|
|
||
|
|||
13 mai 2001 – 5ème
dimanche
de
Pâques
"C" Ac
14,
21...27;
Ap
21,
1-5;
Jn
13,
31...35 H O M É L I E
Ces derniers mots de Jésus à ses disciples au
cours
de
la
dernière
Cène
ont
été
justement
appelés
le
"testament
spirituel"
de
Jésus.
Celui-ci,
en
effet,
ne
donne
pas
à
ses
disciples
une
dernière
série
de
préceptes
ou
de
recommandations
détaillées
concernant
ce
qu'ils
devront
faire
ou
ne
pas
faire.
Lorsqu'il
dit: "Je vous donne un commandement nouveau
:
c'est
de
vous
aimer
les
uns
les
autres",
le
mot grec (entolè) que nous traduisons en
français
par
"commandement"
à
défaut
d'un
meilleur
terme,
a,
dans
la
langue
de
Jean,
un
sens
doctrinal
plutôt
que
moral
ou
légal. Il s'agit, dans ce contexte-ci, beaucoup plus
d'une
"mission"
que
d'un
commandement. Le mot "mission" implique qu'on est envoyé par
quelqu'un
pour
réaliser
quelque
chose.
(Malheureusement
ce
mot,
si
riche
de
signification,
tend
de
nos
jours
à
perdre
de
sa
richesse,
étant
fréquemment
utilisé
pour
exprimer
le
but
qu'un
groupe
se
donne
à
lui-même). Nous aimer les uns les autres est la mission
que
nous
avons
reçue
de
Jésus.
Et
c'est
par
là
que
les
gens
saurons
que
nous
sommes
ses
disciples; c'est ainsi que nous serons ses témoins.
Jésus
a
dit
également:
"Si
vous
m'aimez,
vous
écouterez
ma
parole...
vous
observerez
mon
commandement, mon père vous aimera; nous viendrons et nous ferons chez-vous notre
demeure.
Le
coeur
aimant,
ou
plutôt
la
communauté
aimante,
remplace
désormais
le
Temple
de
Jérusalem
qui,
dans
l'Ancienne
Alliance,
était
la
demeure
de
Dieu. Et nous trouvons ce message clairement exprimé de nouveau dans la
grande
pièce
finale
du
Livre
de
l'Apocalypse:
La
nouvelle
Jérusalem
n'a
pas
de
Temple
en
elle; car l'Agneau en est le Temple. Et son lieu de résidence est la communauté
aimante.
Contrairement
au
Peuple
de
l'Ancienne
Alliance,
qui
était
fermé
sur
lui-même,
la
communauté
chrétienne
est,
de
par
sa
nature
et
sa
mission,
ouverte
et
universelle. Dans notre première Lecture, tirée des Actes
des
Apôtres,
nous
avons
lu
la
conclusion
du
récit
du
premier
voyage
missionnaire
de
Paul
en
Lycaonie,
Pisidie
et
Pamphilie,
et
la
description
de
son
retour
à
Antioche.
Dans
cette
dernière
partie
de
son
voyage,
l'Apôtre
Paul
est
avant
tout
préoccupé
de
consolider
les
communautés
récemment
formées,
de
les
conforter
contre
les
persécutions
et
de
leur
donner
une
direction
et
une
hiérarchie
appropriées.
Dans
chaque
communauté,
Paul
établit
un
groupe
d'Anciens;
ce
qui
était
conforme
à
la
tradition
juive.
En
effet,
toutes
les
communautés
juives
de
la
diaspora
avaient
un
tel
groupe. Cependant, Paul et Barnabé introduisent un
changement
important:
Ce
n'est
pas
la
communauté
elle-même
qui
nomme
ses
Anciens;
ceux-ci
sont
nommés
par
l'Apôtre
fondateur. Voir en cela un début d'autoritarisme dans l'Église, serait mal
interpréter
la
situation
et
transposer
dans
un
passé
lointain
des
attitudes
et
préoccupations
modernes.
Pour
Paul,
il
s'agit
là
d'une
dimension
essentielle
de
la
mission, la collégialité, soulignant
la
relation
entre
les
communautés
locales
et
l'Église
universelle.
C'est,
pour
Paul,
une
façon
de
donner
une
perspective
universelle
à
chaque
communauté
locale, par l'interdépendance entre toutes les Églises.
Les
ghettos
juifs
de
la
diaspora
étaient
très
isolés
les
uns
des
autres. Le "système" chrétien sera tout à fait différent.
Alors
que
les
communautés
juives
attendaient
dans
l'intériorité
et
l'isolement le rétablissement de la grande Assemblée du
peuple,
les
Églises
chrétiennes
se
considérèrent
dès
les
point
de
départ,
comme
étant
elles-mêmes
cette
grande
Assemblée.
À
cause
de
cela,
elles
étaient
prêtes
à
accepter
la
direction
d'un
Apôtre
qui
avait
aussi
la
responsabilité
d'autres
Églises.
Cela
nous
rappelle
que,
bien
qu'il
soit
légitime
et
même
nécessaire
pour
chaque
Église
locale
et
chaque
Communauté
locale
de
développer
sa
propre
identité
et
son
propre
visage,
il
est
tout
aussi
important
et
même
essentiel,
d'accepter
toute
la
beauté
et
les
conséquences
de
l'appartenance
à
une
Communauté
plus
large,
et
de
prendre
part
à
la
grande
symphonie
de
l'Église,
plutôt
que
de
donner
son
récital
privé
avec
un
seul
instrument.
C'est
là
un
des
aspects
de
la
mission
que
nous
a
donnée
Jésus
de
nous
aimer
les
uns
les
autres. |
|
||
|
|||