21 janvier 2007
– 3ème Dimanche “C”
Ne 8,
1...10 ; 1 Co 12, 12-30 ; Lc 1,1-4 ; 4, 14-21
Homélie
Le texte d’Évangile que
nous venons de lire est composé de deux passages distincts de l’Évangile de
Luc. Nous avons tout d’abord les quatre premiers versets de cet Évangile, dans
lesquels Luc explique le sens du récit qu’il va faire. Puis nous sautons trois chapitres : les
deux se rapportant à la naissance et à l’enfance de Jésus, ainsi que le récit de
son baptême Jean en Judée et sa tentation au désert, après quoi il revient en
Galilée.
Au moment de son
baptême, Jésus a entendu une voix venant du ciel disant : « Tu es mon
fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ». Il fut alors conduit par l’Esprit dans le
désert où, durant quarante jours, il mûrit et assuma cette révélation qu’il
venait de recevoir de sa mission messianique. Il décida alors de revenir dans
la Galilée qu’il avait quittée pour aller se faire baptiser par Jean. Et,
« selon sa coutume », nous dit Luc, c’est-à-dire, comme il avait coutume
de le faire avant de partir pour la Judée, il se rendit le jour du sabbat à la
synagogue et c’est alors que se produisit l’événement dont nous venons
d’entendre le récit.
Au temps de Jésus il y
avait plusieurs façons de concevoir la mission du messie que tous
attendaient. Certains attendaient un messie
qui amènerait le peuple à une attitude plus religieuse et à une meilleure
relation avec Dieu. Pour d’autres, la
tâche du Messie serait d’abord de redorer le blason de la nation juive en la
libérant de l’occupation romaine et en lui redonnant sa grandeur.
Le texte messianique
d’Isaïe choisi par Jésus ne répond ni à l’une ni à l’autre de ces deux grandes
attentes. Il présente un Messie préoccupé
d’annoncer la bonne nouvelle aux pauvres, de libérer les captifs, de redonner
la vue aux aveugles et de soulager tous les opprimés. C’est un messie qui n’est
pas d’abord préoccupé de faire que le peuple se tourne vers Dieu ; mais
plutôt de montrer comment Dieu se tourne vers l’humanité. Le texte d’Isaïe se
terminait par la phrase suivante : « L’Esprit du Seigneur m’a
envoyé... annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur, un jour de vengeance pour notre Dieu. » Or Jésus prend la liberté de tronquer le
texte qu’il cite et laisse tomber le dernier membre de phrase. Il n’est plus question du « jour de vengeance pour notre Dieu ».
Il n’est pas surprenant que tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur
lui.
Lorsque Jésus
ajoute : « Cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre,
c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit », le sens premier et immédiat n’est
pas : « je suis ce Messie attendu », bien que cela soit
impliqué. Jésus annonce plutôt son
programme d’action ; et le sens premier de ses mots est que la prédication
qu’il a commencé de faire et les guérisons qu’il a déjà accomplies sont une
réalisation de cette promesse divine. Il
résumera tout cela plus tard dans l’unique commandement nouveau, celui de
l’amour de Dieu et du prochain, qui condense l’enseignement de toute la loi,
ancienne et nouvelle.
Nous sommes
actuellement au milieu de la Semaine annuelle de Prière pour l’Unité des
Chrétiens. La grande famille chrétienne,
celle des disciples de Jésus, est composée de toutes les communautés ou églises
qui sont rattachées au Christ. L’unité entre tous les éléments de cette grande famille
– que Paul, dans la deuxième lecture, nous invite à considérer come les membres
d’un même corps – ne se fera pas par de plus nombreuses rencontres et
discussions de caractère théologique.
Elle se fera dans la mesure où toutes les églises se réuniront dans
l’accomplissement de la mission que Jésus a assumée personnellement et qu’il
leur a transmise : celle d’apporter la bonne nouvelle aux pauvres et de
soulager toutes les misères humaines, aussi bien de caractère spirituel que de
caractère matériel. Prions pour que notre Église, c’est-à-dire nous tous,
soyons fidèles à cette tâche.
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Autre homélie pour le même dimanche :
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