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16 janvier
2009 –
vendredi
de
la
1ère
semaine
ordinaire
(années
impaires) He 4,
1-5.11 ;Marc 2, 1-12 Abbaye de Soleilmont H O M É L I E Quand Jésus se trouve en Galilée, cette région qu'Isaïe appelait déjà la
"Galilée
des
Nations"
(Is.
7,23-9,1,
cité
en
Matt
4,15),
il
est
aux
frontières
de
la
terre
d'Israël
et
souvent
confronté
avec
ceux
que
les
Juifs
appellent
les
"gentils"
ou
les
"païens". Le texte de Marc que nous venons de lire décrit
dans
un
langage
symbolique
cette
rencontre
et
toutes
les
tensions
que
celle-ci
engendre. Après la guérison du lépreux
(Évangile
d’hier)
Jésus
parcourait
les
lieux
déserts
où
l'on
venait
à
lui
de
toute
part.
Quelques
jours
plus
tard
il
revient
à
Capharnaüm
et
l'on
apprend
qu'il
est
"à
la
maison"
(en
oikô)
--
non
pas
"dans
la
maison
(è
oikia)
de
Simon
Pierre
(où
il
avait
auparavant
guéri
la
belle-mère
de
celui-ci),
ni
dans
sa
propre
maison
(car
il
était
de
Nazareth)
mais
tout
simplement
"à
la
maison".
La
maison
dont
il
est
question
ici
est
la
maison
d'Israël.
Cette maison est si fortement
refermée
sur
elle-même,
que
non
seulement
il
n'y
a
plus
de
place
pour
personne
d'autre
à
l'intérieur,
mais
il
n'y
a
plus
de
place
non
plus
devant
la
porte.
Arrive
alors
ce
paralytique,
qui
représente
le
monde
païen,
paralysé
par
son
péché,
c'est-à-dire
sa
non-connaissance
du
vrai
Dieu.
Il
est
porté
par
quatre
hommes
représentant
symboliquement
les
quatre
coins
cardinaux,
et
donc
l'ensemble
des
Nations.
La
porte
de
la
maison
d'Israël
qui
veut
garder
Jésus
pour
elle-même
leur
est
fermée.
Qu'à
cela
ne
tienne,
ils
enlèvent
des
tuiles
de
la
toiture
et
descendent
le
paralytique
avec
son
brancard
devant
Jésus.
Celui-ci,
touché
par
"leur
foi"
dit
au
paralytique
que
ses
péchés
lui
sont
pardonnés. Commence alors une longue
confrontation
entre
Jésus
et
les
Scribes,
que
nous
retrouverons
tout
au
long
de
l'Évangile
de
Marc,
jusqu'à
la
Croix.
"Quelques
scribes
étaient
assis
là
et
raisonnaient
en
leur
cœur"
(le
mot
assis
est
disparu
dans
la
traduction
du
lectionnaire
liturgique,
mais
il
est
très
important).
Ils
représentent
la
partie
assise,
installée,
de
la
maison
d'Israël,
fermée
au
Prophète
qui
se
manifeste
en
son
sein,
tout
comme
elle
est
fermée
à
tout
ce
qui
est
extérieur
au
peuple
d'Israël. Une fois que, malgré tous
les
obstacles
--
ceux
de
ses
propres
péchés
aussi
bien
que
ceux
établis
par
la
maison
d'Israël
elle-même
--
la
rencontre
est
établie
entre
Jésus
et
le
paralytique,
Jésus
le
guérit.
Il
ne
l'invite
pas
cependant
à
rentrer
ou
à
demeurer
dans
la
maison
d'Israël; il le renvoie chez lui: "prends ton brancard
et
rentre
chez
toi". Il y a là un message puissant
et
dérangeant
pour
l'Église
dans
son
ensemble
et
pour
chacune
de
nos
communautés
ecclésiales.
Nous
sommes
peut-être
souvent
si
refermés
sur
nous-mêmes
et
sur
ce
qui
se
vit
dans
nos
murs
que
nous
oublions
qu'il
y
a
une
foule
à
l'extérieur
et
qu'elle
ne
peut
entrer
parce
que
nous
ne
laissons
pas
de
place
libre
devant
la
porte. Sachons alors reconnaître l'action de Dieu lorsque
certains
trouvent
le
moyen
d'entrer
par
la
fenêtre
ou
par
le
toit. Et sachons surtout reconnaître le mystère de
leur
relation
à
Dieu,
même
lorsque
Celui-ci
les
renvoie
dans
"leur
demeure",
où
ils
sont
appelés
à
témoigner
de
la
grâce
reçue. Même lorsqu'ils ne deviennent pas habitants
de
"notre
maison",
sachons,
comme
les
gens
de
Capharnaüm,
être
stupéfaits
et
rendre
gloire
à
Dieu
en
disant:
"Nous
n'avons
jamais
rien
vu
de
pareil." Armand VEILLEUX |
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