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8 avril 2012
- Chapitre
Pâques 2012
Saint Benoît dit que la première
condition pour qu'un novice soit admis à la profession monastique, est d'avoir
démontré qu'il cherche vraiment Dieu. "Chercher Dieu" est quelque chose d'essentiel à toute vie
humaine.
"Chercher
Dieu" -- c'est là une belle expression; mais la réalité que cette
expression recouvre n'est pas facile à définir. Un exemple peut donc être plus utile qu'une définition. Et un merveilleux exemple, nous le trouvons
dans le passage de l'Évangile d’aujourd’hui.
Deux
femmes, parmi celles qui avaient suivi fidèlement Jésus depuis la Galilée
jusqu'en Judée, et même jusqu'au Calvaire, le cherchent au matin du troisième
jour. Elles le cherchent malgré les
ténèbres -- ténèbres intérieures et extérieures -- malgré leur tristesse et
leur peur. Elles sont un très bel
exemple de ce que signifie être vraiment disciples de Jésus.
L'ange
leur dit: "N'ayez
pas peur... Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Il n'est pas ici, car il est
ressuscité... Vite, allez dire à ses
disciples: 'Il est ressuscité d'entre les morts; il vous précède en Galilée: là vous le verrez!'."
Chercher
parmi les morts celui qui est vivant. N'est-ce pas ce que nous faisons souvent, restant fixés sur tout ce
qu'il a pu y avoir de pénible ou de négatif dans notre vie? Et n'est-ce pas la raison pur laquelle nous
avons souvent peur et restons paralysés?
Déjà dans
l'Ancien Testament, nous pouvons trouver une leçon à ce sujet. Les Juifs eurent certainement leur part de
persécutions, de défaites, d'échecs et de peines. Et pourtant, lorsque chaque année, durant la
célébration de la Pâque, ils commémoraient leur passé, ce dont ils faisaient
mémoire n'était pas leurs peines et leurs défaites, pas même leurs péchés. C'était avant tout les merveilles que Dieu,
dans son amour et dans sa miséricorde, avait faites pour eux. À leur exemple, nous avons fait la même chose
cette nuit, écoutant une longue série de lectures de l'Ancien et du Nouveau
Testament.
Ainsi
devons-nous faire dans notre vie. Nous
pouvons tous trouver dans notre vie --
quoique dans des mesures diverses, évidemment -- des douleurs, des échecs, des
péchés, des injustices (subies ou infligées), etc. -- soit dans notre propre
passé soit dans celui de nos parents. Nous pouvons choisir de passer la majeure partie de notre existence
dépensant nos énergies à analyser ce qui n'a pas fonctionné. En faisant ainsi nous cherchons la vie dans
ce qui est mort.
Pour nous la
résurrection a un sens profond, parce que nous avons la foi -- et dans la
mesure où nous avons la foi. Le message
que l'ange a confié aux femmes -- celui d'aller dire aux disciples qu'il les
précède en Galilée et que c'est là qu'ils le verront -- ce message est aussi
pour nous. C'est dans notre Galilée que
Jésus veut nous rencontrer. Notre
Galilée pour chacun de nous, c'est notre communauté.
Cherchons
Jésus -- non pas parmi les morts, non pas dans un monde artificiel en dehors de
la vie, mais dans nos occupations les plus ordinaires de chaque jour. C'est là qu'Il nous attend.
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