|
|
||
|
|||
3 avril 2011 – 4ème
dimanche
de
Carême
« A » H O M
É
L
I
E Lorsqu’un malheur ou quelque chose de
pénible
nous
arrive,
comme
par
exemple
un
accident
ou
une
maladie,
notre
première
réaction,
dans
la
plupart
des
cas
est
de
dire :
« Pourquoi ?
Pourquoi
cela
m’arrive-t-il
à
moi ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter cela ? ».
C’est
précisément
la
question
que
posent
à
Jésus
les
disciples
en
présence
de
l’aveugle
de
naissance. Ou, plus exactement, ils veulent savoir si ce
malheur
est
arrivé
à
cet
homme
à
cause
de
ses
péchés
personnels
ou
de
ceux
de
se
parents.
Jésus
refuse
de
se
laisser
enfermer
dans
un
tel
raisonnement.
Pour
lui
le
mal
–
qu’il
s’agisse
du
mal
physique
ou
du
mal
moral
–
n’est
pas
quelque
chose
qu’il
faut
expliquer.
C’est
quelque
chose
qu’il
faut
faire
disparaître.
Il
est
précisément
venu
pour
en
libérer
l’humanité. Cet évangile
est
important
pour
nous
tous,
car
nous
sommes
tous
nés
aveugles.
Or,
le
Seigneur
nous
dit :
« Aussi
longtemps
que
je
suis
dans
le
monde,
je
suis
la
lumière
du
monde »
(Jean
9,5).
De
nous
mêmes,
nous
ne
pouvons
pas
voir.
Lui
seul
est
la
Lumière,
et
lui
seul
peut
donner
la
lumière,
parce
qu’il
a
été
envoyé
par
le
Père
pour
cela.
Y
a-t-il
quelque
chose,
alors,
que
nous
pouvons
faire ?
Oui,
« va
et
lave-toi
dans
la
piscine
de
Siloé »,
dit
Jésus
(v.
7). Alors nos yeux seront ouverts, et nous qui sommes
nés
aveugles,
verrons.
C’est
là
l’oeuvre
du
Seigneur. Siloé signifie
« Envoyé »,
ou
« Celui
qui
a
été
envoyé ». Nous savons tous qui a été envoyé par le Père.
S’il
n’avait
pas
été
envoyé,
personne
d’entre
nous
n’aurait
pu
être
libéré
de
son
péché. Et à moins que nous n’allions à Celui qui a
été
envoyé,
nous
demeurons
dans
notre
péché
et
dans
notre
aveuglement,
car
nous
restons
éloignés
de
la
lumière. Tout au
long
de
sa
vie
terrestre,
Jésus
a
redit
clairement,
en
paroles
et
en
actes,
qu’il
était
la
lumière
du
monde
et
la
source
de
la
vie. Le royaume qu’il venait inaugurer était déjà
présent
en
sa
personne.
Partout
où
il
passa,
les
ténèbres
et
la
mort
furent
forcées
de
se
retirer. Il guérit l’aveugle (comme nous l’avons vu dans
l’évangile
de
ce
matin)
et
il
ramena
Lazare
à
la
vie
(comme
nous
le
verrons
dans
celui
de
dimanche
prochain).
Toute
la
création
a
été
affectée
par
cette
incarnation
de
la
Lumière
et
de
la
vie. À ceux
qui
eurent
foi
en
lui,
et
qui
acceptèrent
de
le
suivre,
il
a
offert
de
participer
aux
bénédictions
qui
étaient
siennes : « Celui qui vit et croit en moi ne mourra
jamais »
(Jean
11,25),
et
« Celui
qui
me
suit
ne
marche
pas
dans
les
ténèbres,
mais
aura
la
lumière
de
la
vie »
(Jean
8,12). Dans sa
lettre
aux
Éphésiens
Paul
tire
les
conclusions
morales
de
tout
ceci : Il dit aux fidèles qu’ils étaient autrefois
ténèbres,
mais
qu’ils
sont
maintenant
lumière
dans
le
Seigneur
et
qu’en conséquence il doivent maintenant
vivre
comme
des
fils
de
la
lumière
(Éph.
5 :8-14). Le Chrétien
est
devenu
lumière.
C’est-à-dire
qu’il
a
été
éveillé
de
la
mort
et
illuminé
dans
le
Christ.
Cette
affirmation
n’est
pas
vaguement
poétique ;
elle
est
réelle
et
source
de
joie.
Elle
comporte
aussi
de
sérieuses
obligations.
C’est
n’est
pas
une
petite
chose
que
d’être,
avec
le
Christ,
la
lumière
du
monde.
C’est
pourtant
la
mission
de
l’Église,
et
donc
la
nôtre
à
chacun
de
nous. Une grande
simplicité
de
coeur
est
requise
pour
recevoir
la
lumière
du
Christ
et
pour
être
capable
de
la
partager
avec
les
autres. Comme elle est claire et simple la réponse de
l’aveugle
de
l’évangile
aux
Pharisiens
qui
l’interrogent
sur
sa
guérison !
« L’homme
appelé
Jésus
m’a
enduit
les
yeux
avec
de
la
boue
et
il
m’a
dit :
‘Va
à
Siloé
et
lave-toi’ ;
j’y
suis
allé,
je
me
suis
lavé,
et
j’ai
retrouvé
la
vue »
(Jean
9,11).
Le
fait
de
sa
guérison
est
si
évident
qu’il
n’est
pas
intéressé
dans
les
explications
qu’on
peut
en
donner.
Les
Pharisiens,
au
contraire,
sont
si
intéressés
dans
les
explications,
qu’ils
passent
à
côté
du
fait
évident. Ainsi est
rendu
manifeste
le
jugement
de
Dieu
(v.39).
Ceux
qui
pensent
voir
ne
voient
pas
et
demeurent
dans
la
ténèbre. Mais l’aveugle, lui, est venu à la lumière –
la
lumière
qui,
pour
Jean,
est
la
vie
en
communion
avec
le
Christ
ressuscité,
qui
est
la
Lumière
du
monde. |
en 2002 :
|
||
|
|||