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Chapitre
pour
le
dimanche
de
la
Trinité,
7
juin
2009
Abbaye
de
Scourmont « Je suis », avec nous Cet entretien sera plutôt bref, puisque
plusieurs
d’entre
vous
doivent
partir
tout
de
suite
après
pour
aller
exercer
votre
devoir
de
citoyens
de
l’Europe. Il y a quelques années, au moment où
l’on
préparait
la
Constitution
de
l’Union
européenne
–
une
Constitution
qui,
finalement,
ne
fut
pas
approuvée,
puisqu’elle
n’obtint
pas
l’accord
unanime
nécessaire
de
tous
les
pays
européens
–
on
discuta
longuement
de
l’opportunité
ou
non
d’inclure
dans
l’introduction
à
cette
Constitution
la
mention
des
racines
chrétiennes
de
l’Europe. La fête de la Trinité est, en définitive,
la
célébration
du
mystère
de
communion
au
sein
de
la
réalité
divine
que
Jésus
nous
a
révélée
comme
le
Père,
le
Fils
et
l’Esprit.
C’est
ce
même
mystère
de
communion
qui
fait
une
Église
de
tous
ceux
qui
ont
mis
leur
foi
dans
le
Christ
Jésus.
Et
c’est
aussi
cette
même
réalité
de
communion
qui
fait
une
église
locale
d’une
communauté
monastique
comme
la
nôtre,
rassemblée
par
l’appel
de
Dieu
à
vivre
ensemble
la
même
recherche
de
Dieu
dans
le
service
mutuel. Retenons surtout la promesse de Jésus
d’être
avec
ses
disciples,
et
donc
aussi
avec
nous
jusqu’à
la
fin
des
temps.
Il
ne
dit
pas :
« Je
serai
avec
vous » ;
mais
bien
« Je
suis
avec
vous ».
Il
vaudrait
la
peine
d’analyser
la
formule
grecque :
« Ego
met’umôn
eimi ».
Il
y
a
d’abord
l’affirmation
théologiquement
très
lourde
de
« Je
suis »
(Ego
eimi)
par
laquelle
Jésus
s’attribue
le
nom
de
Dieu
révélé
à
Moïse :
« Je
suis »
(Yahvé). Durant sa vie terrestre Jésus avait dit aux
Pharisiens
et
aux
foules :
« Tout
pouvoir
a
été
donné
au
Fils
de
l’homme
sur
terre ».
Dans
l’Évangile
d’aujourd’hui,
il
dit
« Tout
pouvoir
m’a
été
donné
au
ciel
et
sur
terre. »
Le
Fils
de
l’homme
est
en
effet
désormais
entré
dans
la
gloire
du
Père. Il n’est pas entré seul dans cette gloire. Il
nous
a
assumés
avec
Lui.
La
formule
grecque
est
extrêmement
forte.
La
mention
« avec
vous »
est
insérée
entre
le
« Je »
et
le
« suis »
du
« Je
suis »
(Ego
met’umôn
eimi -- je, avec vous, suis). Et c’est sur cette affirmation par Jésus de
notre
propre
insertion
dans
le
mystère
de
la
vie
trinitaire
que
se
termine
l’Évangile
de
Matthieu. Nous pouvons donc nous aussi dire « Je
suis »,
avec
le
Père
et
le
Fils,
dans
la
communion
de
l’Esprit. Armand Veilleux
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