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En la fête de
saint Jean, 27 décembre 2012
1 Jean 1, 1-4 ; Jean 20, 2-8
Collation des
ministères du lectorat et de l’acolytat à frère Damien Debaisieux
H o m é l i e
Les ministères du lectorat et de l’acolytat
constituent la première étape dans le processus conduisant à l’ordination
sacerdotale. On les donne en général en même temps, bien qu’il s’agisse de deux
ministères distincts. Ce sont bien des « ministères » confiés à des laïcs,
qui demeurent laïcs même s’ils sont destinés au sacerdoce ; ce ne sont pas
des sacrements comme l’est le presbytérat dans ses trois étapes que sont le
diaconat, le sacerdoce et l’épiscopat.
Évidemment ces deux ministères ont,
dans un monastère, un sens tout différent de celui qu’ils ont pour un
séminariste diocésain. Pour le séminariste, en général relativement jeune, la
réception du ministère du lectorat est l’occasion de commencer à se faire le
ministre de la parole auprès de la communauté ecclésiale. De même, l’acolytat
est l’occasion de commencer à servir à l’autel et d’agir, en cas de besoin,
comme ministre extraordinaire de l’eucharistie.
Or, lorsque quelqu’un a déjà environ
une dizaine d’années de vie monastique, il a servi constamment à l’autel durant
toutes ces années et il a aussi lu constamment la Parole de Dieu au cours de
célébrations liturgiques. Le seul sens
qu’on peut alors donner à la collation publique de ces ministères est que le
moine qui les reçoit continuera de faire ce qu’il faisait depuis longtemps,
mais le fera désormais avec un mandat officiel de l’Église, c’est-à-dire de l’ensemble
de la communauté ecclésiale. Son activité
liturgique au sein de sa communauté ne sera pas différente de ce qu’elle était auparavant,
dans ses rôles d’hebdomadier en tant que lecteur, serviteur d’église,
etc., mais il fera cela désormais non seulement en tant que membre d’une petite
communauté monastique locale, mais en vertu d’un mandat reçu de l’Église. Par
cette façon, comme par beaucoup d’autres, la communauté monastique locale est
reliée à tout le Peuple de Dieu.
En célébrant cet acte liturgique aujourd’hui,
au cours de l’Octave de Noël, nous prenons conscience que ce ministère s’enracine
dans le mystère de l’Incarnation du Verbe, de la Parole. Et nous le célébrons
en la fête de l’apôtre Jean.
Il y a quelques jours, en la messe
du jour de Noël, nous avons entendu le très beau Prologue de l’Évangile de Jean : Au commencement était le Verbe (la
Parole), et le Verbe était en Dieu et le Verbe était Dieu... C’est de cette
Parole incarnée en Jésus de Nazareth que frère Damien devient ministre en
recevant le ministère du lectorat. L’Évangile
de la messe d’aujourd’hui, qui nous raconte la venue de Jean avec Pierre au
tombeau de Jésus, le matin de Pâques, nous rappelle que ce ministère de la
Parole consiste à proclamer le mystère pascal dans son entièreté : le mystère
de notre salut à travers la naissance, la vie, la mort et la résurrection de
Jésus de Nazareth.
Et la première lecture d’aujourd’hui,
qui est le début de la première Lettre de l’apôtre Jean, indique en quelques
mots très intenses le but final, qui est la communion : communion entre
nous et communion avec Jésus dans le Père : « Ce que nous avons contemplé, ce que nous avons entendu, nous vous l’annonçons
à vous aussi, pour que, vous aussi vous soyez en communion avec nous. Et nous,
nous sommes en communion avec le Père et avec son Fils, Jésus Christ. »
Les derniers mots de l’Évangile d’aujourd’hui
sont d’une intensité incroyable : « Il vit, et il crut ». Il semble y avoir une opposition totale
entre ce qu’il vit et ce qu’il crut. Jean vit une absence et crut à une présence. Il vit un tombeau vide et
crut à la résurrection ». C’est un message
dont il convient de se rappeler en cette « année de la foi ». L’expérience de foi ordinaire d’un chrétien
est plus souvent – et plus normalement – celle du tombeau vide plutôt qu’une
révélation fulgurante comme celle de Moïse ou d’Élie au Sinaï.
Cher frère Damien, es-tu disposé à
te faire le ministre de la Parole faite chair, à la fois dans le service de
lecture et, éventuellement d’explication de la Parole de Dieu ainsi que dans le
service à l’autel au cours de nos célébrations liturgiques monastiques ?
(Suit le rite de la collation des deux ministères).
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