Chapitre du 6 juillet 2014

 

 

L’Abbé de Cîteaux (Const. 85)

 

 

          Nous en sommes à l’avant-dernière Constitution, qui s’intitule « Abbé de Cîteaux », mais qui ne traite en fait que du rôle qu’a l’Abbé de Cîteaux en cas de décès de l’Abbé Général. Jusqu’à nos dernières Constitutions, ce rôle était confié à un Abbé Vicaire.

 

          Selon nos anciennes Constitutions, il y avait dans l’Ordre un Abbé Vicaire, qui n’était pas vraiment ni le « vicaire », ni le « second » de l’Abbé Général, mais qui n’intervenait qu’au moment du décès de l’Abbé Général ou éventuellement de l’empêchement de celui-ci par la maladie ou une autre cause. Dans la pratique son rôle se limitait à convoquer le Chapitre Général pour l’élection d’un nouvel Abbé Général et de gérer les affaires courantes en attendant cette élection.

 

          La pratique à peu près constante dans l’Ordre depuis 1892 jusqu’à 1969 a été d’élire comme vicaire le candidat le plus sérieux à la succession de l’Abbé Général, charge à laquelle il accédait à peu près automatiquement par la suite.  Dans un article paru en 1969, Dom Vincent Hermans soulignait un inconvénient de cette pratique : une fois que quelqu’un était élu Abbé Vicaire, il était presque automatiquement réélu à chaque Chapitre, et il devenait presque automatiquement Abbé Général par la suite, laissant dans l’ombre d’autres excellents candidats. Cela conduisit aussi (p. e. en 1946 et 1964) à l’élection d’Abbés Généraux qui se révélèrent rapidement en décalage avec les orientations de l’ensemble des Capitulants.

 

          De plus, à partir du moment où Dom Ambrose fut élu Abbé Vicaire en 1964 (au moment où dom Ignace Gillet était élu Abbé Général), l’habitude s’était prise que l’Abbé Vicaire soit le modérateur du Chapitre Général (les deux fonctions furent séparées par la suite).

 

          Dès 1971 Dom Vincent Hermans avait suggéré de supprimer cette figure de l’Abbé Vicaire et que ce soit l’Abbé de Cîteaux qui ait la responsabilité de gérer l’Ordre et de convoquer le Chapitre Général d’élection en cas de décès de l’Abbé Général. Cette suggestion ne fut pas tout de suite acceptée. Dom Ambrose fut réélu comme Abbé vicaire à chaque Chapitre Général jusqu’à son élection comme Abbé Général et ensuite ce fut Dom André Louf qui fut réélu à chaque Chapitre dans cette fonction jusqu’à ce que celle-ci soit supprimée à partir du Chapitre Général de 1984. C’est à ce Chapitre, en effet, qu’on rédigea le texte à peu près définitif des Constitutions actuelles, selon lesquelles c’est l’Abbé de Cîteaux qui, en tant qu’abbé de l’abbaye mère de l’Ordre, doit assurer la vacance en cas de décès de l’Abbé Général et convoquer un Chapitre d’élection. 

 

          Durant cette période de vacance du siège de l’Abbé Général, tout comme si celui-ci était provisoirement empêché par la maladie ou autre raison, c’est le Procureur Général qui doit s’occuper des affaires courantes.

 

          Le rôle de l’Abbé de Cîteaux dans le gouvernement de l’Ordre se limite pratiquement à ceci : convoquer un Chapitre Général d’élection en cas de décès de l’Abbé Général.  Il est aussi prévu que c’est lui qui présiderait le Chapitre Général en cas d’absence de l’Abbé Général (le cas ne s’est pas présenté au cours du dernier demi-siècle).

 

          Un Statut (St. 85.B) prévoit que si l’Abbé Général était frappé d’une maladie l’empêchant d’exercer sa charge, il reviendrait à l’abbé de Cîteaux de s’en assurer après enquêtes d’experts. Le statut continue : « S’il en est bien ainsi, il en rend compte au Procureur Général et, avec son accord, il consulte dans le mois la Commission Centrale sur ce qu’il faut faire ». (Une situation qui, heureusement, ne s’est pas présentée à notre époque).

 

          Enfin, comme il faut prévoir tous les cas de figure, il est prévu que si le siège de Cîteaux est vacant, la fonction ci-dessus décrite est remplie par l’abbé de la plus ancienne maison-fille de Cîteaux.

 

 

 

 

 

 


 

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