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Chapitre pour le Dimanche
des
Rameaux Scourmont, 28 mars 2010
Écoute et Parole Le « chapitre » de ce matin
sera
bref,
car
les
textes
liturgiques
d’aujourd’hui
nous
offrent
une
nourriture
abondante,
et
aussi
parce
que
le
passage
à
l’heure
avancée
nous
enlève
une
heure,
ce
matin. Je voudrais simplement commenter brièvement
la
première
lecture
de
la
Messe,
tirée
du
prophète
Isaïe,
et
qui
pourrait
servir
de
commentaire
ou
de
résumé
de
tout
ce
que
disent
les
premiers
chapitres
de
la
Règle
de
saint
Benoît.
Dieu mon Seigneur m'a donné le langage d'un homme qui se laisse
instruire,
pour
que
je
sache
à
mon
tour
réconforter
celui
qui
n'en
peut
plus.
La
Parole
me
réveille
chaque
matin,
chaque
matin
elle
me
réveille
pour
que
j'écoute
comme
celui
qui
se
laisse
instruire. Il est question, dans ce texte, de
parole,
d’écoute
et
d’attitude
de
disciple.
Ce
texte
qui,
en
Isaïe,
décrit
l’attitude
du
Serviteur
de
Jahvé,
est
appliqué
au
Christ
dans
le
Nouveau
Testament
et
pourrait
tout
aussi
bien
servir
pour
décrire
l’idéal
de
la
vie
du
moine. Le prochain chapitre de la Règle de
saint
Benoît
que
nous
j’aurai
à
commenter
sera
le
chapitre
sur
le
silence. Or, le silence n’a de sens que s’il est plein ;
et
il
est
plein
s’il
y
a
eu
d’abord
une
attitude
d’écoute
de
la
Parole. Cette attitude est celle du disciple qui est
disposé
à
se
laisser
instruire. Si le bavardage est exclu par Benoît
dans
sa
Règle,
la
parole
y
tient
une
place
importante. Il faudrait que chacun de nous puisse dire,
comme
le
Serviteur
de
Jahvé :
« Dieu
mon
Seigneur
m’a
donné
le
langage
d’un
homme
qi
se
laisse
instruire. ». Par qui ou par quoi doit-on
se
laisser
instruire ?
Tout
d’abord
par
la
Parole
de
Dieu. Dans le petit livre Journal d’un
Pèlerin
russe,
où
l’on
trouve
une
description
et
une
mise
en
pratique
de
la
« Prière
de
Jésus »,
le
« pèlerin »
écrit :
« un
matin
la
prière
me
réveilla ».
Je
me
demande
si
l’auteur
n’a
pas
pris
son
inspiration
dans
notre
texte
d’Isaïe,
où
le
Serviteur
de
Yahvé
dit :
« La
Parole
me
réveille
chaque
matin,
chaque
matin
elle
me
réveille
pour
que
j’écoute
comme
celui
qui
se
laisse
instruire. Le
Seigneur
Dieu
m’a
ouvert
l’oreille... ». Voyons-y une invitation à la prière
continuelle,
qui
n’est
rien
d’autre
qu’une
écoute
continuelle
de
la
Parole,
le
Verbe
de
Dieu
qui
habite
en
nos
coeurs.
L’écoute
de
cette
parole
nous
plongera
dans
un
silence
plus
profond
et
si
les
paroles
que
nous
aurons
nous-mêmes
à
prononcer
proviennent
de
ce
silence,
elles
produiront
certainement
des
fruits
de
paix
et
de
communion. Armand Veilleux
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