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27 mai 2001 – 7ème dimanche de Pâques Ac 7, 55-60;
Ap
22,
12...20;
Jn
17,
20-26 H O M É L I E Communiquer est essentiel à l'être
humain
dont
la
dimension
sociale
est
un
élément
constitutif.
De
nos
jours,
non
seulement
la
communication
conserve
toute
l'importance
qu'elle
a
toujours
eue
dans
la
vie
humaine,
mais
elle
a
été
en
quelque
sorte
récupérée
par
ceux
qui
exercent
ou
veulent
exercer
le
pouvoir.
Il
n'y
a
pas
tellement
d'années,
le
pouvoir,
dans
la
société
étaient
dans
les
mains
de
ceux
qui
contrôlaient
l'argent
ou
le
"capital".
Aujourd'hui
il
est
dans
les
mains
de
ceux
qui
contrôlent
la
communication. Il est donc important de réfléchir sur le sens
qu'a
la
communication
dans
le
plan
de
Dieu. Jésus n'a-t-il pas envoyé ses disciples communiquer son message
à
toutes
les
nations
?
Quel
est
le
sens
de
cette
communication
?
Les
textes
bibliques
de
l'Eucharistie
d'aujourd'hui
nous
éclairent
là-dessus. Dans la première lecture, tirée des
Actes
des
Apôtres,
nous
sommes
en
présence
de
deux
grands
"communicateurs", Étienne et Paul. Rappelons d'abord le contexte:
Tout
de
suite
après
la
mort
et
la
résurrection
de
Jésus,
ou
en
tout
cas
après
la
Pentecôte,
les
Apôtres
s'étaient
mis
à
prêcher
l'Évangile
dans
les
milieux
juifs
de
Jérusalem
et
ils
avaient
fait
rapidement
des
conversions,
non
seulement
parmi
les
Juifs,
mais
aussi
parmi
les
Grecs
sympathisants. Les divers services à rendre à cette communauté
nombreuse
et
diversifiée,
avaient
conduit
les
Apôtres
à
instaurer
les
diacres.
Étienne
est
l'un
de
ces
diacres,
qui
ne
se
contente
pas
de
servir
aux
tables,
mais
qui
accomplit
des
miracles
et
des
signes
parmi
le
peuple.
Certains
reçoivent
son
message,
d'autres
discutent
avec
lui
mais
ne
peuvent
résister
à
sa
sagesse.
On
suscite
alors
de
fausses
rumeurs
contre
lui
–
une
autre
dimension
de
la
communication
–
on
l'accuse
faussement,
et
il
doit
se
présenter
devant
le
tribunal
du
Sanhédrin. Le long discours d'Étienne plaît tout
d'abord
au
peuple
qui
se
sent
flatté,
comme
peuple
choisi. Mais quand il les interpelle et les accuse,
ses
auditeurs
décident
immédiatement
de
se
débarrasser
de
lui. Et c'est pas sa mort même qu'Étienne délivre
son
dernier
et
plus
fort
message.
Alors
que
sa
mission
se
termine
brusquement,
une
autre
va
commencer,
celle
d'un
jeune
homme
appelé
Saul,
qui
participe
au
moins
indirectement
à
la
mort
d'Étienne.
Une fois converti, Paul essaiera les
techniques
de
la
sagesse
humaine
pour
"vendre"
le
message
du
Christ.
À
Athènes
il
se
fera
complaisant:
"Athéniens,
vous
êtes
les
plus
religieux
des
hommes...
j'ai
vu
chez
vous
une
statue
dédiée
au
Dieu
inconnu"
et,
citant
les
poètes
païens
il
leur
dit
:
"Ce
Dieu
inconnu,
je
vieux
vous
l'annoncer".
Mas
cette
technique
ne
marcha
pas
du
tout,
et
Paul
revint
à
l'autre
technique,
celle
de
la
"folie
de
la
croix".
De
son
expérience,
nous
devons
apprendre
que
le
message
du
Christ
n'est
pas
un
produit
que
l'on
peut
"vendre". Si c'était le cas, il faudrait adapter l'Évangile aux lois du marché,
c'est-à-dire
remanier
sans
cesse
le
message
du
Christ,
afin
qu'il
corresponde
à
ce
que
les
gens
attendent
et
désirent, ou susciter de grands phénomènes collectif d'acceptation du message
comme
on
le
fait
dans
les
conventions
électorales
des
grands
partis
politiques.
On
ne
peut
agir
ainsi
avec
la
parole
de
Dieu,
qu'on
la
prêche
verbalement
ou
à
travers
nos
vies,
selon
nos
vocations
respectives.
L'Évangile d'aujourd'hui est le plus
bel
exemple
de
la
communication
de
Jésus:
sa
communication
avec
son
Père,
d'abord,
dans
sa
grande
prière
de
la
dernière
Cène,
partagée
ensuite
avec
ses
disciples
durant
ce
même
repas. Ces "communications" de Jésus avancent
autour
de
deux
thèmes
:
celui
de
l'amour
et
celui
de
l'unité. Ces deux thèmes sont reliés l'un à l'autre
et
inséparables. La vocation ultime de toute l'humanité
est
d'être
de
nouveau
une
en
Dieu.
La
vocation
ultime
des
disciples
de
Jésus
est
d'être
"un"
dans
l'amour,
afin
que
le
monde
perçoive
leur
message
et
croie. Et nous savons tous qu'il n'y a ni amour ni unité sans communication
et
partage.
C'est
l'objet
de
la
prière
de
Jésus
pour
l'unité
de
ses
disciples. Une telle unité n'est pas simplement conformité aux mêmes structures;
elle
est
d'abord
partage
et
réciprocité
:
"vous
en
moi
et
moi
en
vous". C'est sans doute là un moyen très juste
de
discerner
les
formes
constructives
des
formes
destructives
de
communication.
Les
premières
engendrent
l'amour
et
l'unité
et
viennent
de
Dieu.
Ce
qui
engendre
division
et
perpétue
la
haine
vient
du
pouvoir
des
ténèbres. Tout cela est vrai de notre communication
de
chaque
jour
les
uns
avec
les
autres. Mais cela est vrai également de l'échange de communications au niveau
mondial.
Peu
d'entre
nous
ont
l'occasion
d'utiliser
les
mass
media
de
communications
pour
former
l'opinion
publique
–
ou
gagner
une
élection!
Mais
nous
y
sommes
tous
exposés.
Et
il
est
de
notre
responsabilité
de
déterminer
leur
effet
sur
nous,
en
nous
y
exposant
avec
discernement.
L'Évangile
de
ce
matin
nous
donne
un
critère
infaillible
pour
ce
discernement: Tout ce qui favorise l'unité, la coopération,
la
compréhension
et
l'amour
entre
les
individus,
les
groupes
et
les
nations,
vient
de
Dieu.
Tout
ce
qui
crée
ou
entretient
les
divisions,
la
méfiance,
la
peur,
la
confrontation
vient
du
Pouvoir
des
Ténèbres. Tout comme il faut choisir sans cesse
entre
Dieu
et
Mammon,
de
même
il
faut
choisir
sans
cesse
entre
la
communication
comme
forme
d'amour
et
la
communication
comme
élément
de
domination. Armand
VEILLEUX |
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