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Scourmont, 25 septembre 2010 Homélie pour les obsèques de Paul Henneton
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Jésus déclara un jour à ses disciples qu’il était venu non
pour
être
servi,
mais
pour
servir
(Mt.
20,
28).
Il
leur
en
donne
d’ailleurs
un
exemple
lors
du
dernier
repas
qu’il
prend
avec
eux,
en
leur
lavant
les
pieds.
Aussi
le
service
prend
une
place
tout
importante
et
même
centrale
dans
la
vie
de
tout
chrétien,
comme
d’ailleurs
dans
la
vie
de
toute
personne
humaine
qui
veut
vivre
en
harmonie
avec
son
prochain.
Dans l’Évangile que nous venons de lire Jésus recommande
à
ses
disciples
de
rester
sans
cesse
«
en
tenue
de
service
»,
tout
comme
il
leur
demande
ailleurs
de
prier
sans
cesse.
Cela
veut
dire
qu’une
vie
de
prière
continuelle
n’est
pas
une
vie
où
l’on
se
dégage
de
toutes
les
activités
ordinaires
de
la
vie
pour
ne
faire
que
prier
;
mais
bien
qu’une
vie
de
prière
continuelle
est
une
vie
où
règne
sans
cesse
l’union
d’amour
avec
Dieu. Or, comme saint Jean le répète sur tous les
tons,
on
ne
peut
aimer
Dieu
si
on
n’aime
pas
ses
frères. Or un amour véritable n’est pas simplement un
sentiment
du
coeur,
mais
il
doit,
pour
être
vrai,
s’incarner.
«
Nous
devons
aimer,
dit
Jean,
non
pas
avec
des
paroles
et
des
discours,
mais
par
des
actes
et
en
vérité
». Je crois que ce texte de l’Évangile est tout à fait adapté
pour
cette
Eucharistie
que
nous
célébrons
autour
du
corps
de
Paul
Henneton.
Paul
était
un
homme
à
qui
on
pouvait
demander
n’importe
quand
n’importe
quel
service ;
et
s’il
pouvait
rendre
ce
service,
il
le
faisait
immédiatement
et
de
façon
efficace. Il était très attentif à toutes les personnes
–
attentif
à
leur
sensibilité
et
à
leurs
besoins
affectifs
aussi
bien
qu’à
leurs
besoins
matériels.
Il
avait
aussi
une
grande
conscience
professionnelle. Le matin de son décès devait être son premier
jour
de
travail
après
son
retour
de
vacances.
Mais
on
m’a
dit
qu’il
était
venu
au
bureau
la
veille,
le
dimanche,
pour
mettre
de
l’ordre
dans
ses
emails
reçus
durant
son
absence. Il travaillait pour l’abbaye et les sociétés issues de l’Abbaye
depuis
23
ans.
Il
fait
partie
de
ces
personnes
sur
lesquelles
l’abbaye
a
toujours
pu
compter
pour
exercer
son
propre
devoir
de
« service »
à
l’égard
de
la
région. Il était en quelque sorte de la famille, et
c’est
pourquoi
il
nous
a
semblé
tout
naturel
de
répondre
affirmativement
au
désir
de
son
épouse
de
célébrer
ses
funérailles
en
ce
lieu
et
cette
communauté
qui
lui
étaient
chers. C’est aussi pour nous, de la Communauté de Scourmont, l’occasion
de
nous
associer
à
l’immense
douleur
de
son
épouse,
de
sa
fille
et
de
tous
les
siens.
Devant
une
mort
aussi
subite
et
aussi
brutale
il
n’y
a
aucun
mot
de
consolation
qui
vaille.
On
ne
peut
que
se
joindre
à
la
douleur. Mais cette douleur s’accompagne de la conviction
que
cette
mort
n’est
pas
une
fin
absolue. Les liens créés durant cette vie subsistent.
La
personne
décédée
est
toujours
vivante
dans
le
coeur
de
tous
ceux
qu’il
a
aimés
et
servis.
Elle
est
aussi
vivante
dans
le
coeur
de
Dieu
qu’il
a
servi
en
servant
ses
frères. Dans l’Évangile que nous avons lu, et où Jésus loue le serviteur
qu’il
trouvera
en
état
de
veille
à
son
retour,
il
promet
de
le
faire
mettre
à
table
et
de
le
servir
lui-même.
Nous
pouvons
donc
prier,
avec
la
certitude
d’être
exaucés,
pour
que
Dieu
accueille
dans
son
amour
son
serviteur
Paul,
qu’il
le
fasse
asseoir
dans
son
banquet
céleste
et
le
serve
Lui-même,
comme
il
l’a
promis.
[1] Monsieur Paul Henneton était un employé de l’Abbaye de Scourmont (et de diverses Sociétés issues de l’Abbaye), depuis 1987. Il est décédé tragiquement dans un accident de la route le 20 septembre 2010. |
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