5 février 2018 – Lundi
de la 5ème sem. du t. ordinaire
1 R 8, 1…13 ;
Mc 6, 53-56
Prieuré de sainte
Bathilde, Vanves
H O M É L IE
Le roi
David avait voulu construire un temple à Dieu.
Avec à la fois une réelle simplicité et une certaine arrogance il s’était
dit, après s’être construit à lui-même un palais : « Voici que
j’habite un palais et Dieu habite sous la tente ». Dieu lui avait fait dire par le
prophète : « Ce n’est pas toi qui me bâtira un palais. C’est moi qui te bâtirai une maison,
c’est-à-dire une dynastie.
C’est
Salomon, fils de David, qui construisit le Temple du Seigneur. Le texte que
nous venons d’entendre comme première lecture, nous décrit la dédicace de ce
premier tempoe de Jérusalem. Le premier élément de cette dédicace consiste
à aller chercher l’arche de l’Alliance – appelée aussi l’Arche de la Rencontre
– qui se trouve à Sion, pour la déposer dans le Temple.
Ce récit
est très riche en détails symboliques. Je n’en noterai que deux. Le premier est la mention que, dans l’arche, il n’y avait rien. sinon
« sinon les deux tables de pierre que Moïse avait placées au mont Horeb,
quand le Seigneur avait conclu alliance avec les fils d’Israël ». Ce
« rien » est très important.
C’est quand nous faisons le vide en nos cœurs, et que nous pénétrons
dans ce vide, que nous découvrons la volonté de Dieu sur nous, c’est-à-dire son
amour à notre égard, et que la « Rencontre » peut se produire. Le second symbole important de ce texte est
celui de la « nuée obscure » dans laquelle réside ela
gloire de Dieu.
Dans
toute les traditions spirituelles, il y a toujours eu deux catégories de
mystiques : ceux de la lumière et ceux de la nuée ou de la ténèbre. Les
premiers sont fascinés par tout ce qu’on peut connaître de Dieu ; les
seconds sont fascinés par le fait que Dieu est infiniment plus grand et autree que tout ce qu’on peut en connaître ou dont on peut
faire l’expérience.
Dans la
Nouvelle Alliance, le Temple de l’Ancienne Alliance perd tout son sens et
s’éclipse devant le Christ, dont il n’était que la figure. Il y a trois jours, lors de la fête de la
Présentation, nous avons célébré la Rencontre entre l’humanité et Dieu, en la
personne de Jésus, le Verbe incarné. L’Évangile
que nous venons de lire nous montre comment cette rencontre apporte vie
nouvelle et guérison à toute l’humanité blessée. Il suffisait aux infirmes de toucher la
frange du manteau de Jésus pour être guéri.
Dans quelques instants, nous allons communier à son corps. Venons à lui
avec toutes nos blessures, confiants que nous recevrons guérison et vie
nouvelle
Armand VEILLEUX