Chapitre du 11 mai 2014

Communauté de Scourmont

 

 

La Commission Centrale (Cst 80)

          Les meilleures structures juridiques sont celles qui naissent de la vie et qui évoluent en réponse aux situations et aux besoins changeants des institutions qu’elles servent.  Les lectures des Actes des Apôtres que nous avons à la Messe chaque jour durant le Temps pascal nous montrent à quelle rapidité ont évolué les structures ecclésiales durant la première génération chrétienne. Ainsi en fut-il des structures que se donna l’Ordre de Cîteaux naissant, dans la Carta Caritatis ;  ainsi en fut-il, au cours des dernières décennies, de la structure nouvelle que l’Ordre Cistercien de la Stricte Observance s’est donnée dans la Commission Centrale (qui est l’objet de la Cst. 80).

          J’ai déjà publié à divers endroits l’origine et l’évolution de cette structure de l’Ordre. Je me contenterai ce matin, d’en donner un très bref résumé. J’ai déjà expliqué plus d’une fois comment la Commission créée par Dom Ignace Gillet en 1964 pour traiter de la question des six moines d’Achel qui voulaient faire une fondation expérimentale donna naissance à la Commission Centrale.

          Celle-ci fut créée effectivement au Chapitre de 1965 pour préparer le Chapitre suivant, de 1967. Elle était composée de 15 personnes représentant les diverses régions de l’Ordre (en tenant compte du nombre de moines et de moniales dans chaque région). Au Chapitre de 1967 on lui donna une existence permanente, avec le nom de Consilium Generale, de sorte qu’elle avait les pouvoirs spéciaux que le Saint Siège attribuait aux Conseil Généraux des Ordres religieux durant la période d’aggiornamento postconciliaire. Mais son rôle était toujours essentiellement celui de préparer le Chapitre Général.

          Au Chapitre Général de 1971 la nature et la structure du Consilium Generale furent déjà remises en question ; et cela dans le contexte d’une révision de l’ensemble des structures du gouvernement de l’Ordre. On fit alors de ce Consilium Generale le Conseil principal de l’Abbé Général, remplaçant le Définitoire. Et ce qui était le Définitoire prit le nom de Conseil permanent (puisque ses membres résidaient de façon permanente à Rome) pour le distinguer du Conseil principal qui se réunirait plus ou moins une fois par année.

          On se rendit compte par la suite que cela n’était pas très pratique. Et, à partir de la rédaction de nos nouvelles Constitutions, ce qu’on appelait le « Conseil permanent » redevint tout simplement le « Conseil de l’Abbé Général » ; et ce qu’on appelait le « Consilium Generale » reprit le nom de Commission Centrale, avec comme tâche essentielle de préparer le Chapitre Général suivant.  Cependant lorsque cette Commission est réunie elle peut aussi fonctionner comme « Conseil élargi » de l’Abbé Général (les membres du Conseil en font d’ailleurs partie).

          Lorsque les Abbesses avaient leur propre Chapitre, elle eurent pour un certain temps un Commission de préparation. Plus tard, lorsque nous eûmes deux Chapitres distincts se réunissant simultanément, nous eûmes des Commission distinctes de préparation se réunissant aussi simultanément.  Maintenant que nous avons un seul Chapitre mixte, nous avons une seule Commission Centrale mixte.

 

          La naissance de la Commission Centrale a été étroitement liée à celle de la naissance des Régions au sein de notre Ordre. Une question un peu délicate a toujours été celle de la représentation des Régions au sein de cette Commission.  On a toujours maintenu le principe que c’est l’ensemble du Chapitre Général qui élit tous les membres, même si c’est à partir d’une liste de personnes choisies par les Régions. Cela se fait à la fin de chaque Chapitre Général. Il est prévu que quelqu’un ne peut représenter la même région plus de trois fois consécutives. Cela n’implique pas, cependant, que quelqu’un ne puisse pas être membre de la Commission plus de trois fois.  En effet, il arrive que quelqu’un, après avoir représenté une région puisse en représenter une autre, ou encore participer de nouveau à la Commission à un autre titre, par exemple comme modérateur du Chapitre ou comme membre du Conseil de l’Abbé Général.

          Je n’entrerai pas dans les détails techniques concernant le fonctionnement de cette Commission. Notons tout simplement qu’elle fonctionne collégialement, comme le Chapitre lui-même.

          Il y a en principe une réunion de la Commission Centrale entre deux Chapitres Généraux. Il est arrivé cependant qu’on en ait fait deux la même année, lors de la préparation des Constitutions.  Il est aussi arrivé qu’on ait une brève réunion la veille du Chapitre Général ; et, en général, il y a aussi une brève réunion de la nouvelle Commission Centrale à la fin de chaque Chapitre Général.

 

Armand VEILLEUX

 


 

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