal
l’Alléluia de la messe de la Pentecôte dit ceci:
« VIENS, ESPRIT SAINT !
PENETRE LE CŒUR DE TES FIDELES !
QU’ILS SOIENT EMBRASéS DU FEU DE TON AMOUR ! »
Jésus disait à ses disciples :
« JE SUIS VENU APPORTER UN FEU SUR LA
TERRE
ET
COMME JE VOUDRAIS QU’IL SOIT DEJà ALLUME . »
Le don de
l’Esprit
c’est l’ultime accomplissement
de la mission du Christ.
Mais ce don de l’Esprit ou - si vous voulez –
cet EMBRASEMENT DU CŒUR HUMAIN est lié
à ce que Jésus ajoute dans cet évangile :
« JE DOIS RECEVOIR UN BAPTÊME,
ET
COMME IL M’EN COÛTE D’ATTENDRE
QU’IL SOIT ACCOMPLI ! »
Ce baptême – pour Jésus – c’est sa mort qu’il annonce par trois fois à ses disciples.
Sa mort dans laquelle
et par laquelle le Christ entraîne dans la mort le péché du
monde.
Le péché du monde c’est refuser de se laisser aimer
par Dieu qui nous entraîne dans une spirale de l’amour….
Un amour qui prend les couleurs de la
miséricorde :
« soyez
miséricordieux
comme votre père est
miséricordieux ! »
Le Christ Jésus qui n’a jamais connu le péché
s’est rendu solidaire de l’humanité pécheresse
en prenant sur lui le péché du monde…jusqu’à en mourir.
N’a-t-il- pas dit un jour :
« IL N’Y A PAS DE PLUS GRAND AMOUR
QUE DE DONNER SA VIE POUR CEUX QU’ON AIME. »
voilà le BAPTÊME du Christ ……
quant à notre baptême,
il est indissociablement lié au baptême du Christ.
Ecoutons S. Paul dans sa lettre aux Romains,
6.3 :
« NOUS TOUS QUI AVONS ETE BAPTISES EN
J.C.,
C’EST DANS SA MORT QUE NOUS AVONS ETE
BAPTISES »
Dans sa mort ? Oui !
Car ce qui doit mourir
en nous c’est le VIEIL HOMME.
Celui pour qui il n’y a pas d’Au-delà
C’est la part de nous même qui ne peut que mourir.
Cette part de nous même,
le Christ nous en a définitivement libéré.
« COMPRENONS BIEN CECI – écrit S. Paul aux Romains –
NOTRE VIEIL HOMME A ETE CRUCIFIE AVEC LE CHRIST
ET
QU’AINSI NOUS NE SOYONS PLUS ESCLAVES DU
PECHE.
……
MAIS
SI NOUS SOMMES MORTS AVEC LE CHRIST
- c’est toujours S.
Paul aux Romains –
NOUS CROYONS QUE NOUS
VIVRONS AUSSI AVEC LUI
Pour l’apôtre,
il s’agit uniquement de recevoir la grâce du Christ
et d’être ainsi introduit dans la nouvelle création,
afin d’y vivre pour Dieu,
en union à son Fils ressuscité.
Et S. Paul
d’écrire aux Galates cette phrase bouleversante:
« je vis, mais
ce n’est plus moi,
c’est le christ qui vit en moi. »
Mais,
l’Evangile de ce dimanche n’est pas terminé.
Si « jésus est venu apporter un
feu…
S’il doit
recevoir un baptême….
Il vient
aussi mettre la division. »
En effet,
« pensez-vous
que
je sois venu mettre la paix
dans
le monde ?
non,
je vous le dis, mais plutôt la division. »
Lorsque
l’enfant Jésus fut présenté au temple
Siméon avait
dit de lui
« il sera un signe de division. »
« Cinq personnes de la
même famille, seront divisées :
le père contre
le fils et le fils contre le père,
etc. … »
La division
dans les familles…
c’est comme un spectre aujourd’hui
car au delà des divisions conjugales et familiales
qui sont comme dans l’air du temps,
que de tensions, que de souffrances parfois
en raison de la foi
de l’un confrontée à l’incroyance de l’autre.
Un petit fait qui en dit long :
un jeune homme
marié pour lequel, autrefois,
j’ avais
baptisé leur premier enfant
viens
me trouver
en me demandant de
prier pour ce petit enfant gravement malade.
En répondant affirmativement je lui dis :
« Je voudrais aussi vous demander quelque chose. »
il me
répond : « Demandez . »
Je lui dis :
« je vous demande de prier
aussi pour votre enfant »
nous
étions là sans témoin,
il
me dit un peu sur le ton de la confidence :
« nous
sommes entre hommes….
chaque soir dans mon lit,
je
prie et ma femme ne le sais pas. »
Et que dire
des tensions,
des oppositions
lorsqu’un membre jeune de la maison entend l’appel
–la vocation-
à suivre Celui
qui peut combler vraiment le cœur humain.
Sans compter
les difficultés pour entendre cet appel….
dans un monde où le bruit abrutissant a vaincu le silence,
le silence est indispensable pour un appel venu d’en
Haut.
MAIS VOILA, Le silence fait
peur…..peur de quoi ?
Le silence fait peur !
Frères et sœurs,
Le pape Jean-Paul II, lors de son avènement,
en s’inspirant du Christ eut cette parole :
« n’ayez pas
peur.
N’ayez pas peur d’ouvrir la porte à
Jésus-Christ. »
Quant au feu,
Ce feu de l’amour :
fruit de l’Esprit,
dont il était question tout- à -l’heure,
Jean-Paul II, encore,
lors des J.M.J. à Rome en L’an 2000,
reprenant une parole de
Ste Catherine de Sienne,
il terminait son homélie de la messe de clôture
aux deux millions de jeunes enthousiastes en leur disant :
« si vous êtes
ce que vous devez être,
vous mettrez le feu
au monde entier.
Et Georges Bernanos
disait :
« C’est la fièvre de la jeunesse qui
permet à l’humanité
de garder la température normale. »