Questions cisterciennes
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Histoire de la Commission Centrale[1] Les meilleures structures juridiques
sont celles qui naissent de la vie et qui évoluent en réponse
aux situations et aux besoins changeants des institutions qu’elles
servent. Ainsi en fut-il des structures que se donna
l’Ordre de Cîteaux naissant, dans la Carta
Caritatis ; ainsi
en fut-il, au cours des dernières décennies, de la structure nouvelle
que l’Ordre Cistercien de la Stricte Observance s’est donnée dans
la Commission Centrale. La présente étude voudrait décrire comment,
sous des noms différents – Commission Centrale, Consilium generale, Commission de préparation – cette structure que
s’est donnée notre Ordre dans le cadre du renouveau spirituel
réalisé en réponse à Vatican II n’a cessé d’évoluer en réponses
aux exigences de la vie. Nous
verrons en terminant comment cette structure, et celle des Régions
qui naquit en même temps qu’elle et avec laquelle elle évolua
en pleine symbiose, se trouvent en quelque sorte à un moment critique
de leur croissance. Une
nouvelle évolution s’impose à l’une et à l’autre sous peine de
succomber au danger de sclérose qui guette toutes les structures
juridiques après leur développement initial. Une génération spontanée
On peut considérer que l’histoire de
la Commission Centrale commence au Chapitre Général de 1964. Ce
Chapitre, qui suivit le décès de Dom Gabriel Sortais, en fut un
d’élection, donc relativement bref. Il dura du 16 au 19 janvier
1964. Dom Ignace GILLET y fut élu Abbé Général. Au cours de ce
Chapitre, même si cela n’apparaît pas dans le Compte rendu des Séances, l’abbé d’Achel
Dom Gabriel VAN DE MOOSDIJK parla de la situation créée dans sa
communauté du fait qu’un groupe de six jeunes moines, parmi lesquels
se trouvait son prieur, désiraient quitter Achel pour fonder une
« communauté monastique simplifiée ». Lorsqu’on traita
de la date du Chapitre Général suivant, l’abbé de Westmalle, Dom
Édouard WELLENS, insista pour qu’on se réunisse à une date rapprochée,
« vu l’urgence et l’importance des questions qui préoccupent
beaucoup des éléments jeunes et fervents de nos Communautés. »
(Compte rendu des Séances,
p. 11). Dans une lettre qu’il écrivait à l’Abbé
Général après le Chapitre Général, Dom Gabriel d’Achel demandait
de hâter la convocation d’une commission
pour étudier les problèmes que lui et l’abbé de Westmalle avaient
évoqués. Dom Ignace décida alors de convoquer cette réunion et
il nomma pour en faire partie, outre les abbés de Westmalle et
d’Achel, celui de Tilburg qui connaissait des difficultés semblables
ainsi que Dom Jean CHANUT de Cîteaux, Père Immédiat de Westmalle
et Dom André LOUF du Mont-des-Cats, Père Immédiat de Tilburg.
Afin d’avoir aussi l’avis d’abbés d’autres nationalités, Dom Ignace
y joignit Dom Ambrose SOUTHEY de Mount Saint Bernard qui avait
été élu Abbé Vicaire au Chapitre précédent et Dom André SCHMIDT
de Mariawald. Il désigna Dom Ambrose, en tant qu’Abbé Vicaire,
comme président de la commission et lui confia de fixer en accord
avec les autres abbés les détails d’organisation de cette réunion
(dates, lieu, etc.) et d’en établir le programme. Dans une lettre qu’il écrivait aux
sept abbés concernés, en date du 14 février 1964, Dom Ignace écrivait :
« sans vouloir
limiter ce programme, je suggérerais qu’il envisage surtout, au
sujet des difficultés auxquelles faisaient allusion les RR.PP.
de Westmalle et d’Achel : a. - les causes de ces difficultés : sont-elles d’ordre
local ou général ? - depuis combien de temps se sont-elles
manifestées ? - résultent-elles des conditions particulières
de ces monastères ou de la législation de notre Ordre ? b.
– Quels remèdes peut-on
envisager ? s’imposent-ils seulement dans ces monastères
ou seraient-ils à préconiser dans toutes nos maisons[2]? » Dom Ignace, qui n’avait pas l’intention
de participer à cette réunion, et qui de fait n’y assista pas,
terminait sa lettre du 14 février aux membres de la commission
par les paragraphes suivants : « Je serais heureux d’être tenu
au courant des conclusions auxquelles on arriverait, et qui pourraient
éventuellement être soumises au futur Chapitre Général. On pourrait pour cela me faire parvenir
un rapport, à moins que l’on estime nécessaire que je rencontre
l’un ou l’autre des membres de la commission. En vous assurant de mes prières pour
que le Saint-Esprit vous aide à voir ce que le Seigneur attend
de nous pour orienter nos religieux, et surtout nos jeunes, vers
une authentique vie monastique, je vous prie de vouloir bien agréer,
mes Révérends Pères, l’expression de mes sentiments tout dévoués. » Cette réunion eut lieu à Westmalle
du 12 au 16 avril 1964. On pourrait dire que ses membres opérèrent
une sorte de « coup d’état ». Leur mandat étant assez
large, ils l’étendirent encore plus. Ils traitèrent évidement
d’abord de la situation de ce qu’il est convenu d’appeler les
« Six d’Achel »[3]
mais, surtout au cours des derniers jours, ils abordèrent toute
la problématique du renouveau dans l’Ordre, et en particulier
de nombreux points qui pourraient être mis au programme du Chapitre
Général suivant comme aggiornamento ou adaptations nécessaires.
Ces points couvrent deux pleines pages du rapport qui en compte
quinze. Les membres de la commission prévoyaient
que ce rapport serait communiqué aux monastères de l’Ordre et
que, dès la réception des réactions des abbés, la commission établirait
un nouveau programme en vue du Chapitre Général suivant et se
réunirait au mois de novembre à Mariawald, dès la fin de la session
conciliaire. En fait, le texte de ce rapport, qui avait été rédigé
par Dom André LOUF, même s’il ne porte pas de signature, et qui
avait comme titre « Commission d’Aggiornamento » resta
dans les archives de la maison Généralice et ne fut jamais communiqué
à l’Ordre. Dom Ignace semble avoir estimé que, d’une part, ce
qui était dit au sujet d’Achel était trop détaillé et peut-être
trop confidentiel, et que, d’autre part, en se constituant « commission
d’aggiornamento », la commission avait outrepassé son mandat[4].
Dom Ignace donna lui-même un premier
compte rendu de cette réunion de Westmalle dans une lettre circulaire
du 13 mai 1964. Ensuite,
dans une autre circulaire datée du 12 septembre de la même année,
il consulta les Capitulants sur l’opportunité d’une autre réunion
et, dans l’affirmative, sur la composition de cette commission.
Il y écrivait : « La commission que j’avais réunie à Westmalle
devait, dans ma pensée, s’occuper d’un problème local : les
difficultés signalées dans leur monastère par les Révérends Pères
Abbés de Westmalle et d’Achel… Mais cette commission a estimé
que le problème, sous certains de ses aspects, dépassait les limites
de deux ou trois monastères ou même d’une région ; qu’il
s’étendait, ou s’étendrait sous peu à tout l’Ordre ; qu’il
y aurait donc lieu de suggérer au prochain Chapitre Général des
adaptations pour toutes nos maisons. Si ces conclusions sont exactes, il
me semble qu’elles dépassent la compétence d’une commission nommée
par le seul Abbé Général, et très localisée. Pour un problème
aussi important, dont le simple fait d’admettre l’existence engage
déjà l’avenir de l’Ordre, je sens le besoin de m’appuyer sur l’avis
des Révérends Pères Abbés qui représentent la suprême autorité
de l’Ordre lorsqu’ils sont réunis en Chapitre Général. » L’Abbé Général pose donc aux Capitulants
un certain nombre de questions dont la première est: - « Êtes-vous
d’avis que la commission que j’avais nommée pou étudier les problèmes
posés par les Révérends Pères de Westmalle et d’Achel se réunisse
encore une fois avec une composition élargie, avant le Chapitre
Général ? » Il indique alors en quelques mots quel
serait le programme de cette réunion ; quels en seraient les membres, précisant leur
nombre pour chacun des principaux pays de l’Ordre, tenant compte
du nombre de moines et de moniales dans chaque pays. La commission
se réunirait non pas à Mariawald tel que prévu par la commission
de Westmalle mais à la maison Généralice. La date serait le 2
décembre. Il demande aux abbés d’élire pour chaque pays le nombre
de membres désignés dans sa circulaire en soulignant qu’il serait
préférable que les représentants comprennent le français. Enfin
il demande aux Capitulants de dire s’ils désirent que cette commission,
si elle se réunit, puisse traiter aussi de la question des frères
convers qui sera au programme du Chapitre Général suivant. Dans une nouvelle circulaire du 25
novembre 1964, Dom Ignace donne le compte rendu des réponses à
son questionnaire. Si la majorité ne souhaite pas une deuxième
commission de Westmalle, une majorité désire quand même qu’une
commission entièrement renouvelée se réunisse « pour étudier
les problèmes de portée générale existant dans l’Ordre ».
De plus la majorité estime que cette commission doit être
composée de membres choisis plus exactement au prorata du nombre
de moines et de moniales en chaque pays ou groupe de pays. La réunion de 1964
à Monte Cistello La réunion eut lieu à Monte Cistello,
à Rome, en décembre 1964. Elle était composée de 15 membres représentant
les monastères d’Europe et d’Amérique du Nord, au prorata du nombre
de moines et de moniales : 1 pour le Canada, 3 pour les États
Unis, 2 pour l’Italie-Espagne, 1 pour la Grande Bretagne, 1 pour
l’Irlande, 2 pour la Hollande et la Belgique flamande, 5 pour
la France et la Belgique wallonne. Il n’y avait personne de l’Asie-Océanie,
de l’Amérique latine ou de l’Afrique. Bien que certains capitulants aient
demandé que cette commission soit présidée par l’Abbé Général,
celui-ci décida de faire comme à Westmalle. C’est-à-dire que ni
lui ni les Définiteurs n’y participeraient. Elle serait présidée
par l’Abbé Vicaire, Dom Ambrose de Mount St Bernard, et l’Abbé
Général en suivrait, de son bureau, les développements et les
travaux et assisterait de temps à autre à une séance. Ce fut la première
réunion de la Commission Centrale même si elle ne portait pas
encore ce nom. De plus, le rapport de cette réunion, qui couvrait
presque cent pages, faisait de nombreuses fois référence aux groupes
« régionaux » dont l’apparition dans l’Ordre était toute
récente[5].
Naissance de la Commission
Centrale L’établissement d’une Commission Centrale proprement dite (car c’est désormais
le nom qu’on lui donne[6]) pour préparer le Chapitre
Général suivant -- celui de 1967 -- était au programme du Chapitre
Général de 1965[7]. La question fut étudiée
par une des commissions du Chapitre et ne semble pas avoir soulevé
de grandes discussions. Par un vote de 52 voix contre 13, le Chapitre
décida qu’une commission travaillerait à la préparation du Chapitre
Général suivant. Il fut précisé par la suite (page 88) qu’il
s’agissait bien d’une commission pour la préparation du prochain Chapitre sans préjuger de la législation future. Quant
à sa composition, il fut décidé que cette commission serait constituée
de 15 personnes représentant les diverses régions de l’Ordre en
tenant compte du nombre de maisons
dans chacune de ces régions – alors que pour la réunion de Monte
Cistello, l’année précédente, on avait tenu compte du nombre de
moines et de moniales
dans les diverses parties de l’Ordre. Pour des raisons pratiques
(p. 90) le Chapitre adopta par 43 voix contre 21 de laisser à
chaque groupe le soin de désigner sa propre représentation. La Commission Centrale devient le Consilium
Generale Une situation spéciale fut créée avant
le Chapitre de 1967, lors de la publication par le Saint Siège,
le 6 août 1966, du motu proprio « Ecclesiae
Sanctae »[7a]
Ce document donnait un certain nombre d’indications à tous les
instituts religieux de
l’Église sur la façon de réviser leurs Constitutions dans la ligne
de Vatican II. On prévoyait, d’une part, la tenue de Chapitres
Généraux spéciaux, et, d’autre
part, on donnait aux Conseils Généraux des Ordres et Congrégations
certains pouvoirs pour approuver provisoirement des expériences.
La question se posait alors pour nous : Quel était ce Conseil
général – ou « Consilium
Generale » comme il était appelé dans le document latin ?
Au programme du Chapitre Général la
question 19b demandait précisément de traiter : quel est
dans notre Ordre l’organisme correspondant au Consilium
Generale prévu par Ecclesiae
Sanctae ? Dès le troisième jour du Chapitre, lorsque
la question fut soulevée, Dom Vincent Hermans, alors Procureur
Général, fit part du résultat des contacts qu’il avait eus à Rome
et de la consultation qu’il avait faite des divers commentaires
de ce motu proprio. Selon toutes les informations qu’il avait
recueillies, ce « Consilium
Generale » n’était autre que le Supérieur Général avec
son Conseil, c’est à dire dans notre Ordre, l’Abbé Général avec
les Définiteurs. Il ajoutait qu’évidemment rien ne s’opposait
à ce que le Chapitre Général ou le Conseil Général lui-même ajoute
d’autres membres au Conseil du Supérieur Général et que cela était
même à souhaiter (p. 11 du Compte
rendu). Avec un certain recul, on ne peut qu’être
d’accord avec Dom Vincent, et sa position semble même tout à fait
obvie. Cependant, il y
avait à ce moment-là dans l’Ordre une telle réticence à donner
au Définitoire un rôle aussi important, qu’on essaya de contourner
la situation. Les sept commissions du Chapitre Général discutèrent
de cette question et l’on trouve le résumé de leurs réflexions
aux pages 26 à 28 du Compte
rendu, ainsi qu’une synthèse à la page 32. Trois idées se
dégagent de cette discussion : 1.
Une commission pense que le Consilium Generale n’est autre que le Chapitre Général lui-même, qui
peut alors déléguer ses pouvoirs à quelques-uns de ses membres.
2. Une autre pense qu’il
s’agit du Définitoire augmenté de la Commission Centrale (créée
lors du Chapitre Général précédent, mais seulement pour la préparation
du Chapitre de 1967). 3. Les cinq autres commissions pensent qu’il s’agit du
Définitoire augmenté de quelques autres personnes : soit
d’un représentant pour chaque région linguistique choisi comme
pour les Définiteurs, soit d’un représentant pour chaque conférence
régionale. Après une brève discussion on soumit au vote
la question suivante : « Pensez-vous que le Consilium Generale doive, dans notre Ordre, comprendre le définitoire
plus un délégué de chaque réunion régionale ? » Le résultat
fut : Oui, 65 ; Non, 8. On discuta alors très brièvement sur la façon
de choisir le délégué de chaque réunion régionale. On soumit au
vote la proposition suivante : « Désirez-vous que les
membres de chaque région proposent les noms de 3 délégués et que
le Chapitre Général élise ensuite lui-même le délégué de chaque
région ? ». Le résultat fut : Oui, 53 ; Non,
20. Beaucoup plus tard, dans le Chapitre, lors
de la 24ème séance, le 2 juin,
alors qu’on traitait du gouvernement de l’Ordre, le
vote suivant fut proposé : « Pensez-vous que l’Abbé
Général doive consulter le Consilium Generale avant de traiter de
questions importantes et intéressant tout l’Ordre avec le Saint
Siège ? » La réponse fut affirmative par 38 voix contre
35. On perçoit ici déjà une tendance à donner à ce Consilium
Generale un rôle de Conseil élargi de l’Abbé Général. On avait donc établi, à ce Chapitre Général
de 1967 un Consilium Generale.
Mais il fallait aussi décider de ce qu’on ferait de la Commission
Centrale. Autrement dit, est-ce qu’on aurait de nouveau pour la
préparation du Chapitre Général suivant une Commission Centrale
comme celle qu’on avait eue lors du Chapitre précédent ?
En réalité on n’eut guère le temps de réfléchir à cette question
qui n’était pourtant pas sans importance. On y revint rapidement vers la fin du Chapitre,
le 4 juin, et quelques décisions furent prises. Le Compte rendu des séances (p. 134) dit qu’à
mains levées le Chapitre Général donne son accord à la proposition
de mettre en sommeil la Commission Centrale tant que le Consilium Generale est en fonction. Cette proposition est un peu surprenante
puisque la Commission Centrale n’avait été créée en 1965, et très
explicitement, que comme un organe pour préparer le Chapitre suivant. Cela fut répété à plusieurs reprises
durant le Chapitre de 1967 mais il est clair que, dans l’esprit
de plusieurs, la Commission Centrale était destinée à devenir
un organe permanent. C’est pourquoi on parle ici de la mettre
en sommeil même si de
fait elle n’existe pas. Toujours est-il que dans la pratique c’est
le Consilium Generale
qui remplace pour le moment la Commission Centrale. On se rendra
compte plus tard qu’en fait, sous un nom différent, et avec un
rôle un peu modifié, le Consilium Generale n’était autre que la
continuation de la Commission Centrale. Nulle part il n’est dit au cours de ce Chapitre
Général de 1967 pour combien de temps est constitué ce Consilium Generale ou s’il est désormais
une structure permanente de l’Ordre. Restait aussi à déterminer
le mandat précis donné au Consilium
Generale. En effet, selon Ecclesiae
Sanctae (n° 7) c’était le Chapitre Général qui devait donner
son mandat au Consilium Generale. Un mandat assez général
fut décrit en séance plénière et approuvé à mains levées (Compte rendu, p. 134-135). Ce mandat comprenait : 1. Préparer le Chapitre Général suivant. 2. Superviser la préparation du prochain questionnaire. 3. Examiner les demandes de faire des expériences selon
les critères suivants : a. Les matières importantes et non urgentes devaient être
renvoyées au Chapitre Général suivant. b. Les permissions de faire une expérience accordées par
le Consilium Generale valaient
jusqu’au Chapitre suivant. Il
fut alors proposé que, quand il était en session, le Consilium Generale, forme le Conseil extraordinaire de l’Abbé Général.
Cette proposition obtint la majorité des voix (43 contre 31) ;
mais comme il s’agissait d’un changement à la première partie
des Constitutions, qui requérait les deux tiers des voix, ce projet
ne fut donc pas accepté n’ayant pas obtenu les deux tiers. Le
dernier jour du Chapitre, le 5 juin, les délégués des régions
au Consilium Generale, furent élus à mains
levées : un membre titulaire et un membre suppléant pour
chacune des régions suivantes : Canada, France-Nord, Espagne
- Italie, Hollande, États Unis, France-Sud, Irlande. La Chapitre
Général approuva également qu’il y ait un représentant de la région
africaine, qui serait cependant élu par correspondance. Le Chapitre Général de 1969 et le Secrétaire du Consilium
Generale Le Chapitre
Général de 1969 fut un point tournant dans l’histoire de notre
Ordre à l’époque moderne. Ce Chapitre produisit les deux documents
importants connus dans l’Ordre sous le nom de « Déclaration
sur la Vie Cistercienne » et « Statut sur l’Unité et le Pluralisme ». Ce fut aussi le Chapitre
qui mit réellement en branle le travail de renouveau des Constitutions,
même si une commission avait déjà été chargée de ce travail au
Chapitre précédent. Ce Chapitre de 1969 commença une étude importante
sur les structures du gouvernement de l’Ordre ; mais de façon
surprenante il n’aborda pratiquement pas la question de la Commission
Centrale qui, en principe avait été mise en sommeil, ni même du
Consilium Generale qui l’avait remplacée ou en était plutôt une nouvelle
expression. Dans
le contexte du renouveau des structures du gouvernement de l’Ordre,
un point important, longuement discuté, fut celui de la création
d’une nouvelle fonction, celle de Secrétaire Général du Consilium
Generale. En réalité cette fonction n’avait que très peu de
rapport avec le Consilium
Generale mais était plutôt conçue comme une fonction personnelle,
parallèle à celle de l’Abbé Général et du Définitoire. De fait,
au cours de toutes les réflexions et discussions sur cette fonction
durant le Chapitre, la relation de ce « Secrétaire »
avec le Consilium Generale
ne fut pratiquement jamais mentionnée. L’idée de ce Secrétaire Général avait
été proposée par la région des USA, qui, dans un document de travail
destiné à susciter la réflexion, avait lancé l’idée d’une nouvelle
structure du gouvernement central de l’Ordre où l’Abbé Général
serait remplacé par un Abbé Président, qui aurait beaucoup moins
d’autorité que l’Abbé Général traditionnel, et, à côté de lui,
un Secrétaire Général, un peu à la manière du Secrétaire Général
des Nations Unies. Le projet fut présenté d’abord à la 14ème
séance du Chapitre (page 60 du Compte
rendu) et fut expliqué avec un peu plus de détails à la 16ème
séance (page 61 du Compte
rendu). En fait, il est assez surprenant de voir que tout
au long du Chapitre, cette idée revint à plusieurs reprises avec
des arguments pour et des arguments contre mais à aucun moment
la fonction ne fut clairement définie. On se contenta d’expliquer
que ce serait quelqu’un qui déchargerait l’Abbé Général d’une
partie de son travail trop lourd, qui coordonnerait tous les efforts
de renouveau dans l’Ordre et qui assurerait une meilleure préparation
du Chapitre Général et des réunions du Consilium
Generale, etc. Ce n’est qu’après que Dom John Eudes BAMBERGER
sera élu et qu’il demandera au Chapitre quelques clarifications
sur son rôle, que celui-ci sera décrit d’une façon un peu plus
claire, comme on le trouve dans les déclarations et décisions
du Chapitre Général aux pages 319 et 320 du Compte
rendu. Pour bien comprendre cette nouvelle
fonction il faut savoir qu’il y avait eu entre le Chapitre Général
de 1967 et celui de 1969, une tension assez forte entre l’Abbé
Général et un certain nombre d’abbés surtout en Amérique du Nord.
Le Chapitre Général de 1967 avait voté d’une façon assez générale
la possibilité de faire des expériences dans l’Ordre, en particulier
dans le domaine de la liturgie. Sur la base de cette décision,
la conférence régionale des USA et la conférence régionale canadienne
avaient demandé et obtenu du Saint Siège une « loi cadre »
permettant une beaucoup plus grande flexibilité dans l’organisation
de l’Office Divin et en particulier la possibilité de réduire
le nombre des Petites Heures. L’Abbé Général, Dom Ignace GILLET,
qui ne croyait pas pouvoir accepter en conscience une telle évolution,
avait fait auprès du Saint Siège, sans en informer l’Ordre, un
certain nombre d’interventions pour s’opposer à cette « loi
cadre », ce qui avait créé un fort malaise. Au début du Chapitre,
l’opinion d’un grand nombre d’abbés était que, même si l’on respectait
beaucoup les principes personnels et la conscience de l’Abbé Général,
celui-ci était élu pour voir à l’application des décisions du
Chapitre Général et qu’il ne pouvait se substituer à celui-ci.
En conséquence, les même abbés pensaient que si l’abbé Général
ne pouvait pas en conscience appliquer les décisions du Chapitre,
il était normal qu’il démissionne. Il y eut durant les premiers
jours du Chapitre Général plusieurs séances consacrées à ce point.
Elles sont rapportées d’une façon assez élaborée dans la partie
confidentielle du rapport mais résumées en trois petits paragraphes
à la page 5 du Compte rendu envoyé à toutes les communautés. Dom Ignace ne jugeant
pas en conscience qu’il devait présenter à ce Chapitre-là sa démission,
la nomination d’un Secrétaire Général qui pourrait coordonner
les efforts de renouveau dans l’Ordre, et auquel était donc transféré
une partie de la fonction de l’Abbé Général, semblait un bon compromis
pour une période provisoire. Mais en réalité tout cela n’avait
rien à voir avec le Consilium Generale même si ce secrétaire
portait le nom de Secrétaire du Consilium
Generale et pourrait évidemment assister à ses réunions. Concernant le Consilium Generale lui-même, peu de décisions du Chapitre de 1969
s’y rapportent. Il y a, bien sûr, à la page 136 du Compte rendu les votes qui le chargent de décider de la date du prochain
Chapitre Général, lequel cependant ne devrait pas être postérieur
au mois de mars 1971. Un autre vote -- acquis par 77 Oui, 4 Non,
1 Abstention -- dit laconiquement que le Consilium
Generale devra considérer la préparation du Chapitre Général
comme sa tâche principale. Et un peu plus tard (p. 143) le Chapitre,
par un vote à mains levées, indiquera au Consilium
Generale sa préférence pour Rome comme lieu du Chapitre suivant. A la
page 144 du Compte rendu
est également soulevée la question de la
participation aux réunions du Consilium
Generale des présidents des diverses commissions de l’Ordre
(il s’agissait de la Commission de Liturgie, de la Commission
de Formation et de celle pour la révision des Constitutions).
Après un bref échange, le Promoteur dit que cela pouvait être
laissé au jugement du Secrétaire adjoint au Consilium Generale (puisqu’une de ses fonctions serait de coordonner
les travaux des commissions). Toutes
les discussions au cours de ce Chapitre autour de cette fonction
montrent bien que, sans qu’on ne le dise jamais clairement, on
conçoit désormais le rôle du Consilium Generale comme parallèle à celui
du Définitoire et ce rôle de Secrétaire Général comme parallèle
à celui de l’abbé Général bien qu’il lui soit soumis. Enfin, à
la 34ème session du Chapitre, (Compte
rendu, p. 244), l’Assemblée approuve à mains levées la liste
des délégués et des suppléants présentés par chaque région. La
conférence régionale africaine avait demandé, étant donné l’étendue
du continent et la difficulté des communications et les dépenses
qu’elles entraînent, qu’elle soit représentée au Consilium Generale par un délégué permanent
vivant en Europe et ayant l’expérience de la vie monastique africaine.
Sa nomination serait laissée au Président de la région après consultation
des supérieurs intéressés. Le président lui-même aurait toujours
le droit d’assister au Consilium
Generale. Il est
aussi intéressant de remarquer qu’auparavant, à la 31ème
session (p. 204), la question avait été posée de savoir ce qu’on
ferait si à la fois le délégué élu et son suppléant étaient tous
les deux empêchés de venir au Consilium Generale. Il semble, avait répondu
le Promoteur, que ce soit à la région intéressée d’y pourvoir.
On voit que l’ambiguïté demeure toujours sur le sens de cette
représentation par région. D’une part, on tient à ce que les membres
soient des membres élus par le Chapitre bien que représentant les
diverses régions. D’autre part, on demande aux régions de faire
le premier choix qui est alors confirmé par un vote du Chapitre. Cette réponse du Promoteur, laissant dans certaines
circonstances à la région elle-même le soin de prendre la décision,
introduisait une confusion qui allait nous accompagner durant
plusieurs années. Tentative de faire
du Consilium Generale le « Conseil plénier » de l’Abbé
Général Au Chapitre Général de 1971 la nature
et la structure du Consilium
Generale furent déjà remises en question. Et cela dans le
contexte d’une révision de l’ensemble des structures du gouvernement
de l’Ordre. La question avait été largement discutée dans les
régions, en particulier la région France Sud et Ouest et la région
des USA ; et, dès avant le Chapitre, divers documents avaient
été distribués représentant les positions des diverses régions.
Un premier document préparé par la région France Sud et Ouest
fut présenté au Chapitre Général par Dom Alexandre DECABOOTER,
abbé du Désert, et un document appelé « Document du Mont-des-Cats »,
présenté par Dom André LOUF qui représentait sans doute la position
de la région Centre Europe. Quant à Dom Augustine ROBERTS, qui
était alors prieur d’Azul mais participait à la conférence régionale
des USA, il présenta un projet dit « Projet Azul » qui
se voulait une sorte de compromis entre les deux autres. D’une façon générale, il y avait un
désir commun à tous les projets et à toutes les régions que les
communautés soient plus effectivement associées aux décisions
importantes qui devaient être prises entre les Chapitres Généraux
et à l’élaboration des grandes orientations de l’Ordre. La question
la plus importante était alors de savoir si le Consilium Generale devait être considéré
comme un Conseil de l’Abbé Général ou comme un organisme collégial présidé par l’Abbé Général mais qui en tant que
collège exercerait l’autorité vicaire du Chapitre Général entre
les Chapitres. Cette idée n’était pas neuve.
Elle avait été lancée par Dom Guerric de Scourmont durant
la réunion de Monte Cistello en 1964.
Celui-ci proposait que le Chapitre Général se tienne tous
les deux ans (alors qu’il se tenait encore annuellement) et qu’on
ait, entre les Chapitres Généraux – donc également tous les deux
ans – une réunion de la Commission « dite Centrale ».
(Compte rendu, pages 86-87) Tous étaient d’accord pour que ce Consilium Generale soit composé de représentants
des régions mais on divergeait sur la façon de les choisir. Selon
les uns, les membres devaient être élus par le Chapitre Général
sur présentation des régions. Selon d’autres, ils devaient être
simplement choisis par les régions. Si l’on considérait
que ce Consilium Generale
était un Conseil de l’Abbé Général, on y voyait évidemment le
Conseil principal de l’Abbé Général à côté duquel
ce dernier aurait un autre Conseil qu’on pourrait appeler le Conseil
d’Assistance ou Conseil Permanent et qui assisterait l’abbé Général
pour les questions courantes alors que le Conseil principal serait
réuni pour traiter des questions plus importantes. Dans l’option
où le Conseil Général serait une sorte de mini Chapitre Général
entre les réunion du Chapitre Général plénier, l’Abbé Général
n’aurait pas besoin d’un autre Conseil, il suffirait qu’il se
tienne en contact par correspondance avec les membres du Chapitre
chaque fois que des décisions importantes seraient à prendre.
Par ailleurs, il aurait à Rome un Secrétariat Général présidé
par le Procureur. Ces projets furent présentés assez tôt au début
du Chapitre[8].
Après d’assez longues discussions en
commissions, avec rapports détaillés en séance plénière et un
débat en Assemblée générale[9] il y eut d’abord un vote de sondage (p. 139
et 141) et finalement quelques jours plus tard le vote définitif
(p. 151-152) qui donna les résultats suivants : le Conseil
Général ou Consilium Generale
sera considéré comme le Conseil
principal de l’Abbé Général et ne sera pas un organisme autonome
ayant le pouvoir vicaire du Chapitre Général. A côté de ce Conseil
Général, l’Abbé Général continue d’avoir un Conseil
permanent[10]. Plusieurs autres votes seront pris
à la 21ème séance (p. 193 et suivantes du Compte rendu) concernant la composition de ce Conseil Général. Il
comprend le Promoteur du Chapitre, le Secrétaire du Conseil Général
(« aussi longtemps que sa fonction est maintenue ») ;
cette parenthèse significative indique bien qu’on considère cette
fonction comme provisoire. Le Conseil comporte aussi un représentant
de chaque région ainsi que les membres du Conseil permanent de
l’Abbé Général. Tous y ont droit de vote. La question du mode
du choix des représentants des régions est de nouveau discutée
et soumise au vote. De nouveau la proposition selon laquelle le
représentant de chaque région serait choisi par la région est
rejetée. On préfère la proposition représentant le statu
quo à savoir que le représentant de chaque région sera élu
par le Chapitre Général sur présentation par la région. Il est
clair que l’Ordre n’est pas prêt à accepter une structure qui
ferait en quelque sorte du Consilium Generale un organisme élu par les régions et représentant
les régions, constituant ainsi une sorte de mini Chapitre ayant
pouvoir collégial entre les Chapitres Généraux. On continue à
tenir à vouloir en faire un Conseil
de l’Abbé Général même si on le considère comme son Conseil plénier
et qui doit donc être élu par le Chapitre Général comme les membres
du Conseil permanent[11]. On prévoit que ce Conseil Général se
réunira au moins une fois par année et aussi lorsque la majorité
de ses membres le demandera. Il n’a jamais été prévu comment cette
majorité pourrait exprimer son désir de se réunir ;
mais cette prérogative qu’on lui attribue montre bien qu’on le
considère comme un « collège ». Plusieurs votes de ce Chapitre de 1971
concernent la fonction du Conseil Général. Un premier vote (p.
195) veut que ce Consilium
Generale s’occupe des affaires importantes de l’Ordre, notamment
celles qui impliquent des relations entre l’Ordre et le Saint
Siège, et on veut aussi qu’il coordonne le travail des régions
et des commissions dans l’Ordre. Il doit aussi préparer le Chapitre
Général ayant dans cette préparation un vote délibératif. On précise
alors qu’il a aussi vote délibératif lorsqu’il s’occupe des affaires
importantes mentionnées plus haut. On précise alors, qu’il est
entendu que ce vote n’empêche pas l’Abbé Général d’agir sur consultation
de son Conseil Permanent dans les affaires importantes qui ne
pourraient être différées. Un autre vote veut que le Consilium
Generale veille à l’exécution des décisions du Chapitre Général
et qu’il puisse donner une interprétation provisoire des décisions
du Chapitre Général, agissant en cela avec vote délibératif. Enfin
il peut approuver des fondations mais on précise par un autre
vote qu’il ne doit pas s’occuper d’affaires réservées au Chapitre
Général et qui peuvent attendre jusqu’au prochain Chapitre Général.
Enfin une dernière décision donne au Conseil Général le pouvoir
avec voix délibérative de convoquer un Chapitre Général extraordinaire. Et les moniales… Lorsque la Commission
Centrale, à ses débuts, ne fonctionnait que comme organe de préparation
du Chapitre Général des abbés, la question de sa compétence à
l’égard des monastères de moniales ne se posait pas. Cependant, dès qu’elle se mua en Consilium Generale et devint le Conseil
principal de l’Abbé Général, la question se posa. La réponse n’était pas évidente, d’autant plus
qu’après la lettre du Cardinal Antoniutti du 15 juillet 1970 le
Chapitre Général des abbés avait été dessaisi de sa compétence
sur la branche féminine de l’Ordre. Cette question ne
fut jamais tranchée de façon claire, ni même étudiée de façon
explicite, mais on assuma, sans doute avec raison, que l’Abbé
Général pouvait validement utiliser ce « Conseil » dans
l’exercice des fonctions et des responsabilités que les Constitutions
de l’Ordre lui donnaient à l’égard de moniales. D’autant plus
que la même lettre du Cardinal Antoniutti avait confirmé l’Abbé
Général dans ses responsabilités à l’égard des moniales « selon
les Constitutions » de l’Ordre[12]. Comme on le sait, trois « Réunions
d’Abbesses » avaient eu lieu en 1959, 1964 et 1968, mais
ce n’est qu’en 1971 que les Abbesses tinrent leur premier « Chapitre
Général ». C’est à ce Chapitre qu’elles votèrent (à 44 oui,
1 non et 1 abstention) pour créer une Commission d’abbesses ayant
la responsabilité de préparer le Chapitre Général suivant. La
Commission était composée de l’Abbé Général, de la Promotrice,
des abbesses présidentes des régions, plus une représentante des
monastères de pays éloignés qui ne sont pas rattachés à une région.
Ce même Chapitre de 1971 demanda par
vote que cette commission d’abbesses chargée de la préparation
du Chapitre Général suivant puisse être consultée par l’Abbé Général
au sujet des problèmes importants concernant les moniales. Ce
qui tend évidemment à faire de cette commission plus qu’une simple
commission de préparation du Chapitre Général. Un autre vote,
qui semble préciser le vote précédent, stipule que « quand
il le jugera à propos, l’Abbé Général prendra l’avis de trois
consultatrices, choisies parmi les membres de la commission chargée
de préparer le prochain Chapitre Général ». Paisible évolution
de 1971 à 1984 Il est très peu question de la structure,
de la composition et des fonctions du Consilium Generale durant le Chapitre Général des abbés de 1974 bien
que les activités de cet organisme soient souvent mentionnées
durant le Chapitre puisqu’il y a eu entre le Chapitre précédent
et celui de 1974, trois réunions importantes du Consilium
Generale: une en juin 1972, une en septembre 1973 et une en
avril 1974. Une chose importante est que la fonction
du Secrétaire du Consilium
Generale est supprimée. D’une part, Dom John Eudes BAMBERGER
qui remplissait cette fonction a été entre-temps élu abbé de Genesee
et, d’autre part, Dom Ignace GILLET a donné sa démission au début
de ce Chapitre de 1974. Dans le vote n°4 (page 193), le Chapitre
note laconiquement que « les fonctions actuellement attribuées
au Secrétaire du Consilium Generale seront désormais incluses dans le rôle pastoral
de l’Abbé Général » et ce vote est acquis par 73 Oui et 6
Non. Il faut dire qu’entre-temps c’est Dom Ambrose SOUTHEY qui
a été élu Abbé Général et qu’une nouvelle définition du rôle de
l’Abbé Général a été élaborée avant son élection. Un autre vote
décide que si les membres du Consilium Generale le jugent nécessaire, ils peuvent se choisir un
secrétaire dont ils définiront les responsabilités (vote n° 5,
page 193) et un vote subséquent précise que ce secrétaire sera
choisi parmi les membres du Consilium Generale. Une question avait été soulevée, à
savoir s’il fallait être supérieur majeur pour être membre du
Consilium Generale. Le vote n° 6, (page
193) précise que les membres du Consilium
Generale proposés par les régions doivent être des supérieurs
majeurs mais par ailleurs le vote suivant précise qu’ils leur
suffit d’avoir été supérieur majeur. Concernant le choix des délégués des
régions, lorsque vers la fin du Chapitre (p. 258 et 259 du Compte rendu), l’Assemblée ratifie les listes de titulaires et suppléants
présentés par les régions, le Promoteur fait remarquer de façon
assez surprenante que le Chapitre ne doit se prononcer que sur
les seuls titulaires, les suppléants étant désignés seulement
par les régions. C’est là une chose tout à fait nouvelle qui n’a
jamais été décidée par le Chapitre et qui apporte bien sûr un
peu plus de confusion[13]. Un rapport
de la 4ème commission, (p. 131 du Compte rendu) nous fait connaître qu’un problème a été soulevé entre
les deux Chapitres Généraux, en particulier lors du Consilium Generale de 1972, sur les relations entre le Conseil Permanent
et le Consilium Generale.
Il s’agissait de l’acceptation de la démission d’un abbé. Était-ce
une question qui était réservée au seul Conseil Permanent même
lorsque le Consilium Generale était en séance ou bien
si le Consilium Generale
étant réuni c’est lui qui assumait en ce domaine les fonctions
du Conseil Permanent ? Diverses opinions sont émises à ce
sujet par les commissions du Chapitre ; et l’on décidera
par vote (p. 216) que le Consilium Generale réuni a voix délibérative
dans les matières prévues au n° 36 de nos Constitutions -- il
s’agit évidemment du n° 36 des anciennes Constitutions. Le fait
est que la coutume s’est établie pour l’Abbé Général et son Conseil
permanent de continuer à régler durant les sessions du Consilium
Generale, comme durant les sessions du Chapitre Général, les
questions courantes comme, par exemple, l’approbation d’indults
etc. Ce n’est que pour les questions les plus importantes que
l’Abbé Général choisit de consulter son Conseil plénier, il y
a là aussi une certaine imprécision et une certaine ambiguïté. À leur Chapitre Général de 1975 les
abbesses traitent aussi de nouveau de leur « Commission de
préparation », puisque tous les votes pris à son sujet en
1971 ne concernaient que la préparation du Chapitre suivant, à
savoir celui de 1975. On reconduit cette Commission pour la préparation
du Chapitre Général de 1978 et on ajoute les personnes suivantes
à la liste des membres :
la suppléante de la Promotrice, la secrétaire de la commission
de coordination, la secrétaire des correspondantes de la Commission
de Droit ainsi qu’une supérieure de chaque région, choisie par
la conférence régionale. Ce choix, ainsi que celui d’une suppléante,
fut fait au Chapitre même mais par les Conférences Régionales. La liste fut communiquée à l’Assemblée générale
qui n’eut cependant pas à la confirmer. La situation demeurera
la même aux deux chapitres suivants, ceux de 1978 et de 1981. Au Chapitre Général des abbés de 1977,
il n’est aucunement question de la structure ou de la composition
du Consilium Generale. Un seul vote est pris
disant que lors des réunions du Consilium
Generale, l’Abbé Général peut y inviter l’abbé local ou d’autres
membres du Chapitre Général comme observateurs (page 36 du rapport). De même, il fut très peu question du
Consilium Generale au
Chapitre de 1980. Il y eut seulement un vote disant qu’on ajouterait
au n° 29 de nos Constitutions que le Consilium
Generale est composé aussi d’autres membres éventuellement
élus par le Chapitre Général en plus des membres déjà décidés
auparavant. On ajouta également les représentants de deux nouvelles
régions : la région Extrême Orient et Océanie et la région
mixte de l’Amérique latine. L’unique problème soulevé concernant
cette dernière région fut que le Consilium
Generale étant pour le moment purement une structure de la
branche masculine de l’Ordre, le représentant, même d’une région
mixte comme l’était désormais la région Sud-américaine serait
un abbé. La participation très active des moniales
dans le travail de préparation des Constitutions a poussé à une
plus grande collaboration entre le Consilium
Generale des abbés et la Commission de Préparation des abbesses. Le Consilium
Generale de 1978 refusa d’inviter la Commission de Préparation
à sa prochaine réunion ;
mais en 1982, il y eut des journées de travail communes
aux deux groupes et la décision d’avoir une réunion Générale Mixte
en 1987 amena à des réunions mixtes de préparation. Le Consilium Generale redevient
Commission Centrale C’est
au chapitre Général de 1984, lors de la rédaction de nos Constitutions,
que toute l’évolution antérieure du Consilium
Generale fut consolidée sous la forme d’une Constitution assez
longue et bien structurée accompagnée de plusieurs statuts. La
question fut d’abord étudiée par toutes les commissions du Chapitre
Général qui firent chacune un long rapport. Les
avis étaient assez partagés. Les uns, heureux de cette nouvelle
structure qui permettait aux monastères de l’Ordre et aux régions
de s’exprimer entre les Chapitres Généraux et d’avoir une influence
sur les décisions et les orientations prises durant ces périodes
inter-capitulaires, désiraient maintenir le Consilium
Generale. D’autres, par ailleurs, se rendaient compte qu’en
réalité le Consilium Generale n’avait pratiquement
jamais fonctionné comme Conseil principal de l’Abbé Général. Son
rôle avait été presque uniquement de préparer les Chapitres Généraux.
Il leur semblait donc plus logique de revenir à la situation antérieure
où le Conseil de l’Abbé Général était tout simplement son Conseil
Permanent et qu’il y aurait une commission qu’on appellerait ou
bien Consilium Generale
ou plutôt « Commission Centrale » qui aurait le rôle
de préparer le Chapitre Général suivant. On n’excluait pas par
ailleurs que cette commission de préparation du Chapitre Général
pourrait, lorsqu’elle serait réunie, fonctionner aussi en
certaines circonstances non pas comme Conseil principal,
mais comme Conseil élargi
de l’abbé Général. Après ce premier compte rendu de toutes les
commissions et un long échange en assemblée plénière, il fut décidé
que la question serait étudiée de nouveau par deux commissions
qui firent plus tard leur rapport. Le tout aboutit à la constitution
86 de Holyoke, qui correspond à la constitution 80 de nos
actuelles Constitutions. L’élément
principal des décisions du Chapitre Général de 1984 est que cette
commission ne s’appelle plus Consilium
Generale mais reprend son ancien nom de Commission Centrale
et aussi que sa mission est essentiellement de préparer le Chapitre
Général sous la présidence de l’Abbé Général. Les
divers statuts qui accompagnent cette constitution prévoient entre
autre que cette Commission Centrale pourra donner une interprétation
provisoire des décisions du Chapitre Général précédent, qu’elle
pourra dans des cas spéciaux convoquer un Chapitre Général extraordinaire
et qu’enfin, lorsqu’elle sera réunie, elle pourra agir comme Conseil
plénier de l’Abbé Général qui la consultera dans les affaires
dont il est question au numéro 92 B des Constitutions c’est à
dire pour toutes les questions énumérées dans notre statut 84.1.C
actuel -- c’est à dire tous les cas où l’Abbé Général a besoin
du consentement de son conseil pour la validité juridique de ses
actes. Rien
n’est changé par rapport au Chapitre précédent concernant la composition
de cette commission, il est précisé qu’elle agit collegialiter et par majorité absolue des votes dans trois cas :
1) En tout
ce qui concerne la préparation du Chapitre Général suivant. 2) En ce
qui concerne l’interprétation provisoire des décisions du Chapitre
antérieur. 3) En ce
qui concerne la convocation d’un Chapitre Général extraordinaire. Quelques
points additionnels : en l’absence de l’Abbé Général la réunion
de cette commission est présidée par le Promoteur du Chapitre ;
il est aussi précisé que la Commission Centrale prépare le Chapitre
Général en coordonnant les initiatives des conférences
régionales et enfin que c’est elle qui élit le secrétaire
central pour la formation. Au Chapitre Général de 1985 à El Escorial,
les moniales adoptèrent une législation pratiquement identique
à celle votée par les moines à Holyoke en 1984, mais conservèrent
le nom de « Commission de Préparation ».
Désormais les déléguées des Régions sont élues par le Chapitre Général, comme pour les moines. À la première réunion conjointe des
deux Chapitres Généraux, en 1987, la législation des deux Branches
de l’Ordre est encore plus unifiée sur ce point et la Constitution
80 des moniales aussi bien que celle des moines parle de « Commission
Centrale ». Les seules différences qui demeurent sont que
les membres du Conseil Permanent de l’Abbé Général assistent aux
sessions de la Commission Centrale des abbesses, mais sans droit
de vote. Il est désormais prévu que lorsque la Commission
Centrale des abbesses est réunie, elle peut agir comme Conseil
plénier de l’Abbé Général pour les questions concernant les moniales. Dans ce cas les membres du Conseil Permanent
de l’Abbé Général ont droit de vote.
Il va sans dire que cette situation évoluera au cours des
Chapitre suivants lorsque le Conseil de l’Abbé Général deviendra
mixte. À partir de ce moment les conseillères de l’Abbé Général
feront aussi partie de la Commission Centrale des Abbés. Évidemment le fait d’avoir deux Chapitre
Généraux distincts et deux Commissions Centrales distinctes alors
que l’Abbé Général a désormais un Conseil Général composé de moines
et de moniales et que toutes les Régions (à une exception près)
sont mixtes, crée quelques situations un peu surprenantes.
Mais il semble bien que l’Ordre s’oriente à plus ou moins
brève échéance vers un Chapitre unique et une Commission Centrale
unique. Des lignes possibles
d’évolution pour l’avenir La Commission Centrale est née au moment
où les Conférences Régionales avaient à peine commencé d’apparaître.
Non seulement les deux structures évoluèrent parallèlement, mais
il y eut une continuelle interaction entre les deux.
Comme on l’a vu, dès que jaillit l’idée
d’une commission pour la préparation du Chapitre Général, Dom
Ignace jugea important que toutes les « parties » de
l’Ordre y soient représentées.
La réunion de Monte Cistello en 1964 proposa déjà une interaction
entre ladite Commission et les Régions qui, d’ailleurs, seront
ainsi, assez rapidement indirectement reconnues alors même que
l’Ordre continuait à être réticent à les reconnaître directement
et explicitement. Il faut dire que durant de nombreuses
années plusieurs abbés entrevoyaient la Commission Centrale comme
une sorte de mini Chapitre entre des Chapitres Généraux plus espacés. Comme nous l’avons dit plus haut, cette idée
avait déjà été lancée par Dom Guerric de Scourmont en 1964, mais
fut défendue surtout par la région des USA et l’un ou l’autre
abbé de la région canadienne au cours des années 70. C’est d’ailleurs contre ce mouvement,
qu’ils considéraient décentralisateur, que réagirent tous ceux
qui insistèrent jusque dans la formulation des Constitutions en
1984 et 1987 pour que les représentants des régions soient simplement
désignés par les Régions, mais véritablement élus par le Chapitre Général. L’évolution parallèle et interdépendante
de ces deux nouvelles structures de l’Ordre que sont les régions
et la Commission Centrale a certainement été fructueuse. elle a eu aussi ses inconvénients. Si elle a permis aux régions de contribuer activement
chacune à sa façon à la transformation des autres structures de
l’Ordre et à l’élaboration de la nouvelle législation (Constitutions
et divers Statuts), elle a peut-être conduit à mettre souvent
en second lieu l’aspect d’entraide pastorale qui était le but
premier de ces réunions d’abbés et d’abbesses. Tout au long de l’évolution de la Commission
Centrale et du Consilium
Generale – évolution complexe et fort intéressante -- la représentation
des régions demeura
un élément fondamental depuis 1967.
Or chaque fois qu’il a été question de remanier certaines
régions ou d’en créer de nouvelles, ce fut cette question de la
représentativité au sein de la Commission Centrale (et aussi du
délégué au Chapitre Général) qui fit problème. On le comprend, car on ne pouvait augmenter
indéfiniment le nombre des membres de la Commission Centrale,
et il ne serait pas juste qu’une région de trois ou quatre monastères
soit représentée au même titre qu’une de vingt. Afin de permettre aux Régions de prendre
un nouveau souffle et afin de permettre à la géographie des Régions
d’évoluer de façon libre, le temps est peut-être venu d’imaginer
une composition de la Commission Centrale qui serait faite sur
une autre base que celle de la représentation par régions. Les régions étaient nées dans une perspective
d’entraide pastorale entre les monastères d’une même aire géographique.
Leur implication de plus en plus grande dans les autres
structures de l’Ordre leur a, en plusieurs cas, fait perdre en
grande partie, cette dimension pastorale, les amenant à consacrer
la majeure partie de leur temps à des questions juridiques ou
à des problématiques d’organisation.
Par ailleurs, le rôle de plus en plus grand pris par les
régions dans la préparation des Chapitres Généraux, a fait que
quelques régions, plus grandes, mieux organisées et jouissant
de facilités de communication et de nombreuses personnes compétentes
ont acquis une influence prépondérante sur la marche de l’Ordre. En même temps les régions plus éloignées de
l’Europe et ayant des moyens plus limités de communication, ont
souvent dû se contenter de « regarder passer le train ». Un élément plus important que celui
des régions, de nos jours, est celui des cultures. Nous sommes devenus de plus en plus sensibles
à la multiculturalité au sein de l’Ordre.
La répartition de l’Ordre en régions favorise démesurément
quelques cultures très proches les unes des autres, comme les
grandes cultures européennes (et leurs répliques dans les Amériques)
représentées par de nombreuses conférences régionales puissantes
et influentes, alors que les nombreuses cultures de l’Afrique
d’une part et, d’autre part, celles tout aussi nombreuses et riches
de l’Asie et de l’Océanie se trouvent regroupées en deux régions
qui, pour des raisons pratiques, ne peuvent se réunir que rarement
et ne peuvent donc avoir qu’une influence très limitée sur la
marche de l’Ordre. À la constitution 81 sur la Commission
Centrale a été joint un statut qui dit qu’elle prépare le Chapitre
Général « en coordonnant les initiatives des Conférences
régionales ». Au moment
de la rédaction de ce statut, je ne crois pas qu’on se soit rendu
compte qu’il limitait grandement le rôle de la Commission Centrale. En effet, depuis cette époque c’est essentiellement
dans les Conférences Régionales que se prépare le Chapitre Général.
Le rôle de la Commission Centrale reste très subordonné
par rapport à celui des régions. Concrètement, chaque fois qu’une région demande
qu’une question soit soumise au Chapitre Général, spécialement
si cela a fait l’objet d’un vote au sein de la conférence régionale,
le Commission Centrale se sent obligée de mettre la question au
programme du Chapitre Général.
Il ne lui reste guère qu’a déterminer selon quelle procédure
sera traitée cette question et, au besoin, demander à quelqu’un
de rédiger un document de travail. À part cela chacune des cinq ou six dernières
réunions de la Commission Centrale a revu la procédure pour l’étude
des Rapports de Maison, peaufinant légèrement cette procédure
à chacune de ses réunions. On peut légitimement se demander si
ce genre d’activité de la Commission Centrale justifie vraiment
la dépense de temps, d’énergie et d’argent impliquée dans une
réunion d’une quarantaine de personnes venant de toutes les parties
du monde. Il est vrai que cette réunion peut servir aussi
de Conseil plénier de l’Abbé Général ; mais l’expérience
a montré jusqu’ici, que cette activité occupe une partie fort
minime de chaque réunion et, de surcroit, les questions traitées
sont des questions ordinairement traitées par l’Abbé Général et
son Conseil Permanent, et qu’il n’y avait vraiment aucune raison
spéciale de les traiter avec le Conseil plénier si ce n’est que
celui-ci se trouvait réuni. Une commission nettement plus restreinte
pourrait faire le même travail d’une façon beaucoup plus efficace
et plus rapide. De plus, le fait que la plupart des
membres de la Commission Centrale soient considérés, d’une part,
comme délégués de leurs régions respectives et, d’autre part,
élus par le Chapitre Général n’est pas sans créer des problèmes.
Évidemment leur présence leur permet parfois de mieux expliquer
les positions et points de vue de leur région, déjà connus de
tous à travers le Compte rendu de la Conférence régionale ;
mais que doivent-ils faire, au moment d’un vote ou d’une
prise de décision, si leur avis personnel diffère de celui de
leur région ? Doivent-ils exprimer dans ce vote le point de
vue de la région ou le leur propre ? Si l’on dissociait la composition de
la Commission Centrale du système des régions, on aurait une beaucoup
plus grande liberté pour trouver une façon créative de faire jouer
la multiculturalité de l’Ordre au sein d’une Commission Centrale
aux dimensions plus « humaines », et chaque région pourrait
développer sa propre identité et répondre aux besoins des monastères
concernés sans se soucier de savoir si elle est trop petite ou
trop grande. Rien n’empêcherait
l’existence de petites régions regroupant seulement trois ou quatre
monastères appartenant à la même culture ou au même territoire
géographique ; et rien n’empêcherait d’inventer un grand
éventail d’interactions entre plusieurs régions.
Cela aurait beaucoup plus de chance de succès que les nombreux
projets de sous-régions qui, à quelques exceptions près, ont tous
fait long feu. D’ailleurs le style des Chapitres Généraux
ayant changé considérablement depuis la fin du grand effort législatif
de l’Ordre, il y aurait sans doute lieu de modifier aussi le style
des Commissions Centrales. Une
grande partie du travail qui s’y fait pourrait être réalisée par
un « secrétariat du Chapitre Général » composé d’un
petit nombre de personnes, qui se réunirait une première fois
un an avant le Chapitre Général et quelques fois par la suite.
Les quelques supérieurs qu’il faudrait ajouter au Conseil
de l’abbé Général pour former un « conseil élargi »
pourraient être choisis à chaque Chapitre Général sur la base
des mêmes critères qui ont été retenus pour l’élection des membres
du Conseil de l’abbé Général. On ne peut qu’espérer que cette structure
nouvelle de l’Ordre, née dans la foulée de Vatican II et qui n’a
cessé d’évoluer en réponses aux situations et aux besoins changeants
de l’Ordre, continue de se métamorphoser et d’évoluer et ne succombe
pas au danger de sclérose qui menace tôt ou tard toute structure.
Armand Veilleux
Abbé de Scourmont ****************************** Voir la liste des réunions de la Commission Centrale / Consilium Generale / Réunions de Préparation
[1] Cette étude fait partie d’un ouvrage
collectif : Un bonheur
partagé. Mélanges offerts à Dom Marie-Gérard Dubois (Cahiers
scourmontois – 5), Scourmont 2005; pages 213-236. [2] La copie de cette lettre
se trouve dans les Archives de la Maison Généralice. [3] Cette fondation expérimentale a été faite le 6 août 1966 au Danemark avec la permission de l’Ordre et du Saint-Siège. Elle fut incorporée à l’OCSO, et approuvée comme prieuré autonome par le Chapitre Général de 2002. [4] Les commentaires faits
par Dom Ignace dans les marges de la copie de ce rapport sont
éloquentes à ce point de vue. [5] Pour la
petite histoire, l’auteur de cet article se rappelle qu’il était
alors étudiant à Monte Cistello et fut appelé à diverses reprises
par les participants américains de la réunion à contribuer de
petites notes sur divers aspects de la tradition monastique
et de l’histoire de l’Ordre. Il peut donc prétendre, avec un
peu d’humour, avoir participé dès ce moment aux travaux de la
Commission Centrale ! [6] L’expression fut utilisée pour la première
fois par Dom Guerric BAUDET, abbé de Scourmont, au cours de
la réunion de Monte Cistello en 1964 (Compte
rendu, pages 86-87). [7] Programme, question 29, page 8. [8] On trouve
la présentation par Dom Alexandre, Dom André Louf et Dom Augustine
aux pages 55 à 59 du Compte
rendu. [9] Rapports des commissions p. 82 à 92, rapport du débat p. 121 à 123. [10] Ce qualificatif fut
inventé pour distinguer ce Conseil résidant en permanence à Rome du Consilium Generale désormais considéré
comme Conseil principal
de l’Abbé Général, même s’il ne se réunit qu’environ une fois
par année. On abandonnera finalement en 1999 cet adjectif
devenu désuet depuis que, à partir de 1984, le Consilium Generale était redevenu Commission Centrale et que celle-ci
n’était pas considérée comme « Conseil principal »
de l’Abbé Général, bien qu’elle puisse agir comme son « Conseil
plénier » (plenius) lorsqu’elle est réunie. [11] On oublie cette volonté très explicite, plusieurs fois répétée et exprimée par votes, du Chapitre Général de se réserver l’élection des membres de la Commission Centrale lorsqu’on considère cette élection comme une simple confirmation et qu’on trouve normal qu’une région modifie elle-même après le Chapitre le choix de son délégué à la Commission Centrale. [12] Cette question a été bien étudiée par Colette FRIEDLANDER, ocso, dans Décentralisation et identité cistercienne 1946-1985. Quelle autonomie pour les communautés ? Éditions du Cerf, Paris 1988, pages 635-637. [13] La même opinion, qui nous semble sans aucune base juridique, fut émise de nouveau à certains des Chapitres Généraux subséquents. |
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