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21 avril 2009 – mardi
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la
2ème
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de
Pâques Chers soeurs et frères, En ces jours où débutent les travaux de notre Conférence Régionale (Centre
et
Nord
Europe),
dont
l’un
des
thèmes
principaux
sera
une
réflexion
sur
la
formation,
les
textes
de
la
liturgie
nous
offrent
une
nourriture
abondante
et
savoureuse. Tout d’abord, comme première lecture
de
cette
Eucharistie,
nous
avons
entendu
le
même
texte
des
Actes
que
nous
avions
dimanche
dernier,
c’est-à-dire
la
belle
description
de
la
vie
de
la
communauté
primitive
de
Jérusalem.
Nous
y
trouvons
d’abord
la
définition
la
plus
belle
que
l’on
puisse
donner
de
l’Église
–
la
multitude
des
croyants
–qui
mettaient
tout
en
commun
parce
qu’ils
n’avaient
qu’un
coeur
et
qu’une
âme.
Nous
savons
comment
cette
description
de
la
communauté
primitive
a
inspiré
toutes
les
formes
de
vie
commune
dans
l’Église
depuis
la
plus
haute
antiquité
jusqu’à
aujourd’hui. Nos Pères cisterciens aimaient donner
à
leurs
communautés
monastiques
le
nom
d’églises.
L’Église,
en
effet,
avant
d’être
une
institution,
est
tout
simplement
l’assemblée
de
ceux
qui
ont
mis
leur
foi
dans
le
Christ
Jésus.
Et
quiconque
a
mis
sa
foi
dans
le
Christ,
désire
le
connaître
toujours
mieux
et
de
façon
toujours
plus
intime.
La
littérature
johannique,
tout
en
réagissant
contre
certaines
tendances
du
gnosticisme
ambiant,
partageait
avec
le
grand
courant
spirituel
gnostique,
ce
désir
ardent
de
la
connaissance.
Dans
l’Évangile
d’aujourd’hui,
qui
est
la
suite
de
celui
d’hier,
Jean
nous
présente
la
figure
de
cet
authentique
chercheur
-- dans la nuit --qu’était Nicodème. Celui-ci vint trouver Jésus de nuit pour se
faire
instruire,
et
–
comme
nous
le
rappelait
hier,
dans
son
homélie,
Mgr.
Pascal
Delannoy
(qui
célèbre
avec
nous),
Nicodème
revint
de
nouveau
trouver
Jésus
au
sépulcre,
le
soir
du
Vendredi
Saint. À Nicodème, qui n’arrive pas à comprendre
ce
que
signifie
naître
à
nouveau,
Jésus
dit :
« Nous
parlons
de
ce
que
nous
connaissons,
nous
témoignons
de
ce
que
nous
avons
vu ».
La
vraie
connaissance
implique
la
vision,
le
partage
de
l’être
et
de
la
vie. C’est dans ce sens que notre document sur la
formation
présente
celle-ci
comme
un
processus
constant
de
transformation
à
l’image
du
Christ
qui
s’enracine
dans
une
communion
de
vie
au
sein
d’une
communauté
ou
église
locale,
avant
d’être
transmission
de
connaissances
intellectuelles. Et le calendrier liturgique nous fait
célébrer
aujourd’hui
un
grand
moine
de
la
fin
du
11ème
siècle,
légèrement
antérieur
aux
fondateurs
de
Cîteaux
et
pratiquement
leur
contemporain,
saint
Anselme.
Son
parcours
est
symptomatique
de
l’universalité
de
l’Église
de
la
grande
période
grégorienne :
né
à
Aoste,
au
Piedmont,
Anselme
devint
archevêque
de
Cantorbéry
après
avoir
été
moine
au
Bec
en
Normandie. Nous connaissons tous la phrase latine qui caractérise son approche théologique et spirituelle :
fides quaerens intellectum. Le moine, comme tout Chrétien, est d’abord un
croyant,
c’est-à-dire
quelqu’un
qui
a
mis
sa
foi
dans
le
Christ ;
mais
un
croyant
qui
veut
connaître
le
Christ
pleinement,
qui
veut
donc
le
« comprendre »,
d’une
compréhension
ou
d’une
intellectio,
qui
implique
aussi
bien
l’intelligence
que
le
coeur.
Les
deux
ne
peuvent
d’ailleurs
être
séparés,
puisqu’il
s’agit
d’une
intelligence
du
coeur. Efforçons-nous donc, en ces jours,
de
comprendre
notre
vie
monastique,
afin
de
connaître,
d’une
connaissance
toujours
plus
intime,
Celui
en
qui
nous
avons
mis
notre
foi. Armand Veilleux |
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