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20 août 2011 – Solennité de saint Bernard
Sagesse 7, 7-10 ; 15-16 ; Philippiens 3, 17 – 4,1 ;
Matthieu 5, 13-19
Homélie
Chers Frères,
Bernard de Clairvaux, que nous
célébrons aujourd’hui a reçu de Dieu le don de la Sagesse divine. Non seulement il en a fait son épouse, mais
il l’a chantée avec beaucoup d’amour et de lyrisme. Non seulement les moines de
sa communauté de Clairvaux buvaient à cette source de Sagesse, qu’il leur
distribuait à travers ses sermons et ses chapitres, mais beaucoup de savants et
de sages du monde venaient aussi à Clairvaux pour boire à cette source. Pour beaucoup de ses contemporains et pour
plusieurs générations de moines et de moniales, jusqu’à aujourd’hui, il a été
le sel de la terre et la lumière du monde.
Lorsque Jésus dit à ses disciples qu’ils sont
le sel de la terre et la lumière du monde, il ne les invite pas à être
orgueilleux, se félicitant eux-mêmes d’être les “choisis”. Au contraire, il leur confie une mission – et
une mission très exigeante. Il les
invite à être le sel de la terre et la lumière du monde non pas tellement par un
enseignement de sagesse mais surtout par un témoignage de vie.
Nous
aimons peut-être un peu trop l’idée d’être la lumière du monde, de sorte que le
monde puisse nous regarder et nous admirer! Portons donc un peu plus d’attention à l’autre image utilisée par Jésus,
celle du sel de la terre! Il y a au
moins deux choses que nous pouvons dire au sujet du sel: La première est que très peu de sel
est requis dans la nourriture. Un peu de
sel donne un bon goût à la nourriture; trop de sel la gâte. Et c’est à
cet élément, tout comme au levain dans la pâte que Jésus compare le Règne de
Dieu. Pour l’Église, pour les Chrétiens
en général, être une présence humble et petite dans la vie de l’humanité est
une situation normale. Toutes les
grandes démonstrations voyantes, pompeuses et bruyantes de la présence de
l’Église comme une réalité puissante et influente n’ont pas grand-chose à faire
avec l’Évangile. Et, précisément, la
seconde caractéristique du sel est qu’il se dissout dans le reste de la nourriture
et qu’il agit d’une façon imperceptible. Ainsi fait le sel dans la pâte de l’humanité. Père Christian de Chergé,
du monastère de Tibhirine, disait qu’il voulait être un grain de sel dans le
sol et le peuple d’Algérie. Désir qui
fut exaucé.
Être
disciples du Christ signifie toujours accepter de porter sa croix. C’est ce que Paul rappelle aux fidèles de
l’Église de Philippe, qu’il aimait tout particulièrement. Soyez mes imitateurs, leur dit-il, mais c’est
pour les inviter à ne pas être de ceux qu’il appelle « les ennemis de la
croix du Christ », et à vivre déjà ici-bas avec leur cœur dans le ciel.
Nous
sommes appelés à être le sel de la terre et la lumière du monde en traduisant
dans notre vie de tous les jours avec les personnes qui nous entourent le
message d’amour de Jésus. Le Pain de Vie
que nous allons recevoir à la Table du Seigneur est ce qui nous donne le
pouvoir et la force d’être fidèles à une telle mission.
Demandons
à saint Bernard de nous obtenir la grâce d’une vie monastique toute centrée sur
l’amour du Christ, et demandons à saint Paul de nous donner de pratiquer dans
notre vie quotidienne l’idéal de communauté qu’il traçait aux Philippiens. Demandons tout spécialement, pour chacun de
nous, le don de la Sagesse véritable.
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