|
|
||
|
|||
Homélie d'une année antérieur pour le même dimanche
19
octobre
2003
–
29ème
dimanche
"B" Is
53,
10-11;
He
4,
14-16; Mc 10, 35-45 H O M É L I E Il y eut un temps où les
fonctions
publiques
dans
la
société
étaient
considérées
comme
des
services
que
certaines
personnes
étaient
appelées
à
rendre
à
la
collectivité,
souvent
à
leur
propres
frais.
Les
choses
sont
assez
différentes
de
nos
jours!
Les
candidats
dépensent
souvent
des
sommes
énormes
pour
tenter
de
convaincre
les
gens
de
les
élire
à
ces
fonctions Il semble toutefois que la
nature
humaine
n'ait
pas
tellement
changé
depuis
le
temps
de
Jésus. Dans l'Évangile de dimanche dernier, nous avons
vu
que
même
après
la
troisième
annonce
de
sa
passion
par
Jésus
les
Disciples
discutaient
entre
eux
pour
savoir
qui
d'entre
eux
aurait
le
poste
le
plus
important
dans
son
royaume.
Ils
s'attendaient
à
ce
que
Jésus
rétablisse
le
royaume
de
David
sur
la
terre. Depuis ce moment jusqu'à
l'événement
raconté
dans
l'Évangile
d'aujourd'hui,
les
Disciples
ne
semblent
pas
avoir
fait
grand
progrès.
Leur
compréhension
semble
maintenant
être
que
Dieu
confiera
le
jugement
et
la
condamnation
des
Gentils
non
pas
à
un
Messie
nationaliste,
mais
au
Fils
de
l'Homme
annoncé
par
Daniel,
et
que
celui-ci
sera
entouré
d'autres
juges
siégeant
eux
aussi
sur
des
trônes.
Lorsque
le
Fils
de
l'Homme
aura
été
livré
aux
Gentils,
ils
veulent
être
associés
à
la
vengeance
divine.
De
nouveau
Jésus
essaye,
avec
beaucoup
de
patience,
de
leur
faire
comprendre
que
l'unique
chemin
vers
ces
trônes
auxquels
ils
aspirent
est
celui
de
la
souffrance
et
du
service.
Lui-même
n'est
pas
venu
pour
régner
mais
pour
servir. Encore une fois il se manifeste comme celui
qui
remplit
la
prophétie
du
serviteur
de
Jahvé. Dans les derniers chapitres
de
ce
que
nous
appelons
le
Livre
d'Isaïe,
on
trouve
quatre
chants
d'un
autre
prophète,
dont
on
ne
sait
pas
le
nom
et
que
l'on
appelle
d'habitude
le
"Second
Isaïe".
Ces
chants
sont
appelés
les
"Chants
du
Serviteur
souffrant", et ont été écrits à une époque où le peuple
d'Israël
était
soumis
à
la
dévastation,
la
famine,
l'angoisse,
la
persécution
et
l'exil.
Il
leur
était
impossible
de
trouver
un
sens
à
tout
cela.
Le
message
du
Second
Isaïe
est
une
prophétie
trempée
de
larmes
humaines,
mélangées
avec
une
joie
qui
guérit
toutes
les
blessures,
fait
disparaître
toutes
les
cicatrices
et
rend
toutes
les
générations
futures
capables
de
comprendre
l'avenir
malgré
l'absurdité
du
présent.
Il
n'y
eut
jamais
de
paroles
plus
aptes
à
apporter
consolation
dans
une
situation
faite
de
souffrances
et
de
larmes. Israël était en exil et ses
fils
étaient
"comme
une
antilope
dans
un
filet". Les bourreaux avaient dit à Israël: "Incline-toi, que nous puissions passer
sur
toi"
et
il
avait
"fait
de
son
dos
comme
le
sol
et
comme
une
chaussée
pour
qu'ils
y
passent."
Les
exilés
vivaient
dans
une
peur
constante
"à
cause
de
la
fureur
de
leurs
oppresseurs."
C'est
alors
qu'apparut
la
figure
du
"guérisseur
souffrant"
–
celui
qui
choisit
de
passer
par
ce
chemin
de
souffrance.
Comme
un
agneau
conduit
à
l'abattoir,
ou
une
brebis
devant
les
tondeurs,
il
restait
silencieux
et
n'ouvrait
pas
la
bouche. C'est à cette figure du serviteur
souffrant
que
renvoie
Jésus
lorsqu'il
dit
à
ses
disciples: "Le Fils de l'Homme n'est pas venu pour
être
servi,
mais
pour
servir,
pour
donner
sa
vie
pour
le
rachat
de
la
multitude". C'est donc aussi dans ce contexte-là que nous
devons
interpréter
l'invitation
au
service
mutuel. Saint Jean, dans sa description de la dernière
Cène,
a
d'ailleurs
substitué
le
lavement
des
pieds
au
récit
de
l'Institution
de
l'Eucharistie
que
nous
trouvons
dans
les
autres
Évangiles,
afin
qu'il
ne
reste
aucune
ambiguïté
au
sujet
de
cet
idéal
de
service. Alors que nous allons maintenant poursuivre cette célébration en mémoire du Serviteur de Jahvé, demandons-nous comment nous pourrions être plus fidèles à cette invitation, dans le concret de notre vie de chaque jour.
|
|
||
|
|||