Vie religieuse en général
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RENDRE
COMPTE
DE
NOTRE
ESPÉRANCE Comme beaucoup
de
nos
frères
et
soeurs,
nous
sommes
entrés
dans
la
vie
religieuse
durant
les
«
belles
années»
de
l'Église
au
Québec.
C'est
donc
comme
religieux
que
nous
avons
vécu
la
sécurité
des
années
'50,
l'emballement
de
la
Révolution
tranquille
et
du
Concile
au
cours
des
années
'60,
puis
l'essoufflement
et
le
repliement
paisible
des
années
'70.
Nous
avons
investi
pas
mal
d'espoirs
dans
des
transformations
sociales,
dans
des
réformes
ecclésiastiques
et
religieuses
et
aussi
dans
des
personnes.
Nous avons assisté
à
l'écroulement
de
la
plupart
de
ces
espoirs,
et
nous
avons
survécu.
Et
si
nous
sommes
encore
bien
vivants
et
avons
le
goût
de
proclamer
notre
espérance,
c'est
que
nous
nous
sommes
toujours
gardés
d'identifier
cette
espérance
avec
aucun
de
nos
espoirs. Au
cours
de
nombreuses
rencontres
périodiques
à
quatre,
aussi
bien
qu'avec
divers
réseaux
d'amis,
nous
avons
souvent
fait
l'inventaire
des
espoirs
dans
lesquels,
comme
tant
d'autres,
nous
avions
investi.
Nous
fûmes
alors
plus
d'une
fois
amenés
à
établir
la
liste
de
nos
désespérances
et
à
les
formuler
d'une
façon
qui
nous
renvoyât
sans
cesse
au
fondement
inébranlable
de
cette
Espérance
qui
en nous ne veut vraiment pas mourir. De même, pour garder vive
notre
Foi,
nous
avons
dû
faire
l'élaboration
de
notre
anti-credo
:
la
liste
de
toutes
les
«
patentes
»
auxquelles
l'honnêteté
nous
oblige
de
dire
que
nous
ne
croyons
plus
et
au-delà
de
la
disparition
desquelles
se
situe
notre
foi
en
Quelqu'un. Nous
ne
sommes
ni
cyniques
ni
sceptiques,
loin
de
là.
Notre
goût
de
vivre
est
intact!
Mais
nous
avons
perdu
depuis
longtemps
notre
«première
naïveté
».
Nous
ne
désirons
ni
nous
conter
des
histoires
ni
nous
en
laisser
conter.
Aux
pessimistes
larmoyeurs
qui
s'attristent
sur
la
disparition
de
certaines
structures
ecclésiales
et
religieuses,
nous
avons
le
goût
de
demander:
«Pourquoi
refuser
de
mourir?
La
vraie
vie
n'est-elle
pas
à
ce
prix?
»
Aux
porteurs
de
lunettes
rose-tendre
en
mal
de
sécurité,
toujours
prêts
à
réchauffer
leurs
espoirs
à
la
première
réapparition
d'un
vestige
du
bon
vieux
temps,
nous
devons
confesser
«Vos
espoirs
sont
précisément
ce
qui
nous
fait
désespérer».
Des
prophètes
de
tout
poil
nous
réclamons
un
prophétisme
ravageur
de
nos
facilités
et
de
nos
conforts.
Enfin,
avec
tous
nous
voudrions
partager
nos
raisons
d'espérer,
au-delà
de
tous
nos
espoirs
comme
de
tous
nos
désespoirs. Aller
jusqu'au
bout
de
nos
désespoirs « À partir de ce moment, Jésus commença
à
montrer
à
ses
disciples
qu'il
lui
fallait
s'en
aller
à
Jérusalem,
souffrir
beaucoup
...
être
mis
à
mort
»
(Mt
16,21).
L'Église
d'ici,
au
temps
du
triomphalisme
des
années
'50,
a
évité
ce
morceau
d'Évangile.
Elle
avait
les
jarrets
solides
et
des
chevaux
fougueux.
La
«
droite
et
le
bras
»
du
«Vainqueur
»
lui
étaient
un
surcroît
pour
les
moments
liturgiques
(Ps
43).
Sa
consolation
était
là,
à
portée
de
main,
manipulable
à
volonté,
pouvoir
additionnel
pour
les
disputes
apologétiques.
«Je
réussis,
donc
j'ai
raison,
Dieu
est
avec
moi
!
» «
Pierre,
le
tirant
à
part,
se
mit
à
le
réprimander,
en
disant:
"Dieu
t'en
préserve,
Seigneur!
Non
cela
ne
t'arrivera
pas
!"
»
(Mt
16,22).
Non
!
même après la déconfiture des années '60, qui furent un moment
de
saignée
et
de
dépouillement,
l'Église
et
la
vie
religieuse
d'ici
n'acceptent
pas
de
mourir.
Elles
consacrent
beaucoup
d'énergie
à
maintenir
debout
une
façade,
un
peu
comme
l'église
St-Jacques,
au
coin
de
Berri
et
de
Montigny.
Elles
ont
tendance
à
se
trouver
une
nouvelle
contenance,
celle
de
la
rencontre
chaleureuse,
des
consolants
rapports
interpersonnels,
de
la
sérénité,
de
la
spiritualisation
...
ou, à l'opposé, de la lutte ouvrière
à
grands
cris,
dans
un
flirt
avancé
avec
le
marxisme.
Si
notre
option
pour
Jésus
n'a
souvent
guère
d'impact,
c'est
qu'elle
n'a
pas
le
mordant
qui
conduit
au
martyre,
parce
qu'elle
ne
se
présente
pas
assez
comme
une
alternative
au
désespoir.
«
À
qui
irions-nous?
»
disaient
les
Apôtres
(Jn
6,68).
Nous
avons
toujours
des
succédanés
qui
reculent
devant
nous
cette
alternative
fondamentale,
et
alors
nous
nous
laissons
distraire
de
l'option
décisive,
celle
de
suivre
Jésus.
C'est
certes
un
risque
que
d'aller
au
bout
de
son
désespoir,
mais
Jésus
l'a
pris
avec
ses
Apôtres,
en
relativisant
sans
merci
tous
les
faux
espoirs
qu'ils
nourrissaient,
surtout
ceux
qui
le
concernaient
personnellement.
Il
leur
a
simplement
fait
comprendre
que
leur
espérance
devait
se
porter
plus
loin,
toujours
plus
loin. En
ce
sens,
nous
accueillons
positivement
le
mouvement
charismatique,
qui
nous
réapprend
à
danser
devant
Dieu,
aussi
bien
que
les
politisés
chrétiens
qui
nous
réveillent
à
la
lutte
pour
la
justice
sociale.
Nous
savons
apprécier
les
regroupements
par
réseaux,
les
communes,
les
communautés
de
base.
Nous
acceptons
d'y
investir
des
espoirs,
mais
nous
nous
refusons
à
voir
en
l'une
ou
l'autre
de
ces
lignes
d'évolution
la
solution
à
tous
nos
problèmes
ou
la
panacée
venant
guérir
miraculeusement
tous
nos
maux.
Nous
nous
refusons,
en
d'autres
mots,
à
y
fonder
notre
espérance.
Ces
germes
de
vie
nouvelle
peuvent
être
voués
eux
aussi
à
la
mort
après
avoir
joué
un
rôle
provisoire.
Nous
nous
réjouissons
de
voir
des
communautés
religieuses
redécouvrir
des
valeurs
d'intériorité
et
de
fraternité,
et
de
constater
qu'un
nombre
un
peu
plus
grand
de
religieux
et
religieuses
s'engagent
dans
des
projets
de
libération
sociale.
Mais
nous
n'acceptons
pas
d'y
voir
la
fin
de
la
«
crise
de
la
vie
religieuse
»,
ni
des
signes
de
réanimation
d'une
institution
à
bout
de
souffle. Il
nous
faut
aujourd'hui
des
gens
capables
de
suivre
Jésus
sur
son
propre
chemin,
qui
mène
au
Calvaire,
et
d'affronter
sereinement
la
mort
d'une
certaine
Église
et
d'une
certaine
vie
religieuse.
Des
gens
capables
de
compter
sur
la
Parole
de
Jésus:
«
...
être
mis
à
mort,
et le troisième jour,
ressusciter (Mt 16,21), quoi qu'il advienne de leurs
oeuvres,
de
leurs
entreprises
et
de
leurs
projets.
L'échec
et
la
victoire
ne
sont
pas
toujours
là
où
on
croit
les
discerner.
Pour
nous,
en
tout
cas,
nous
n'avons
vraiment
pas
le
goût
de
lutter
pour
maintenir
des
murs,
des
institutions,
des
formes
de
vie.
Nous
avons
le
goût
de
consacrer
toutes
nos
énergies
à
maintenir
en
nous
et
en
nos
frères
et
sueurs
une
espérance
créatrice,
inventive,
dévastatrice
de
nos
fausses
sécurités. Le
courage
de
la
liberté Notre
credo
est
fondamentalement
un
credo
en
la
Personne.
Nous
ne
voyons
pas
comment
nous
pourrions
adorer
en
esprit
et
en
vérité
un
Dieu
personnel
si
nous
n'avions
pas,
au
point
de
départ,
un
respect
absolu
pour
la
personne
humaine,
dont
les
possibilités
merveilleuses
de
développement
nous
font
remonter
à
Dieu.
Une
vie
religieuse
qui
ne
part
pas
de
cette
confiance
illimitée
au
pouvoir
intérieur
de
la
personne
humaine
dégénère
en
organisation
et
souffre
de
sclérose. La
collectivité
est
une
idole
vorace
à
laquelle
nous
avons
offert
trop
de
sacrifices
humains
dans
le
passé.
Nous
rêvons
d'une
vie
religieuse
qui
permette
à
des
individus
de
découvrir
et
de
réaliser
au
maximum
leur
être
propre,
Mais
qu'on
nous
comprenne
bien:
nous
n'avons
pas
en
vue
un
certain
culte
romantique
et
égoïste
de
la
«personnalité
»,
populaire
il
y
a
quelques
années.
Par
l'être propre de chacun, nous entendons
une
mission
personnelle
à
jouer
au
sein
de
la
société
et
de
l'Église,
et
qui
débouche,
bien
sûr,
sur
un
Royaume
à
bâtir
ensemble.
Nos
modèles
communautaires
sont,
de
toute
façon,
éclatés.
Reconnaissons-le
humblement,
Ceux
à
qui
nous
transmettons
notre
tradition
ne
pourront
la
vivre
comme
nous
l'avons
vécue.
Nous
avons
à
réinventer
une
symbolique
de
la
vie
en
groupe.
Mais
ne
nous
pressons
pas
d'élaborer
fébrilement
de
nouveaux
modèles
avec
les
débris
de
ceux
qui
se
sont
écroulés.
On
parle
en
divers
endroits
d'une
stabilisation
du
renouveau.
À
notre
avis,
nous
n'en
sommes
pas
encore
au
point
où
nous
puissions
réaliser
une
telle
stabilisation.
Il
nous
manque
encore
trop
de
matériaux.
Trop
de
pièces
de
la
verrière
à
construire
ne
sont
même
pas
encore
coulées.
Pour
former
des
communautés
nouvelles,
il
nous
faut
d'abord
des
hommes
nouveaux
et
des
femmes
nouvelles.
Acceptons
de
vivre
quelques
générations
avec
l'insécurité
de
modèles
communautaires
en
continuelle
mutation,
qui
se
font
et
se
défont.
Jacques
Grand'maison
parlait,
il
y
a
quelques
années,
de
témoins
en
liberté.
Nous
voulons
d'une
vie
religieuse
qui
mette
ses
témoins
en
liberté,
en
libérant
d'abord
leur
dynamisme
intérieur.
Nous
voulons
des
témoins
qui
puissent
être
des
rassembleurs
parce
qu'ils
auront
d'abord
rassemblé
leurs
énergies
dans
une
personnalité
intégrée.
Les
communautés
dont
nous
avons
encore
le
goût
sont
celles
qui
puissent
former
des
êtres
assez
libres
pour
affronter
l'exploration
de
voies
nouvelles
pour
tout
le
Peuple
de
Dieu.
Des
hommes
et
des
femmes
que
nous
puissions
envoyer
en
éclaireurs
pour
bâtir
ici
et
là
de
petites
demeures
ou
simplement
planter
des
tentes
afin
d'accueillir
l'ensemble
du
Peuple
de
Dieu
lorsque
d'autres
pans
de
la
grande
structure
tomberont
et
laisseront
ce
Peuple
sans
racines
et
sans
abri.
Notre
époque
est
celle
d'un
Exode;
elle
n'est
décidément
pas
celle
de
la
construction
de
cathédrales. Et pour cela nous avons besoin de communautés
d'hommes
et
de
femmes
pas
trop
soucieux
de
leurs
particularités,
de
leurs
étiquettes
et
de
leurs
catégories
canoniques,
sachant
partager
le
cheminement
de
ceux
qui
sont
venus
d'autres
horizons.
Et
le
courage
de
la
liberté
nous
conduira
au
courage
des
affrontements. Le
courage
d'affronter
les
conflits
Les
autoroutes
d'Amérique
du
Nord
se
distinguent
par
le
nombre
et
la
complexité
de
leurs
échangeurs,
qui
nous
permettent
de
faire
des
centaines
de
kilomètres
et
même
de
pénétrer
au
cœur
des
villes,
sans
rencontrer
de
passages
à
niveau
et
sans
danger
de
collisions
frontales.
Nous
cédons
souvent
à
la
tentation
d'organiser
notre
vie
communautaire
sur
ce
modèle.
Par
suite
d'ententes
tacites,
on
se
fait
mutuellement
les
concessions
nécessaires
au
maintien
d'une
atmosphère
chaleureuse,
évitant
soigneusement
toutes
les
questions
vitales
qui
pourraient
provoquer
des
tensions
ou
des
conflits.
On
évite
certes
les
affrontements,
mais
peut-on
encore
parler
de
vie?
On
constate,
à
l'inverse,
à
travers
le
monde
entier,
un
sursaut
des
nationalismes,
qui
conduit
à
l'éclatement
de
conflits
latents
vieux
de
plusieurs
générations,
et
oblige
à
les
résoudre.
Nous
espérons
que
nous
aurons
le
courage,
au
sein
de
la
vie
religieuse,
d'affronter
nos
«
nationalismes
»,
plutôt
que
de
court-circuiter
le
chemin
vers
l'Unité,
laquelle
se
trouve
au-delà
des
conflits,
et
non
en-deçà.
Nos
Chapitres
généraux
et
provinciaux
des
dernières
années
se
sont
souvent
réfugiés
dans
la
discussion
des
comportements,
évitant
soigneusement
les
options
de
base.
Il
faudra
bientôt
qu'au
sein
de
nos
communautés
nous
confrontions
ouvertement
nos
sensibilités
religieuses
diverses,
nos
images
de
Dieu
fort
différentes,
nos
lectures
de
la
situation
sociale
et
politique.
Pourrons-nous,
par
exemple,
rester
insensibles,
comme
groupe,
à
ce
qui
se
vit
actuellement
au
Québec?
Le
projet
d'avenir
du
peuple
d'ici
intéresse
au
plus
haut
point
notre
projet
religieux,
et
réciproquement. A
l'écoute
du
gémissement
de
notre
peuple
Notre
peuple
québécois
vit
présentement
un
enfantement
à
la
fois
douloureux
et
merveilleux.
Il
doit
faire
face
à
des
enjeux
importants,
et
il
a
souffert
plus
qu'on
ne
veut
généralement
l'admettre.
Malgré
leur
tentation
d'un
repli
chaleureux
et
d'une
réduction
du
cercle
de
leurs
solidarités,
les
religieux
d'ici
ont
un
urgent
besoin
de
se
mettre
à
l'écoute
de
la
vie
et
des
gémissements
de
ce
peuple,
leur
peuple. Mais ce ne sont
plus
nos
institutions
qui
peuvent
pénétrer
au
cœur
du
monde
de
l'éducation
et
de
la
santé,
dans
les
milieux
syndicaux
et
dans
ceux
des
affaires.
Le
rôle
de
nos
institutions
est
de
former
des
individus
qui
puissent,
à
titre
personnel
être
des
agents
de
communion
sur
toutes
les
lignes
de
rupture
et
travailler
activement
à
la
création
d'une
société
nouvelle
en
chacun
de
ces
milieux.
Nous
avons
besoin,
pour
cela,
de
nous
sensibiliser
encore
beaucoup
plus
aux
problèmes
sociaux
et
politiques,
et
d'analyser
les
mécanismes
d'exploitation
de
notre
société
de
consommation,
et
de
continuer
à
faire
émerger
une
société
plus
humaine.
Avec
quelle
facilité
ne
concédons-nous
pas
des
absolutions
générales
à
tout
notre
système
d'exploitation
capitaliste,
alors
que
nous
condamnons
hâtivement
et
sans
retour
tout
ce
que
nous
pouvons
de
près
ou
de
loin,
affubler
de
l'étiquette
de
«
socialiste
»
ou
de
«communiste
».
Pour
nous
aider
dans
cette
sensibilisation;
il
nous
faudra
rapatrier
nos
prophètes.
En
effet,
un
bon
nombre
de
nos
frères
et
soeurs
qui
se
sont
engagés
auprès
des
défavorisés
dans
des
luttes
de
libération
ont
dû
le
faire
au
prix
d'une
marginalisation
douloureuse.
Il
fut
un
temps
où
on
les
marginalisait
par
une
attitude
négative
et
agressive;
maintenant
on
le
fait
plutôt
en
leur
vouant
parfois
une
sorte
de
culte.
Dans
l'un
et
l'autre
cas
nous
nous
préservons,
en
les
tenant
dans
la
marge,
de
leur
interpellation. Si
nous
leur
permettons
de
fermenter
en
notre
propre
pâte,
ils
nous
feront
entendre
la
«clameur
des
pauvres
»
de
chez
nous.
Trop
parmi
nous
ne
croient
pas
réellement
à
l'existence
de
la
pauvreté
au
Québec!
Ils
nous
sensibiliseront
aussi
au
caractère
parfois
ambigu,
parfois
nettement
antiévangélique
de
certains
investissements
en
capitaux
et
de
certaines
constructions
religieuses.
Il
y
aurait
beaucoup
à
dire
sur
le
«
syndrome
de
construction»
qui
commence
à
se
manifester
de
nouveau
dans
l'Église
au
Québec,
après
une
période
de
ventes
et
de
démolition. Un
leadership
rénové
Nous
aimerions,
en
guise
de
conclusion,
signaler
quelques
grandes
lignes
dans
lesquelles
devraient
se
réinventer
un
leadership
pour
la
vie
religieuse
d'aujourd'hui.
La
vie
religieuse
ne
détient
évidemment
pas
le
monopole
de ..la crise du leadership, qui est plutôt un phénomène caractéristique
de
toute
notre
société
moderne.
Mais
les
religieux
n'auraient-ils
pas
une
contribution
propre
à
apporter
dans
la
solution
de
cette
crise? Nous avons besoin
de
leaders
prophétiques
qui
ne
craignent
pas
de
vivre
en
leur
vie
personnelle
la
tension
connaturelle
à
l'Église
entre
charisme
et
institution.
Cela
veut
dire
des
leaders
qui,
tout
en
remplissant
une
fonction
au
sein
du
peuple
de
Dieu,
refusent
de
s'identifier
à
cette
fonction
et,
restant
personnellement
ouverts
au
souffle
de
l'Esprit,
sont
capables
de
communiquer
une
vision,
d'ouvrir
des
voies
nouvelles
ou
de
confirmer
dans
leur
mission
ceux
qui
sont
appelés
à
en
ouvrir.
De
tels
responsables
de
communautés
seront
moins
soucieux
du
maintien
des
institutions
dont
ils
ont
la
charge
que
de
la
réévaluation
constante
de
la
géographie
de
nos
investissements
en
énergie.
Dans
la
vie
religieuse
comme
ailleurs,
la
«
crise
d'énergie
»
n'en
est
pas
une
de
disponibilité
mais
de
juste
répartition. Nous
désirons
donc
un
leadership
qui
soit
orienté
vers
la
personne
plus
que
vers
l'administration
d'institutions
et
l'application
de
décisions
des
Chapitres.
Un
tel
leadership
se
consacrera
à
susciter
et
encourager
le
dynamisme
et
la
créativité
des
jeunes
religieux.
Il
verra
aussi
à
empêcher
que
la
grande
masse
des
religieux
du
«
moyen
âge
»
n'endorment
leurs
énergies
dans
l'identification
à
des
fonctions
ou
à
des
services,
Enfin,
il
continuera
d'interpeller
ceux
et
celles
du
«
troisième
âge
»
à
la
mission,
bien
au-delà
du
seuil
de
la
«
retraite».
Nous
croyons
qu'un
dynamisme
missionnaire
de
grande
valeur
se
sclérose
chez
nous
alors
que
plusieurs
pourraient
facilement
continuer
à
être
des
témoins
de
l'Évangile
au
coeur
du
peuple
de
Dieu,
même
lorsque
les
forces
physiques
ne
permettent
plus
un
«
travail
»
apostolique
ou
professionnel. Enfin, de la vie
et
de
l'enseignement
de
nos
leaders
nous
attendons
un
appel
à
l'intériorité.
Car,
au-delà
de
nos
engagements
sociaux,
de
la
chaude
intimité
de
nos
réunions
communautaires
et
de
l'envoûtement
de
nos
assemblées
charismatiques,
c'est
dans
l'adoration
que
nous
percevons
le
sens
ultime
de
notre
espérance. Jacques Bélanger, o f m. cap. 4373, ave de l'Esplanade Montréal, Qué. Édith Blais, s.s.j. 560, chemin Ste-Foy Québec, Qué. Claire Dumouchel,
s.c.i.m. 1150, chemin Ste-Foy Québec, Qué. Abbaye cistercienne Mistassini, Qué. |
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