7 décembre 2008 – 2ème
dimanche de l'Avent "B"
Isaïe
40, 1-5. 9-11; 2 Pierre 3, 8-14; Marc 1,
1-8
Abbaye
de La Clarté-Dieu, Murhesa Rép. Dém.
du Congo
H O M É L I E
Nous attendons tous beaucoup de
choses qui tardent à venir. La paix, par exemple, que vous attendez depuis si
longtemps, ici, au Kivu. Il est bon alors
d'entendre à nouveau la réflexion de saint Pierre qui nous disait au début de
la deuxième lecture:
"Bien-aimés, il y a une chose que vous ne devez pas
oublier : pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille
ans sont comme un seul jour."
Saint Pierre, nous exhorte aussi à
attendre avec impatience la venue du jour de Dieu. Et que devons nous faire durant cette
attente? "Faites tout, dit-il, pour
que le Christ vous trouve nets et irréprochables, dans la paix".
La paix! Elle est bien loin de notre humanité en ce
début du troisième millénaire. On ne
compte plus les foyers de guerre à travers le monde. Non seulement ici, dans le Kivu, mais aussi
en Palestine, sans oublier, bien sûr, l’Irak et l’Afghanistan où l’on meurt
tous les jours.
Meurtrie par tant de guerres et par
toutes les misères qui s'ensuivent, notre humanité a grand besoin de
consolation. Aussi, viennent tout à fait
à propos les paroles du Livre de la Consolation
en Isaïe (1ère lecture): "Consolez, consolez mon
peuple, dit Dieu. Parlez au cœur de
Jérusalem et proclamez que... son crime
est pardonné." Le Seigneur, dit
encore Isaïe "vient avec puissance et son bras est victorieux". Que veut dire que "son bras est victorieux"
? Viendrait-il comme un guerrier
puissant pour nous délivrer de nos ennemis ?
-- Non, la suite du texte nous
dit au contraire qu'il vient comme un berger et que "son bras rassemble
les agneaux, il les porte sur son cœur, et il prend soin des brebis qui
allaitent leurs petits".
Encore faut-il que cette venue du
Seigneur qui vient consoler son peuple soit préparée. Une voix, dit encore le prophète, proclame: "Préparez à
travers le désert le chemin du Seigneur.
Tracez dans les terres arides une route aplanie pour notre Dieu. Tout ravin sera comblé, toute montagne et
toute colline seront abaissées, les passages tortueux deviendront droites et les escarpements seront changées en plaine. Alors la droite du Seigneur se révélera..."
Les montagnes à abaisser et les ravins
à combler ce sont toutes les choses qui séparent les peuples et aussi qui
séparent toutes les personnes les unes des autres, au sein d’une nation, d’une
famille ou d’une communauté. C’est par la conversion, personnelle et
collective, que se comblent ces fossés et que s’abaissent ces montagnes.
Conversion: C'est le premier mot du message de
Jean-Baptiste, comme ce sera le premier mot du message de Jésus. Jean "proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés"
nous dit Marc. Et nous savons par le
texte parallèle de Luc ce que Jean entendait par "conversion". Aux foules qui lui demandaient: "Que
nous faut-il donc faire?" il répondait: "Si quelqu'un a deux tuniques,
qu'il partage avec celui qui n'en a pas;
si quelqu'un a de quoi manger, qu'il fasse de même." Aux collecteurs d'impôts il disait: "N'exigez
rien de plus que ce qui vous a été fixé" et aux militaires: "Ne
faites ni violence ni tort à personne". Nous avons là tout un programme pour l’Avent !
Efforçons-nous, durant ce Temps de
l’Avent, de nous préparer à la Venue de notre Libérateur en aplanissant les montagnes
de nos ambitions et de nos égoïsme et en comblant les
fossés de tout ce qui peut nous séparer les uns des autres.