5 mars 2003 -- Mercredi des Cendres

Joël 2, 12-18; 2 Cor 5, 20 ; 6, 2; Matt 6, 1-6. 16-18

 

 

Homélie

 

            Il y a quelques semaines des millions de personnes, un peu partout dans le monde, sont descendues dans les rues pour protester contre les plans de guerre en Irak.  Lors de son message dominical, après l'Angelus des deux derniers dimanches, le Saint Père a demandé non seulement à tous les Chrétiens mais à tous les croyants du monde entier, quelle que soit la religion à laquelle ils appartiennent, de faire aujourd'hui une très grande manifestation qui comptera sans doute plusieurs dizaines de millions de personnes.  Il nous appelle à jeûner et à prier pour la paix, en particulier au Moyen Orient.

 

            "Il est du devoir des croyants, quelle que soit la religion à laquelle ils appartiennent, dit le Saint Père, de proclamer que nous ne pourrons jamais être heureux les uns contre les autres; jamais l'avenir de l'humanité, jamais au grand jamais, ne pourra être assuré par le terrorisme et par la logique de la guerre.

 

            La première raison pour laquelle il faut prier pour la paix est que les hommes sont incapables de la produire ou de la conserver.  Elle est toujours un don de Dieu.  Et le démon de la guerre est l'un de ceux qui ne se chassent que par la prière et le jeûne.

 

            Pour que la paix règne entre les hommes et les peuples, il faut d'abord qu'elle règne au coeur de chaque personne et entre chaque personne et Dieu.  C'est pourquoi les textes liturgiques de ce matin nous invitent à la conversion du coeur.  Cette conversion elle-même est une grâce qu'il faut demander dans la prière. 

 

            Que nous nous préparions à envahir un pays ou que nous nous préparions à agresser verbalement un frère ou tout simplement à lui montrer de la mauvaise humeur,  nous entretenons ce que Jean-Paul II appelle "la logique de la guerre".  Rejetons cette logique humaine pour nous acheminer vers la folie de la Croix vers laquelle nous orientera toute la liturgie du carême.

 

            S'il faut entrer dans le secret de notre cellule et de notre coeur pour prier notre Père céleste qui voit dans le secret, c'est publiquement qu'il faut reconnaître nos péchés qui ont affecté toute l'Église et toute la grande famille humaine.  C'est pourquoi nous allons maintenant recevoir les Cendres : geste public exprimant notre besoin de pardon.