7 février 2018
.mercredi de la 5ème semaine ordinaire B
1R
10, 1-10; Mc 7,14-15.17-23
au prieuré de Sainte-Bathilde à Vanves
Homélie
La lecture d’Évangile que nous venons
d’entendre est la continuation de celle d’hier.
Marc nous y raconte l'une des rencontres difficiles et douloureuses
entre Jésus et les autorités du peuple – c’est-à-dire Pharisiens et Scribes --
qui se sont donnés comme tâche de le prendre en faute, pour se débarrasser de
lui. Jésus les traite une fois de plus
d'hypocrites, car ils ont fini par donner tellement d'importance aux pratiques
religieuses extérieures, qu'ils ont perdu de vue la relation entre ces
pratiques et l'expérience personnelle de Dieu.
Déjà, dans l'Ancien Testament,
plusieurs siècles après Moïse, les grands prophètes d'Israël avaient dénoncé la
séparation entre la pratique religieuse et l'union avec Dieu -- une pratique
par laquelle on essayait de se tranquilliser la conscience, sans avoir à
pratiquer la justice et la solidarité. (voir, par
exemple, Is 1, 10-18; 58, 1-12; Am 5, 18-25;
Zach 7)
Lorsque les Pharisiens et les Scribes reprochent à Jésus le fait que ses
disciples ne se plient pas aux exigences rituelles établies par leurs
traditions, Jésus peut facilement leur répondre en citant l'une de ces
invectives prophétiques.
L'enseignement de Jésus dans cet
Évangile se fait en trois temps et à trois niveaux différents. Pour les Pharisiens et les Scribes, qui ne
sont aucunement intéressés à recevoir de lui un enseignement, mais plutôt à lui
tendre des pièges pour le conduire à sa perte, Jésus se contente de leur
reprocher leur hypocrisie et l'erreur fondamentale qui les a conduits à
préférer leurs propres préceptes à la loi suprême de l'amour de Dieu et du
prochain. À la foule, encore disposée à
recevoir son enseignement, il affirme la nature de la véritable pureté devant
Dieu. Celle-ci réside dans la droiture
du coeur et non dans le fait d'avoir posé tel ou tel geste ou de les avoir
omis. Enfin, aux disciples, il ajoute
une mise en garde. Oui, ils doivent se
garder de toute impureté -- non pas des impuretés rituelles dont les Pharisiens
et les Scribes avaient établi de longues listes, mais de l'impureté qui vient
d'un coeur faux, lequel engendre inconduite, vols, meurtres, etc. Le tout se résume dans une formule lapidaire
: ce qui rend une personne impure n'est
pas ce qu'elle mange, mais bien ce qui sort de son coeur, si son coeur n'est
pas totalement donné à Dieu.
Armand VEILLEUX