3ème dimanche de
carême C
11 mars 2007
Frères et sœurs,
Dieu ne veut rien d’autre que le
bonheur de la personne humaine !
N’allons donc pas
comme le pensaient peut-être les contemporains de Jésus
au sujet des victimes de cet évangile :
« QU’EST-CE-QU’ILS
ONT FAIT AU BON DIEU
POUR MERITER UNE TELLE EPREUVE ? »
Ou encore, lorsqu’ un malheur arrive
à quelqu’un qui est tout le contraire d’un ami intime :
« C’EST LE BON DIEU QUI L’A
PUNIT. »
Ni dans un sens ni dans l’autre,
Dieu n’intervient pas pour ce qu’il
faut bien appeler tout simplement : UNE COÏNCIDENCE MALHEUREUSE :
« CES GALILEENS N’ETAIENT PAS DE PLUS GRANDS
PECHEURS QUE LES AUTRES GALILEENS
POUR ÊTRE MASACRES PAR
PILATE. »
Pas plus d’ailleurs que ces gens
victimes par la chute de la tour de Siloé.
S’il faut chercher des coupables
ce n’est pas du côté des gens qui ont malheureusement
péris.
Peut-être, oui !
Peut-être......la négligence,
le manque de conscience professionnelle chez ceux qui ont
bâti cette tour.
Mais, reprenant les conséquences de
la chute de cette tour,
Jésus, en se situant dans une tout
autre optique
adresse à ses contemporains :
« SI VOUS NE VOUS
CONVERTISSEZ PAS
VOUS PERIREZ TOUS DE LA MÊME MANIERE. »
Avec
cette différence fondamentale :
ces gens dans les faits rapportés sont des victimes
innocentes.
Alors que vous – dit Jésus à ses
contemporains-
VOUS MERITEZ UN PAREIL SORT
« SI VOUS NE
CONVERTISSEZ PAS ».
Dans ce passage d’
évangile que nous venons d’entendre,
le thème de ce discours
sur lequel Jésus
reviendra souvent porte sur
LA CONVER
Jésus y insiste
Parce que Dieu a pour la personne
humaine
une estime dont l’ampleur nous échappe
probablement :
en effet,
en Jésus, DIEU CROIT en l’ homme.
On le voit avec l’apôtre
Pierre.
En un moment on ne peut plus
crucial,
Pierre renie son maître.
Jésus croit en Pierre…..
au point
d’en faire le timonier de son Eglise.
En Jésus, DIEU ESPERE en l’homme.
Nous le voyons avec le pharisien Saul qui
martyrise
son Eglise.
En touchant le cœur de celui qui
deviendra Paul,
Jésus
va faire de celui-ci
le champion
de l’évangélisation du monde connu alors
Oui ! Dieu espère en l’homme
Comme nous n’avons pas l’audace
d’espérer en nous-mêmes.
Et enfin,
pour boucler
les trois vertus théologales….
qui, non
seulement viennent de Dieu
mais dont Dieu
est le premier à pratiquer,
il y a aussi la vertu de CHARITE : Dieu nous AIME.
Si nous voulons avoir une idée de
cet amour
dont nous sommes l’objet de la part de Dieu,
nous devons nous tourner vers le père de l’enfant prodigue
alors que les humains ont pour le moins tendance
à se comporter comme le fils cadet
qui dilapide les
biens à lui confiés.
DIEU NOUS AIME !
Il se réjouit comme quelqu’un
qui retrouve un trésor perdu
quand la personne humaine quelle qu’elle soit revient à
Dieu.
Oui « NOUS
AVONS DU PRIX AUX YEUX DE DIEU. »
Et si Jésus a pour le moins un
langage ferme
à l’adresse de son auditoire……
c’ est qu’il veut
toucher le cœur des gens qui l’écoute :
« JE PARLERAI A LEUR CŒUR. »
dit Dieu dans le prophète Osée.
OUI ! DIEU PARLE AU CŒUR
DE L’ HOMME
Mais c’est aussi DE SON CŒUR
QUE DIEU PARLE,
Et ce qui sort du cœur de Dieu
c’est sa PAROLE, son VERBE .
« AU COMMENCEMENT
ETAIT LE VERBE,
ET LE VERBE ETAIT DIEU. »
Le Verbe,….l’ Envoyé du Père.
C’est lui dont il était question
dimanche dernier
à propos de la Transfiguration.
Rappelons-nous cette voix qui vient
de la nuée :
« CELUI-CI EST MON FILS…..Écoutez-LE ! »
le bonheur de la personne humaine
consiste à se tourner vers Dieu.
En usant, sans en abuser, des biens
qui passent
pour s’attacher fermement aux
BIENS QUI DEMEURENT DANS L’ETERNITE.
Ce qui demeure dans l’éternité c’est
LA FOI,
La foi : le ressort
de la vie éternelle.
Ce qui demeure dans l’éternité c’est
L’ ESPERANCE .
L’espérance : c’est le sens qui ouvre à l’ éternité.
Ce qui demeure dans l’éternité c’est
L’AMOUR AGAPE
L’amour dans son accomplissement divin c’est
l’expression même de Dieu.
Voilà ce à quoi nous sommes conviés.
Comment y arriver……
EN SE METTANT A L’ Écoute DE L’ ENVOYE DU PERE .
Tendre l’oreille de son cœur
pour entendre la PAROLE qui vient du cœur de Dieu.
Cette parole est exigeante !
QUAND ON AIME VRAIMENT QUELQU’UN
ON PEUT ÊTRE EXIGEANT A SON
EGARD……..
POURVU QU’ ON
L’AIME VRAIMENT.
Pour reprendre les termes mêmes de
Jésus sur un mode négatif :
« SI VOUS NE VOUS CONVERTISSEZ PAS,
SI VOUS NE VOUS TOURNEZ PAS RESOLUMENT
VERS LA SOURCE QUI FAIT VIVRE….
VOUS PERIREZ COMME ONT PERI
LES GALILEENS TUES PAR PILATE ,
OU COMME LES 18 PERSONNES VICTIMES
DE LA
CHUTE DE LA TOUR DE SILOE. »
Si l’être humain, fait à l’image de
Dieu pour lui ressembler
Ne se convertit pas….en connaissance
de cause,
Il ressemble à un arbre fruitier qui
ne porte pas de fruit….
Depuis plusieurs années.
Cet arbre est voué à la mort.
C’est
dans la parabole qui suit immédiatement
Le point de vue du
propriétaire de la vigne :
« COUPE-LE ! »
Car, par nature, un arbre fruitier
doit donner du fruit,
sans quoi, c’est arbre n’a plus de raison d’être,
« COUPE –LE »
Or, s’il est essentiel
pour un arbre fruitier de porter du fruit
il en va de même pour un disciple du
Christ .
PORTER DU FRUIT,
Dans la TOB au ch. 15 de l’évangile
selon S. Jean
consacré à la vraie vigne,
Jésus dit à ses disciples :
« JE SUIS LA VIGNE,
VOUS ÊTES LES SARMENTS :
CELUI QUI DEMEURE EN MOI ET EN QUI JE DEMEURE,
CELUI-LA PRODUIRA DU FRUIT EN ABONDANCE CAR,
EN
DEHORS DE MOI, VOUS NE POUVEZ RIEN FAIRE. »
Deux versets plus loin, Jésus
continue :
«CE QUI GLORIFIE MON PERE,
C’EST QUE VOUS PRODUISIEZ
DU FRUIT EN ABONDANCE
ET QUE VOUS SOYEZ POUR MOI
DES DISCIPLES. »
On trouve en note dans la TOB :
« Comme le sarment participe à
la vie du cep auquel il est attaché, le croyant, par son adhésion au Christ,
participe à la vie authentique, celle de Dieu :
cette participation lui impose de vivre et d’agir
selon la nouveauté
révélée par Jésus. »
Alors, les fruits que nous pouvons porter les voici :
nous pouvons CROIRE
en lui,
Il tient
FIDELEMENT sa parole ;
Nous pouvons ESPERER en lui,
Il ne DESESPERE jamais de nous.
Lui qui nous aime comme Dieu seul peut AIMER .
Nous pouvons lui DONNER NOTRE AMOUR ;
Qu’il soit toujours notre amour préférentiel ….
Afin de REGENERER inlassablement en lui,
l’amour que nous avons les uns pour les autres.
Voilà le programme que Jésus nous enjoint.
Frères et sœurs,
Notre CONVER
entraîne nécessairement notre AVER
qui ne manquent pas de contrecarrer notre marche
à la suite du Christ.
En S. Jean, Jésus conclut
par ces mots :
« JE VOUS AI DIT CELA
POUR QUE MA JOIE SOIT EN VOUS
ET QUE VOTRE JOIE SOIT PARFAITE. »
Heureux et bienfaisant TEMPS DE
CARÊME ;
En nous invitant à la CONVER
il nous dispose à cette joie pascale,
à
cette joie qui nous comble déjà
eu égard à notre propre résurrection programmée dans le
Christ.