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26
février
2011
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8ème
dimanche
ordinaire
“A” Isaïe 49, 14-15 ;
1
Cor
4,
1-5 ;
Matthieu
6,
24-34 Homélie Jésus nous compare aux oiseaux du ciel
et
aux
fleurs
des
champs.
Nous
avons
certainement
beaucoup
en
commun
avec
eux.
Nous
appartenons
au
même
monde
biologique
ou
animal. Mais il y a quelque chose que les oiseaux et
les
fleurs
n’ont
pas
et
que
nous
avons :
c’est
notre
capacité
d’exprimer
nos
besoins
en
paroles.
Lorsqu’un
besoin
est
exprimé
en
paroles,
ce
n’est
plus
simplement
un
besoin.
C’est
devenu
un
désir,
une
demande,
une
requête
–
quelque
chose
qui
établit
une
présence,
une
relation
et,
finalement
de
l’amour.
Lorsque,
en
tant
qu’être
humain,
j’exprime
à
quelqu’un
un
désir,
je
ne
demande
pas
simplement
quelque
chose ;
je
demande
quelque
chose
à
quelqu’un.
Je
demande
à
quelqu’un
de
répondre
à
mon
besoin. Je lui demande de m’aimer suffisamment pour
me
montrer
son
affection
en
satisfaisant
mon
besoin. Nous pouvons alors percevoir toute la
profondeur
du
message
du
prophète
Isaïe
lorsqu’il
compare
le
soin
que
Dieu
prend
de
nous
à
l’affection
d’une
mère.
« Même
si
une
mère
pouvait
oublier
le
fils
de
ses
entrailles,
je
ne
t’oublierai
pas »,
dit
Dieu
à
Jérusalem.
Et, dans l’Évangile, Jésus compare aussi
Dieu
à
un
Père
qui
sait
tout
ce
dont
nous
avons
besoin. Nous ne devons donc avoir aucun souci de la
façon
dont
nos
besoins
seront
satisfaits.
L’essence
du
message
de
Jésus
dans
ce
texte
est
que
nous
ne
devons
pas
être
préoccupés,
ni
nous
faire
de
soucis.
Évidemment,
Jésus
n’est
pas
opposé
à
ce
que
nous
exprimions
nos
besoins
à
notre
Père.
Au
contraire,
il
nous
invite
expressément
à
le
faire.
Mais
il
répète
sans
cesse :
« Ne
vous
faites
pas
de
soucis. » Une fois de plus, Jésus parle ici du
détachement,
qui
doit
être
la
caractéristique
de
tout
Chrétien. Ses paroles rappellent celles des béatitudes,
et
spécialement
celles
du
bonheur
promis
au
pauvre. Quelqu’un doit être vraiment libre pour entrer
dans
le
royaume ;
c’est
pourquoi,
d’ailleurs,
il
est
plus
facile,
dit-il,
pour
un
chameau
de
passer
par
le
trou
d’une
aiguille
que
pour
un
riche
d’entrer
dans
le
royaume.
Nous ne pouvons pas chercher le royaume
–
nous
ne
pouvons
pas
vivre
dans
une
union
constante
et
consciente
avec
Dieu,
si
nous
sommes
trop
préoccupés
par
nos
besoins
–
et
pas
simplement
nos
besoins
matériels.
Une
souffrance
intense
ou
la
faim
ne
peuvent
être
cachées,
évidemment.
Mais
nous
pouvons
porter
des
blessures
morales
ou
psychiques
qui
peuvent
empoisonner
notre
vie
–
et
celle
des
autres
–
durant
des
années,
avant
que
nous
en
soyons
conscients.
Si
nous
ne
les
reconnaissons
pas
pour
ce
qu’elles
sont,
elles
peuvent
limiter
sérieusement
notre
capacité
de
relation
avec
nos
frères
et
nos
soeurs,
et
aussi
avec
Dieu.
Exprimer
ces
besoins
à
Dieu
à
la
meilleure
façon
d’être
réconciliés
avec
eux. Et c’est parce que la relation entre
la
personne
qui
a
un
besoin
et
celle
à
qui
elle
exprime
le
désir
qu’elle
y
réponde
est
une
relation
d’amour,
Jésus
nous
explique
qu’il
y
a
un
total
antagonisme
entre
Dieu,
qu’il
appelle
Abba
et
l’argent
à
qui
il
donne
le
nom
de
Mammon.
L’amour
est
jaloux,
et
l’on
ne
peut
maintenir
ces
deux
amants
ou
servir
ces
deux
maîtres. Le prophète Ézéchiel exprime aussi cela
d’une
façon
vivide
lorsqu’il
reproche
au
peuple
d’Israël
de
chercher
sa
sécurité
dans
des
alliances
humaines
plutôt
qu’en
Dieu. « Mon peuple a commis deux péchés, dit
e
Seigneur.
Ils
m’ont
abandonné,
moi
la
fontaine
d’eaux
vives,
et
ils
se
sont
creusé
des
citernes
–
des
citernes
crevassées
qui
ne
retiennent
pas
l’eau.
Si nous parcourons le jardin de notre
coeur
et
de
notre
vie,
nous
découvrirons
probablement
un
bon
nombre
de
ces
citernes
crevassées
que
nous
avons
creusées
au
long
des
années
pour
nous
protéger
contre
tout
besoin
éventuel.
Si
nous
laissons
ces
citernes
se
dessécher
complètement,
nous
serons
alors
riches
de
la
tendresse
de
Dieu
qui
ne
nous
fera
jamais
défaut. Pour le moment, approchons-nous avec
un
coeur
de
pauvre,
de
la
table
où
il
nous
offre
le
Pain
de
la
Vie
Éternelle. Armand VEILLEUX |
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