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Fête du Sacré Coeur, 19 juin 2009 (année "B") Osée 11,1...9; Ephésiens 3, 8...19; Jean 19, 31-37 H O M É L I E. La mort sur la croix était un supplice très cruel. Le condamné mourait par asphyxie lorsqu'il ne
pouvait
plus
se
soulever
sur
ses
pieds
pour
relâcher
légèrement
la
pression
qu'exerçait
sur
ses
bras
et
son
thorax
le
poids
de
son
corps. La respiration devenait de plus en plus difficile
et
douloureuse
et
il
cessait
lentement
de
respirer.
Cette
agonie
pouvait
durer
quelques
jours.
C'est
pourquoi,
si
pour
une
raison
ou
une
autre
–
par
exemple,
la
proximité
du
sabbat
–
on
voulait
accélérer
la
mort
du
supplicié,
on
lui
rompait
les
jambes. Mais Jésus n'est pas mort de cette façon.
Il
n'a
pas
cessé
lentement
de
respirer.
Il
a
au
contraire
remis
son
souffle
--
son
esprit
--
à
son
Père,
librement,
dans
un
grand
cri.
Et
c'est
pourquoi
il
ne
fut
pas
nécessaire
de
lui
briser
les
jambes. On lui transperça cependant le côté d'un coup
de
lance
et
de
son
coeur
coula
de
l'eau
et
du
sang. Ce que nous dit le Nouveau Testament du coeur de Jésus exprime une
spiritualité
très
forte,
qui
n'a
rien
de
commun
avec
la
spiritualité
à
l'eau
de
rose
de
certaines
expressions
de
la
dévotion
au
Sacré-Coeur
propres
aux
derniers
siècles.
C'est nous, les humains, qui avons ouvert le coeur
de
Jésus,
après
sa
mort,
avec
la
lance
du
centurion
romain. Nous avons alors été aspergés par l'eau et baptisé
dans
le
sang
sortis
de
ce
coeur
ouvert
par
la
lance. Quelques jours après la Résurrection Jésus nous invita, en la personne de
Thomas,
à
pénétrer
en
son
coeur
en
mettant
notre
main
dans
son
côté
ouvert.
Ce
que
nous
avons
découvert
alors
dans
ce
coeur
ouvert
c'est
l'amour
–
un
amour
assez
fort
pour
donner
sa
vie
pour
ceux
qu'il
aime;
un
amour,
nous
dit
Paul,
"qui
dépasse
tout
entendement". Alors, pour utiliser une autre expression de
Paul,
nous
pouvons
(par
cette
plaie
béante
du
côté
de
Jésus)
"entrer
dans
la
plénitude
de
Dieu". Au même moment où nous pénétrons dans son coeur, si nous nous y établissons,
si
nous
y
enracinons
et
si
nous
y
établissons
notre
demeure,
comme
il
nous
demande
de
faire,
le
Christ
lui-même,
à
son
tour
"fait
sa
résidence"
en
nos
coeurs. Nous nous sentons peut-être indignes de cette relation amoureuse. Lisons alors le beau texte d'Osée que nous avions
comme
première
lecture.
C'est
l'une
des
plus
belles
expressions
dans
toute
la
Bible
de
la
tendresse
de
Dieu.
Or
cette
tendresse
s'exprime
précisément
à
l'égard
du
peuple
infidèle,
comparé
à
une
épouse
choisie
et
adoptée
par
son
époux
dès
sa
naissance. La déchirure du côté de Jésus et la blessure de son coeur ont opéré dans nos
propres
coeurs
une
ouverture
où
a
pu
pénétrer
le
Souffle
remis
par
Lui
à
son
Père
sur
la
croix,
si
bien
que
comme
le
dit
encore
Paul,
l'amour
de
Dieu
a
été
répandu
en
nos
propres
coeurs
par
l'Esprit,
le
Souffle
de
Jésus
qui
nous
a
été
donné,
et
qui
nous
permet
de
dire,
comme
lui
et
avec
lui
: Abba, pater. Que l'Eucharistie de ce matin soit notre action de grâce pour un tel don. |
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