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Chapitre à la Communauté de
Scourmont
6 avril 2014
Les participants au Chapitre
Général (Cst. 78)
J’avais commencé, il y a quelques
semaines, à commenter les constitutions se rapportant au Chapitre Général de l’Ordre.
Je n’avais cependant pas terminé, ayant interrompu ce commentaire pour
commenter les constitutions se rapportant à l’Abbé Général et aux Conférences
régionales. Je reviens donc ce matin au Chapitre Général. J’ai déjà commenté la
première constitution qui s’y rapporte, la plus importante, c’est-à-dire celle
qui décrit la nature du Chapitre Général. Reste à commenter celles qui statuent
qui peut et doit participer au Chapitre Général et quelle est la compétence du
Chapitre Général.
Parlons d’abord des participants :
C. 78 Les participants au Chapitre Général
L'Abbé Général, les supérieurs et les supérieures des monastères autonomes, les conseillers et les conseillères de l'Abbé
Général, ont l'obligation de participer au Chapitre Général, avec droit
de vote. Le Chapitre peut inviter d'autres personnes de l'Ordre et même leur
donner le droit de vote.
ST 78.A
Peuvent assister au Chapitre Général avec droit de
vote :
a.
les supérieurs des
fondations, à condition d'y être invités par les abbés des maisons fondatrices,
avec le consentement de l'Abbé Général;
b.
les délégués de supérieurs empêchés
de venir;
c.
les représentants des communautés
dont le siège est vacant, élus par leurs chapitres conventuels.
ST 78.B
Peuvent assister au Chapitre Général sans droit de
vote :
a.
les délégués de chaque conférence
régionale;
b.
des experts et observateurs invités
par la Commission Centrale;
c. supprimé
d. les supérieurs désignés des
futures fondations. (Ch. Gl 2002, vote 98)
La question des participants au
Chapitre Général est l’une des premières qui fut étudiée lorsqu’on commença d’appliquer
à notre Ordre la réforme conciliaire. Le Droit général prévoit que les
Constitutions de chaque Institut religieux déterminent la composition du
Chapitre Général, prévoyant un équilibre entre les membres de la direction de l’Institut
et des représentants élus provenant des provinces ou des divers secteurs d’activité
de l’Institut. On s’est évidemment demandé comment cela pouvait s’appliquer à
notre situation.
Chaque fois que la situation a été
étudiée (aussi bien au sein des communautés, des régions que du Chapitre
Général lui-même), on est arrivé à la conclusion qu’il fallait respecter la
nature propre de notre Ordre qui n’est pas un Institut centralisé avec un
Supérieur général qui nomme les provinciaux et des provinciaux qui nomment des
supérieurs locaux. Dans une telle situation, on comprend que le Chapitre
Général doive comprendre non seulement des supérieurs nommés, mais aussi des
capitulants représentant la « base » et élus par celle-ci.
Notre Ordre est
le regroupement de communautés autonomes, et le Chapitre Général, qui est une
invention cistercienne, est composé des représentants de toutes les communautés ;
et le représentant de chaque communauté est l’abbé que celle-ci s’est élu. (Il
n’y a que dans les grands Ordres monastiques que le supérieur local est élu par
sa communauté).
Les participants de droit au Chapitre
Général sont donc, essentiellement, les supérieurs et supérieures de tous les
monastères autonomes de l’Ordre. À eux s’ajoutent évidemment l’Abbé Général qui
a été élu par ceux-ci et qui est le président du Chapitre, ainsi que les
Conseillers et Conseillères que le Chapitre lui a donnés pour l’assister dans
sa tâche. Un supérieur empêché de venir
(pour raison de santé ou autre), peut envoyer un délégué. De plus, étant donné
que chaque communauté a le droit d’être représentée au Chapitre Général, si
elle est sans supérieur (sede vacante)
au moment du Chapitre Général, elle peut y envoyer un représentant qui sera élu
par le chapitre conventuel. Toutes les personnes que je viens de mentionner
sont des membres de plein droit du Chapitre, avec droit de vote. Il est prévu que le Chapitre lui-même peut
inviter d’autres membres de l’Ordre et même leur donner le droit de vote. On l’a fait, généralement, pour un Abbé
Général démissionnaire.
D’autres membres peuvent être invités
par la Commission Centrale (qui a la responsabilité de préparer le Chapitre),
mais sans leur donner le droit de vote. Ils peuvent être des « experts »
dans une question qui sera au programme du Chapitre, ou encore des
représentants d’un autre Ordre ou Congrégation monastique.
Peuvent être aussi invités les
supérieurs déjà désignés d’une fondation en préparation. C’est évidemment pour
eux une excellente préparation.
Et puis, il y a la question des « délégués »
des Conférences Régionales, qui participent au Chapitre, mais sans droit de
vote. La question de leur droit de vote n’a cessé d’être soulevée par l’une ou
l’autre Conférence Régionale, depuis plus de quarante ans, et chaque fois la
conclusion a été la même. Pour bien comprendre leur situation, il faut se
rapporter à ce que j’ai dit au début au sujet de la nature propre du Chapitre Général
de notre Ordre, qui est constitué des supérieurs de chaque communauté de l’Ordre,
chacun ayant été élu par sa communauté. Dès le début de la révision de nos
Constitutions, au Chapitre Général de 1969, le souhait a été exprimé que le
Chapitre Général comprenne aussi des membres « élus par la base », autres
que les supérieurs. Mais pour le faire, il aurait fallu changer la nature même
de notre Chapitre Général. Parmi les
suggestions émises, dès 1969, il y avait celle d’avoir, pour chaque communauté
de l’Ordre, deux capitulants : l’abbé élu et un autre membre, non
supérieur, élu par la communauté. Mais
on aurait alors eu un Chapitre énorme. Dans
une sorte de compromis, on a donc décidé qu’il y aurait un délégué par région –
en réalité, deux : un moine et une moniale depuis que nous avons un
Chapitre unique. On les a appelés « délégués »,
bien que l’on ait toujours été conscient que ce nom est inexact. Ils ne peuvent en effet vraiment représenter
leur région, qu’ils connaissent en général que fort peu en dehors de leur
propre communauté. Leur participation
est importante au Chapitre Général. Ils
ont le droit de parole comme tout autre membre du Chapitre, aussi bien en
plénière que dans les Commissions. Certains et certaines ont eu, sur le Chapitre, une réelle influence dans
des domaines où ils avaient une compétence particulière. Mais il n’a jamais
semblé à la grande majorité des Capitulants et Capitulantes opportun de leur donner
le droit de vote. D’ailleurs la plupart
d’entre eux et elles se sentent très heureux dans le rôle qui est le leur, et
qui est important pour tout le Chapitre et ne se sentent aucunement frustrés de
ne pas participer aux votes en séance plénière. Il est un peu agaçant que
certains supérieurs fassent perdre du temps au Chapitre Général, en ramenant
sans cesse cette question sur le tapis, alors que la décision que prendra l’Assemblée
est évidente dès le point de départ. Cette proposition n’aurait d’ailleurs vraiment de sens que si l’on était
disposé à reconsidérer la nature même du Chapitre dans notre Ordre, ce à quoi
ne semblent aucunement disposés ceux et celles qui soulèvent sans cesse cette
question.
Armand Veilleux
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