Écrits et conférences d'intérêt général
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Sur quel pied danser ? Dans un monastère cistercien
de
Suisse,
une
sculpture
sur
la
stalle
de
l’abbesse
montre
un
Christ
en
croix,
tout
joyeux,
esquissant
un
pas
de
danse
avec
l’un
de
ses
pieds
détaché
de
la
croix,
l’autre
pied
reposant
sur
la
tête
d’Adam,
lui
aussi
tout
souriant.
On
pourrait
facilement
en
dégager
tout
un
cours
de
spiritualité. Au matin de la création,
Dieu,
faisant
l’homme
et
la
femme
à
son
image, déposa en eux une semence de vie divine. Cette
semence
atteint
son
plein
épanouissement
en
Jésus
de
Nazareth.
Dieu,
personne
ne
l’a
connu,
dit
le
Voyant
de
Patmos ;
mais
le
fils
unique
l’a
révélé.
Depuis
lors,
pout
tout
être
humain,
trois
questions
inséparables
se
posent
:
qui
est
Dieu ?
qui est Jésus ? qui suis-je ?
Tout au long de l’histoire
de
l’Église,
deux
approches
christologiques
se
sont
présentées. L’une qui part de Dieu, l’autre qui part de
l’homme.
L’une
qui
attribue
à
l’homme
Jésus
tout
ce
que
nous
savons
ou
pensons
savoir
de
la
divinité ;
et
l’autre
qui
part
de
l’homme
Jésus
et
découvre
à
travers
lui
tout
ce
que,
dans
son
humanité,
il
nous
a
révélé
de
Dieu...
et
de
nous-mêmes.
Deux grands courants de
pensée
on
traversé
les
années
durant
lesquelles
s’est
déroulé
Vatican
II.
D’une
part,
une
volonté
de
s’ouvrir
au
monde,
non
seulement
pour
lui
transmettre
la
Révélation,
mais
pour
découvrir
en
l’homme
tout
ce
que
Dieu
y
a
mis
de
Lui-même.
D’autre
part
le
désir
de
trouver
sa
sécurité
dans
des
formulations
dogmatiques
immuables.
Deux
images
expriment
ces
deux
approches
du
mystère :
ou
bien
un
Christ
cloué
à
une
croix
élevée
bien
haut,
entre
ciel
et
terre,
sur
un
retable
gigantesque
au
dessus
d’un
autel
où
se
produisent
en
secret
les
mystères,
ou
bien
un
Christ
montrant
une
joie
débordante,
bien
que
lié
à
la
croix,
mais
s’appuyant
sur
son
ancêtre
Adam
pour
s’élancer
dans
une
danse
de
joie. Ceux qui, comme Gabriel,
ont
choisi
de
danser
sur
ce
pied,
s’efforcent
non
pas
tellement
d’enseigner
les
hommes
et
les
femmes,
mais
de
se
mettre
avec
eux
à
l’écoute
du
Christ
et
aussi
de
découvrir
les
semences
de
divinité
placées
par
Dieu
en
l’humanité
et
dont
la
culture
est
une
expression. **** Armand Veilleux, est abbé du monastère cistercien de
Scourmont
(Chimay).
De
son
souci
de
relire
sans
cesse
la
Parole
de
Dieu
dans
des
contextes
culturels
en
mutation
est
née
une
amitié
avec
Gabriel
Ringlet. |
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