Écrits et conférences d'intérêt général
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L’évolution actuelle de la société, en
particulier le mouvement des « indignés » manifeste non seulement la
fin d’une monde, mais bien vers quelle fin tend l’humanité.
C’est la fin !
L’annonce
de la fin des temps par Jésus dans l’Évangile de Matthieu a une extraordinaire
saveur d’espérance. Il y aura des faux
prophètes et des guerres, mais ce ne sera pas la fin. Il y aura des famines et des tremblements de
terre ; l’amour se refroidira partout, mais ce ne sera pas encore la fin.
Et puis, la Bonne Nouvelle sera annoncée et reçue dans toutes les nations.
Alors ce sera la fin. Non pas que tout sera détruit ou que tout aura cessé
d’exister ; mais plutôt que notre monde, à travers tous les soubresauts qu’il
connaît, sera arrivé à la fin vers laquelle il tend de tout son poids, depuis
qu’il est sorti des mains du créateur. Après avoir gémi dans les douleurs de
l’enfantement depuis des millions d’année, l’univers créé sera enfin imprégné
du message d’amour de l’Évangile. C’est la fin, le but vers lequel tout tend.
La période de chaos
Beaucoup
des signes annoncés dans le discours eschatologique de Jésus se sont déjà
produits. Il y a quinze ans s’écroulait d’une façon assez inattendue le
capitalisme d’état qui s’était instauré dans le monde soviétique et qui s’était
faussement arrogé le beau nom de communisme. Il était inévitable que l’autre capitalisme, le nôtre, s’écroule à plus
ou moins brève échéance. C’est ce qui
est en train de se produire.
Les
calculs stupides du capitalisme d’état de l’empire stalinien avaient engendré
des famines et suscité des régimes d’oppression qui firent des millions de
victimes. La folle ambition effrénée de l’autre capitalisme, avec ses rêves de
contrôle du marché par le marché et son idéologie d’économie ultra-libérale a
engendré une pauvreté croissante dans la plupart des coins du monde et une
répartition toujours plus criminellement inégale des richesses. Une folle
course en avant, empruntant à un rythme de plus en plus effréné sur l’avenir
pour jouir du moment présent, a conduit au crash financier de 2008 et à la
crise bancaire actuelle.
Diverses
mesures d’urgence -- une guerre par-ci une révolution téléguidée par-là pour
booster l’économie, par exemple -- ont empêché que l’échafaudage de plus en
plus fragilisé du système ne s’écroule trop vite.
Le ras-le-bol mondial
Mais
le goût de la vie et le sens de la dignité humaine, toujours présents au cœur
de tout être humain, créé à l’image de Dieu, et qu’aucune oppression ne saurait
détruire, se sont soudain manifestés dans une lente mais ferme vague de
fond. Il a suffi d’une petite parole
d’un vieux poète, survivant de Buchenwald, pour déclencher un mouvement que
personne n’aurait pu prévoir. « Indignez-vous » a lancé Stéphane Frédéric Hessel ; et
le ras-le-bol mondial s’est propagé comme une traînée de poudre, plantant ses
tentes dans toutes les grandes capitales d’Europe et même -- ô crime de lèse-majesté
impensable -- devant Wall Street.
Le
concubinage entre capitalisme et démocratie est définitivement rompu. L’union avait
pourtant duré longtemps ; mais l’amour n’y avait jamais été.
L’exploitation de la dernière par le premier avait atteint son paroxysme au
point que les gouvernements nationaux ou même des ensembles hétéroclites
d’états nations, comme l’Europe encore en gestation, sont de plus en plus à la
merci non seulement des corporations multinationales, mais aussi d’une poignée
d’agences de notation. Le passage d’un A à un B décidé par des inconnus peut
faire tomber un gouvernement élu par le peuple ! Et si la vraie démocratie
en était une sans pouvoirs élus ?
La
joyeuse et un peu folle exubérance des indignés nous rappelle quelle est la fin vers laquelle tend notre monde. Une humanité
plus ouverte à la Bonne Nouvelle et transformée par elle.
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