23 avril 2007 -- lundi de la 3ème semaine de Pâques

Actes 6, 8-15;  Jean 6, 22-29

Abbaye de La Clarté-Dieu, Murhesa, Rép. Dém. du Congo

 

 

H O M É L I E

 

 

            Durant toute la semaine qui commence, la première lecture de la messe nous fera connaître les débuts de l'Évangélisation, avec la mort du premier martyr, Étienne, la persécution qui se déchaîne alors contre l'Église à Jérusalem et en Judée et, parallèlement, l'extension de la prédication aux païens.

 

            La première lecture de samedi dernier nous avait déjà fait voir les débuts de l'organisation de la première Église de Jérusalem, quand les Apôtres, afin d'avoir plus de temps pour la prière et le service de la Parole, instituèrent les diacres pour les autres services, en particulier le service des tables.  En réalité les diacres se consacrèrent dès le début, eux aussi, à la Parole, car ils étaient appelés immédiatement à témoigner de leur foi.  Le premier et le plus célèbre fut Étienne, qui devint le premier à mourir pour le nom de Jésus.  Les Actes nous disent qu'il était plein de la grâce et de la puissance de Dieu et qu'il accomplissait des prodiges et des signes éclatants.  Ceux qui entreprenaient de discuter avec lui ne pouvaient lui tenir tête, car c'était la sagesse de l'Esprit Saint qui inspirait ses Paroles.  C'est précisément à cause de cette sagesse et de cette puissance divine en lui, qu'une persécution brutale se dressa contre lui et provoqua sa mort.    

 

            À la lecture de l'Évangile, également durant toute cette semaine, nous lirons la seconde partie du chapitre 6 de saint Jean, sur le Pain de Vie.  Nous voyons ainsi que c'est en faisant sans cesse mémoire de Jésus et en se nourrissant du Pain de Vie que les premiers chrétiens trouvaient la force non seulement de vivre l'Évangile mais aussi de témoigner de leur foi, et d'en témoigner jusqu'au martyre en plusieurs cas. La première partie de ce chapitre, que nous avons lue la semaine dernière, nous racontait la multiplication des pains, après laquelle Jésus s'était retiré sur la montagne pour prier avant de rejoindre ses disciples sur le Lac lorsqu'ils le traversaient en direction de Capharnaüm.

 

            Aujourd'hui c'est la foule qui rejoint Jésus et ses disciples sur l'autre rive.  Jésus les appelle tout de suite à purifier leurs intentions.  Il leur reproche de ne pas porter attention aux signes qu'il accomplit et qui sont des manifestations de la puissance divine, mais de le suivre simplement parce qu'ils ont bien mangé et qu'ils en veulent encore.  Il les invite à rechercher la nourriture qui se conserve et se transforme en vie éternelle.  Cette nourriture c'est la foi en celui que Dieu a envoyé.  En réalité tout ce chapitre 6 de saint Jean sur le Pain de Vie est au sujet de la Foi tout autant que de l'Eucharistie. 

 

            Puissions-nous puiser dans cette célébration eucharistique la foi qui nous permettra d'accomplir les "œuvres de Dieu"

 

 

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24 avril 2007 -- mardi de la 3ème semaine de Pâques

Actes 7, 51-8, 1 ; Jean 6, 30-35

Monastère de Kibungo, Rwanda

 

 

H O M É L I E

 

            La première lecture, tirée des Actes des Apôtres continue de nous décrire les débuts de l'Église de Jérusalem.  Hier nous avons vu comment le diacre Étienne, plein de la grâce et de la puissance de Dieu, opérait signes et prodiges, et comment ses adversaires ne pouvaient rivaliser avec la sagesse divine dont il était rempli.  Aujourd'hui nous avons la description de sa mort violente.  Étienne est non seulement le premier martyr de l'histoire de l'Église, mais le modèle par excellence de constance et de force dans le témoignage suprême jusqu'à la mort.  Il remet son âme à Jésus tout comme Jésus avait remis son esprit au Père et, dans ce mouvement suprême d'abandon, ses yeux sont ouverts et avant même de rendre l'âme il voit la gloire de Dieu.

 

            Dans l'Évangile d'hier, tiré du chapitre 6 de Jean sur le Pain de Vie, Jésus reprochait à la foule qui l'avait rejoint de l'autre côté du lac, de le suivre non parce qu'ils avaient vu des signes mais parce qu'ils avaient mangé du pain plein leur souls.  Aujourd'hui ce sont les mêmes personnes qui lui demandent un signe, alors qu'ils n'ont pas compris celui de la multiplication des pains.  Et Jésus répond que le vrai signe c'est  le vrai pain descendu du ciel que le Père leur donne.  Ce vrai pain c'est lui-même. 

 

            Ce pain comble toutes les faims et toutes les soifs.  Celui qui vient à Jésus, c'est-à-dire celui qui croit en lui, n'aura plus jamais faim ni jamais soif.

 

            Recevoir l'Eucharistie c'est donc tout d'abord faire un acte de foi en Jésus et le reconnaître comme notre maître et notre nourriture à la fois.  Le fait d'avoir la grâce que nous avons de célébrer l'Eucharistie tous les jours nous habitue peut-être à ce mystère au point de ne plus toujours en percevoir toute la richesse.  Il n'est pas impossible que notre participation à l'Eucharistie soit souvent un simple geste rituel.  Demandons à Dieu de ranimer notre foi afin que chaque Eucharistie soit véritablement un acte de foi qui engage toute notre existence.