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Dimanche, le 12 juin 2016
Chapitre à la Communauté
de Scourmont
Le
GPS de la vie chrétienne
Dans sa méditation du 6 juin lors de l’Eucharistie à la
résidence sainte Marthe, le pape François a présenté les
« Béatitudes » comme un GPS de la vie chrétienne. Un GPS ou un
« navigateur » en français, est un instrument placé dans une voiture,
qui nous guide, selon notre choix, par le chemin le plus rapide ou le plus
direct vers l’endroit où nous voulons aller. Tous ceux qui utilisent un tel
instrument savent que c’est un instrument très utile pour nous guider, surtout
si l’on se trouve en terrain inconnu. Ils savent aussi que s’il n’est pas de
qualité ou s’il n’est pas bien configuré, il peut nous réserver des surprises
et même nous conduire à un endroit tout autre que celui où l’on voulait aller.
Dans la vie chrétienne, dit François, les béatitudes sont
la feuille de route, l’itinéraire et même le navigateur. Le Sermon sur la
montagne, dit-il, n’abolit pas la loi ancienne mais la mène à sa plénitude et à
sa perfection. Il donne aux Chrétiens une feuille de route, un navigateur.
François nous invite à suivre et à vivre les béatitudes, les considérant comme
le GPS qui indique aux Chrétiens le bon itinéraire de la vie.
François complète ensuite le texte de Matthieu en
utilisant les considérations qu’ajoute Luc à la fin du même récit évangélique.
Il cite ce qu’il appelle les quatre problèmes ou écueils sur la route :
« Malheur à vous, les riches ! car vous avez votre consolation. Malheur à
vous, qui êtes repus maintenant ! car vous aurez faim. Malheur, vous qui riez
maintenant ! car vous connaîtrez le deuil et les larmes. Malheur, lorsque tous
les hommes diront du bien de vous ! C’est de cette manière, en effet, que leurs
pères traitaient les faux prophètes." François appelle ces trois obstacles l’anti-loi chrétienne.
Parmi les béatitudes, il s’attache à cesse des
doux : « Bienheureux les doux, ils auront la terre en partage ».
Jésus ne dit-il pas de lui-même : « apprenez de moi que je suis doux
et humble de cœur ». La douceur ou la bonté est une attitude qui nous
rapproche beaucoup de Jésus, alors que l’attitude contraire engendre les
tensions et les guerres.
Quelques jours plus tôt (le 23 mai) il avait fait une
autre méditation qu’il avait intitulée l’ « Hymne
à la joie » -- la joie qu’il considère comme « La carte d’identité du
chrétien » L’« étonnement » face à la «
grandeur de Dieu », à son « amour », au « salut » qu’il a donnés à l’humanité
ne peut que conduire le croyant à une joie que même les croix de la vie ne
peuvent érafler, car dans l’épreuve aussi existe « la certitude que Jésus est
avec nous ». La méditation du Pape François a été un véritable hymne à la joie.
Il tire alors son inspiration de la première lecture du jour qui est l’incipit
de la Lettre de Pierre (1, 3-9),
plein d’exultation. Cela lui rappelle le début « de l’Oratorio de
Noël de Bach ». Ce sont, dit-il, des mots dans lesquels on perçoit «
l’étonnement devant la grandeur de Dieu », devant la « régénération que le
Seigneur — “en Jésus Christ et pour Jésus Christ” — a faite en nous ». Et c’est
« un étonnement plein d’allégresse, de joie » : immédiatement après, on trouve
le mot-clé dans le texte de la lettre, c’est-à-dire : « C’est pourquoi vous
êtes comblés de joie ». La joie dont parle l’apôtre est durable. Voilà pourquoi
il ajoute dans l’épître que, même si pendant quelques temps, on est obligé
d’être « affligés par les épreuves », cette joie du début « ne sera pas ôtée ».
En effet, celle-ci naît de « ce que Dieu a fait en nous : il nous a régénérés
dans le Christ et nous a donné une espérance ». À partir de tout cela, on
comprend que la joie est vraiment la « vertu du chrétien ». Un chrétien « est
un homme et une femme qui a la joie dans son cœur ». Encore plus : « Il n’existe
pas de chrétien sans joie ». La joie du Chrétien c’est la joie de l’Evangile,
la joie d’avoir été élus par Jésus, sauvés par Jésus, régénérés par Jésus ; la
joie de cette espérance que Jésus nous attend ».
C’est une joie qui peut se vivre également « dans les
croix et les souffrances de cette vie ». Le Chrétien vit alors cette joie, en
l’exprimant d’une autre manière, c’est-à-dire avec la « paix », de la douceur, qui vient de la «
certitude que Jésus nous accompagne, qu’il est avec nous ». Servant de
contrepoint à cet hymne à la joie, la liturgie du jour propose « un autre mot
», celui qui est lié à l’épisode de l’Évangile de Marc (10, 17-27) dans lequel
on raconte l’histoire du jeune « qui s’était approché de Jésus pour le suivre
». Jésus fait la proposition suivante à ce jeune : « Une seule chose te manque
: va, ce que tu as, vends-le et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor
dans le ciel ; puis, viens, suis-moi » ; mais à ces mots, il « s’assombrit et
il s’en alla contristé ». Ce jeune « n’a pas été
capable d’ouvrir son cœur à la joie et il a choisi la tristesse ». Mais
pourquoi ? La réponse est claire : « Car il avait de grands biens. Il était
attaché à ses biens ». Du reste, Jésus avait averti « que l’on ne peut pas
servir deux maîtres : ou tu sers le Seigneur ou tu sers les richesses ».
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