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25 juillet 2010 -- 17ème
dimanche
"C" Gen 18, 20-32; Col 2, 12.14; Luc 11, 1-13 H O M É L I E Dans la section de l’Évangile de Luc
que
nous
lisons
depuis
plusieurs
dimanches,
celui-ci
décrit
la
montée
de
Jésus
vers
Jérusalem
et
y
place
des
événements
que
les
autres
évangélistes
ont
placés
à
d’autres
moments
de
la
vie
de
Jésus.
On
trouve
aussi
en
cette
section
des
récits
que
Luc
est
le
seul
à
raconter.
Ce
qui
était
le
cas
de
l’évangile
du
Bon
Samaritain
d’il
y
a
quinze
jours
celui
de
Marthe
et
Marie
de
dimanche
dernier.
Dans
le
texte
que
nous
venons
de
lire,
Luc
rapporte
deux
enseignements
de
Jésus
sur
la
prière
que
nous
avons
aussi
en
Matthieu,
c’est-à-dire
le
Pater
et
l’exhortation :
« demandez
et
vous
recevrez...
etc. »
Et,
entre
ces
deux
enseignements
Luc
place
un
autre
enseignement
de
Jésus,
qu’il
est
le
seul
à
raconter :
celui
de
l’ami
importun.
Arrêtons-nous
un
peu
à
ce
morceau. Ce texte est intéressant d’abord, parce
qu’il
nous
montre
un
aspect
de
la
personnalité
de
Jésus
qui
n’apparaît
pas
souvent
dans
les
Évangiles.
On
y
voit
un
Jésus
un
peu
enjoué,
manifestant
un
bon
sens
de
l’humour,
et
se
payant
gentiment
la
tête
de
ses
auditeurs.
D’habitude
Jésus
utilise
les
paraboles
comme
sa
méthode
privilégiée
d’enseigner. Une parabole est une histoire inventée, à la
fin
de
laquelle
chaque
auditeur
est
amené
à
s’identifier
avec
l’un
ou
l’autre
des
personnages
et
à
en
tirer
une
leçon.
Ici,
Jésus
ne
raconte
pas
de
parabole.
Il
parle
directement
à
ses
auditeurs
et
leur
dit.
« Supposons
que
vous
ayez
un
ami
qui
vient
vous
embêter
durant
la
nuit. »
Jésus
imagine
donc
une
scène
qui
se
passerait
entre
amis,
et
non
pas
entre
étrangers
et
encore
moins
entre
ennemis. Donc « supposons – dit Jésus – que vous
ayez
un
ami
qui
reçoit
un
autre
ami
durant
la
nuit
et
qui,
n’ayant
rien
chez
lui
à
lui
offrir,
vient
vous
réveiller
au
beau
milieu
de
la
nuit
pour
vous
emprunter
trois
pains ».
Qu’allez-vous
faire ?
Probablement
vous
allez
lui-dire
« Ce
n’est
quand
même
pas
une
heure
pour
déranger
les
gens. Fous-moi la paix ! Toute la famille est
déjà
au
lit
et
endormie ».
Et
puis
évidemment,
l’autre
va
continuer
d’insister,
comme
on
le
fait
entre
amis,
et
finalement
vous
allez
lui
donner
ce
qu’il
demande,
non
pas
parce
que
c’est
un
ami,
mais
simplement
pour
vous
en
débarrasser.
On
peut
d’ici voir les auditeurs de Jésus hocher la tête en
souriant,
pour
avouer
que
c’est
bien
ainsi
que
les
choses
se
passeraient.
Et Luc enfile alors un autre enseignement
de
Jésus,
absolument
du
même
genre
(que
Matthieu
rapporte
aussi).
Si
le
fils
d’un
d’entre
vous
–
leur
dit-il
--
vous
demande
un
poisson,
est-ce
que
vous
allez
par
hasard
lui
donner
un
serpent
qui
va
le
mordre ?
et
s’il
vous
demande
un
œuf,
est-ce
que
vous
allez
lui
donner
un
scorpion
qui
va
le
piquer ?
Évidemment
non.
Et la conclusion de ces deux interpellations
de
Jésus
est
directe :
« Si
vous,
qui
êtes
mauvais,
vous
savez
donner
de
bonnes
choses
à
vos
enfants,
à
plus
forte
raison
votre
père
qui
est
dans
les
cieux... »
Ici
le
texte
de
saint
Luc
est
différent
de
celui
de
Matthieu.
Selon
Matthieu,
Jésus
dit :
« à
plus
forte
raison
votre
père
qui
est
dans
les
cieux
donnera-t-il
de
bonnes
choses
à
celui
qui
les
lui
demande ». Selon Luc il dit plutôt : « à plus
forte
raison
votre
père
des
cieux
donnera-t-il
l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent. » Le but de la prière n’est donc pas
d’obtenir
de
Dieu
la
satisfaction
de
tous
nos
désirs
et
encore
moins
de
tous
nos
caprices. C’est plutôt d’entrer en communion avec Dieu,
de
façon
à
avoir
un
même
Esprit
avec
Lui
et
d’arriver
ainsi
à
connaître
ce
que
nous
devons
faire,
et
comment
nous
devons
agir.
En
tant
que
créatures
intelligentes,
nous
avons
la
responsabilité
de
nous
gérer
nous-mêmes
et
de
gérer
l’environnement
dans
lequel
nous
vivons. Nous ne devons pas demander à Dieu de le faire
à
notre
place.
Mais
nous
devons
lui
demander
l’intelligence,
l’esprit
–
son
esprit,
l’Esprit Saint – qui nous permettra de prendre, tout au long de notre
vie
les
bonnes
décisions.
Nous demanderons alors, comme nous
le
disons
dans
le
Pater
que
vienne
sur
cette
terre
un
règne
de
justice
et
d’amour,
et
nous
nous
efforcerons
de
faire
notre
petite
part
pour
le
réaliser. Nous nous préoccuperons de notre pain de chaque jour (mais non pas d’accumuler
des
fortunes
colossales)
et
nous
travaillerons
à
ce
que
cela
se
réalise
aussi
pour
chaque
être
humain.
Nous
nous
efforcerons
de
pardonner,
et
nous
éviterons
la
tentation
du
triomphalisme.
Notons
aussi
que
toutes
les
demandes
du
Pater
concernant
nos
besoins
sont
formulées
au
pluriel. Le « Notre Père », la prière enseignée
par
Jésus
se
résume
donc
à
deux
choses : la demande que la mission de l’Église pour l’établissement
sur
terre
d’un
règne
de
communion
et
de
justice
soit
efficace
et
la
demande
que
nous,
les
Chrétiens,
soyons
toujours
plus
dignes
de
ce
nom,
travaillant
à
ce
que
notre
monde
soit
toujours
plus
un
monde
de
frères
et
de
soeurs. |
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