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23/24 avril 2011 – Vigile pascale
La Lumière dans les
ténèbres
Au commencement était le Verbe, nous
dit l’Évangile de saint Jean. Dieu est Parole. Tout ce qui existe a jailli de cette Parole. Le Livre de la Genèse qui essaie de dire en
images comment tout ce qui existe est sorti de Dieu, fait commencer le récit de
la création par une parole de Dieu. Dieu dit : « Que la lumière
soit ». Ce fut la toute première
parole de Dieu dans le temps et l’espace. Dieu dit : « Que la lumière soit »,
et « la lumière fut ». Aussi
simple que cela. Dieu sépara donc la lumière, qu’il appela « jour »,
des ténèbres, qu’il appela « nuit ».
Nous pourrions dire que la longue
série de lectures que nous avons entendues au cours de cette célébration, nous a
fait voir comment cette lumière s’est graduellement propagée depuis le premier
jour de la création, jusqu’à cet autre premier jour où Marie-Madeleine et
l’autre Marie ont trouvé le tombeau vide. Aucun tombeau n’a pu retenir la Parole de celui qui était le Verbe de
Dieu ni la lumière de celui qui était la Lumière du monde.
La communauté des disciples de
Jésus, qu’on appelle l’Église, a connu tout au long de son histoire, comme
chacun de nous connait, tout au long de sa propre histoire, cette victoire, jamais
totalement achevée de la lumière sur les ténèbres.
Contrairement aux autres Évangiles
Synoptiques, Matthieu n’insiste pas sur le tombeau vide. Il insiste sur le message apporté par l’ange du
Seigneur. Cet « ange du Seigneur », qui apparaît en Matthieu dans l’évangile de
l’enfance et de nouveau ici n’a d’ailleurs pas de nom. Il est tout simplement
un envoyé, un messager, comme son nom le dit. Ce n’est pas lui qui est
important, mais le message qu’il apporte. Son message est transmis de deux façons : en actes et en paroles.
Devant les sentinelles placées là par les Chefs du Peuple pour garder l’accès
au tombeau, il roule tout simplement la pierre qui ferme l’entrée du tombeau et
s’assied dessus ! Aux sentinelles pétries de peur il n’a rien à dire –
même pas une parole. Son message est
pour les deux femmes courageuses venues au tombeau de bonne heure ce matin-là.
Le message que reçoivent ces deux
femmes. elles doivent le transmettre aux
disciples : ce message est que Jésus est ressuscité, qu’il les précède en
Galilée et que là ils le verront. Dès
qu’elles reçoivent ce message et s’empressent d’aller le transmettre, Jésus
lui-même leur apparaît, les salue et leur dit d’aller porter le message à ceux
qu’il n’appelle plus ni ses disciples, ni ses amis, mais « ses
frères ». « Allez dire à mes
frères ». C’est donc dans leurs frères qu’ils le rencontreront désormais.
L’arrivée de l’Ange du Seigneur est
marquée par un grand tremblement de terre, ce qui est dans la Bible le signe
d’une théophanie, d’une manifestation de Dieu. Mais cette manifestation, cette fois-ci, n’est pas accompagnée de
lumière violente. C’est désormais à travers la lumière de la foi que Jésus
ressuscité se manifeste. C’est lorsque
les femmes croient au message qu’elles ont reçu et s’empressent d’aller le
transmettre, que Jésus se manifeste à eux.
Pour les disciples, après la mort du
Christ, la Galilée signifiait le retour à leurs activités ordinaires de la vie
de tous les jours – celles d’avant la période où ils avaient suivi Jésus sur
les routes de Galilée puis de Judée. C’est là, dans leurs activités ordinaires de la vie de tous les jours
qu’ils rencontreront désormais leur maître, dans la foi. De même en est-il pour nous. Il se peut que le Christ appelle l’un ou
l’autre d’entre nous un jour ou l’autre à l’accompagner sur le mont de la
transfiguration ou dans le jardin de Gethsémani. Mais en général c’est dans notre Galilée,
c’est-à-dire dans notre communauté, notre famille, notre lieu de travail, qu’il
veut nous rencontrer désormais, dans chacun de nos frères ou chacune de nos
sœurs.
Armand
VEILLEUX
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