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24 octobre
2009
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Dédicace
de
l’église
de
Scourmont 1Roi 8,
22-23.27-30 ;
Actes
7,44-50 ;
Luc
19,
1-10 H
O
M
É
L
I
E David,
après
s’être
construit
un
palais
superbe,
avait
décidé
--
dans
ce
qu’il
concevait
sans
doute
comme
un
moment
de
grande
magnanimité
--
de
construire
aussi
une
résidence
à
Dieu
(« Voici
que
je
vis
dans
un
palais
de
cèdre
et
que
Dieu
vit
sous
la
tente !) Et Dieu lui avait répondu : « Ce n’est
pas
toi
qui
me
construira
une
maison ; c’est moi qui t’en ferai une. » Il y
a
quelque
chose
de
semblable
dans
l’Évangile
d’aujourd’hui. Zachée veut voir Jésus. Zachée
n’était
pas
précisément
un
pieux
enfant
de
choeur. C’était un collecteur d’impôts, et même le chef
des
collecteurs
d’impôts
de
Jéricho.
Il
était
connu
dans
la
ville
comme
un
pécheur. Il avait cependant un coeur d’enfant. Il savait que Jésus allait passer par sa ville
et
il
voulait
tellement
le
voir,
qu’il
oublia
pour
un
instant
son
importance
et
se
mit
à
courir
comme
un
enfant
et
grimpa
dans
un
arbre
pour
le
voir. Que se passa-t-il alors ? – Les
rôles
furent
renversés.
Alors
que
Zachée
voulait
voir
Jésus,
c’est
Jésus
qui
vit Zachée et le regarda avec des yeux
pleins
d’amour
qui
le
transformèrent.
Jésus
leva
les
yeux
vers
Zachée
dans
son
sycomore
et
lui
dit :
«Zachée,
descends
vite:
aujourd'hui
il
faut
que
j'aille
demeurer
chez
toi». Jésus veut entrer chez Zachée – non seulement
dans
sa
maison,
mais
dans
son
coeur
et
dans
sa
vie,
qui
s’en
trouve
transformée.
Nous pouvons alors comprendre pourquoi
les
églises
chrétiennes
ne
sont
pas
d’abord
des
maisons
de
Dieu,
mais
des
maisons
du
peuple
de
Dieu,
comme
saint
Bernard
nous
le
rappelait
dans
le
texte
que
nous
avons
lu
au
deuxième
nocturne
des
Vigiles,
cette
nuit. C’est que Dieu ne veut pas habiter dans des
maisons
faites
de
mains
d’hommes,
mais
dans
le
coeur
de
chacun
d’entre
nous.
« Ne
savez-vous
pas
que
vous
êtes
le
temple
de
Dieu
et
que
l’Esprit
de
Dieu
habite
en
vous ? »
nous
dit
saint
Paul. C’est parce que le Christ habite en
nos
coeurs
que
chaque
fois
que
deux
ou
trois
d’entre
nous
nous
réunissons
au
nom
du
Seigneur,
il
est
là
au
milieu
de
nous.
Et
chaque
fois
que
nous
nous
réunissons
dans
l’église
de
notre
monastère
pour
exprimer
dans
la
prière
commune
cette
communion
dans
la
foi,
l’amour
et
l’espérance,
nous
sommes
Église,
nous
sommes
Peuple
de
Dieu
et
Jésus
est
là,
présent
au
milieu
de
nous. C’est d’ailleurs là la première forme de présence
réelle
du
Christ
dans
l’Église.
Et
chaque
fois
que
nous
faisons
ensemble
mémoire
de
Lui
dans
la
célébration
eucharistique,
il
est
là
présent
dans
toute
la
plénitude
de
sa
présence :
deuxième
forme
de
présence
réelle. Zachée n’est-il pas un peu chacun de
nous ?
Ou,
plutôt,
ne
sommes-nous
pas,
chacun
d’entre
nous,
un
peu
Zachée ?
Saint
Benoît,
au
début
de
sa
Règle,
dit
qu’il
a
écrit
celle-ci
pour
ceux
qui,
éloignés
de
Dieu
par
la
désobéissance
(ou
le
péché),
veulent
revenir
à
Dieu
par
la
voie
de
l’obéissance.
Si
nous
sommes
venus
au
monastère
c’est
que
nous
étions
des
publicains,
que
nous
n’avions
pas
la
pauvreté
du
coeur
prêchée
par
Jésus,
et
que
nous
cherchions
une
voie
de
conversion.
Ce
chemin
de
conversion
nous
l’avons
trouvé
dans
la
Règle
de
Benoît.
Nous
étions
trop
petits
pour
voir
Dieu,
et
nous
sommes
montés
dans
notre
sycomore,
nous
lançant
sans
doute
avec
une
ardeur
de
novices
dans
l’observance
de
tout
ce
qui
pouvait
nous
rapprocher
de
Dieu.
Et
puis,
heureusement,
un
jour
Jésus
nous
a
dit :
« Descends
de
ton
sycomore.
Ce
n’est
pas
du
haut
de
ton
ascèse
et
de
ta
vertu
que
tu
peux
voir
Dieu. C’est moi qui veux habiter chez toi, dans ton
coeur. »
Si
nous
avons
entendu
cette
parole,
si
nous
l’avons
laissée
pénétrer
en
nos
coeurs,
elle
y
a
créé
chaque
fois
une
attitude
de
componction,
et
surtout
de
partage.
Si
j’ai
fait
du
tort
à
quelqu’un,
je
vais
lui
rendre
quatre
fois
plus. Chaque fois que nous sommes fidèles
à
cet
idéal
de
recherche
de
Dieu
et
de
conversion,
s’applique
à
nous
la
parole
de
Jésus
qui
termine
l’Évangile
que
nous
venons
d’entendre :
« Aujourd’hui,
le
salut
est
arrivé
pour
cette
maison,
car
lui
aussi
est
un
fils
d’Abraham.
En
effet
le
Fils
de
l’homme
est
venu
chercher
et
sauver
ce
qui
était
perdu. Armand
VEILLEUX
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